Maurice Nougaret, l’historien de Frontignan malgré lui

   
Maurice Nougaret  
Maurice Nougaret est une personnalité bien connue des frontignanais. Pur ventre bleu, il a toutefois fait carrière sur Paris, à la télévision, le destin ayant entraîné le soldat en Algérie vers les branches professionnelles de l’audiovisuel. Mais la retraite arrivée, il a retrouvé ses racines à Frontignan pour mener une vie tournée vers les autres et la littérature, le hasard lui ayant aussi fait rencontrer son grand ami Michel Lemaire, grand artiste peintre frontignanais qui l’a entraîné dans l’écriture d’un livre à quatre mains.
Maurice fut aussi l’infatigable animateur -et initiateur- du célèbre repas annuel de quartier de la rue St Paul, fermée à la circulation, pour que tous, quels qu’ils soient, de quelque opinion politique ou religieuse, se rassemblent pour partager un repas en commun toute une soirée qui se terminait en chansons. Mais ça, c’était avant…
C’est alors que celui qui avait goûté à l’écriture et passionné d’Histoire, celle de son pays, est devenu un véritable rat de bibliothèque, celle des archives municipales de Frontignan. Les livres suivants et personnels, se sont ensuite succédé.
C’est alors qu’au cours de petits cafés en ville il a rencontré Marc Tarlet, le président des « Auteurs au Soleil » et Angela Mamier, l’animatrice de « Musc’art » avec toute leurs suites d’artistes et d’écrivains locaux qui essayaient de transformer Frontignan en petit Montmartre. L’on a alors retrouvé chaque été sur les marchés des jeudis et samedis, l’ami Maurice aux tables des Auteurs au Soleil, qui proposent encore leurs livres et leurs dédicaces au public, le local mais aussi celui des estivants, heureux de discuter avec cette équipe aimant la rencontre et l’échange.
Maurice a bien sûr été plusieurs fois l’invité de Musc’art pour la sortie de ses livres, qui le font désormais passer pour « l’historien de Frontignan », terme qui choque sa modestie légendaire mais n’en entérine pas moins la valeur de son travail de romancier qui sait habilement associer faits réels et fiction dans ses récits, lesquels trouvent leurs inconditionnels lecteurs bien au-delà du marché de Frontignan.
Découvrons encore quelques traits personnels de Maurice Nougaret dans ce 103è Musc’art virtuel qui veut poursuivre son œuvre de soutien à tous cous ceux qui méritent d’être reconnus comme ceux qui perpétuent la culture frontignanaise. (P.M)
 

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1° Maurice Nougaret, qui êtes –vous, quel a été votre chemin ?
Je suis un retraité de l’audiovisuel, filière que j’ai épousée suite à tout une série de circonstances. Appelé en Algérie, je me suis retrouvé muté dans un journal militaire. Mon service terminé, alors que je m’apprêtais a rentrer en métropole, il m’a été proposé un poste à France V, nom de la radio en Algérie. Un an plus tard, je me suis retrouvé directeur d’une
section locale à Bouira en Kabylie jusqu’à l’indépendance. De retour en France, le chef du personnel de la RTF m’a ouvertement déclaré que je ne pouvais espérer un poste de journaliste. Bien que ne faisant pas de politique, mes idées ( qui étaient censées ne pas correspondre) n’étaient pas celles au goût du jour et le chef m’a offert un poste de photographe, ce qui fait qu’après stages et concours, j’ai connu la RTF, l’ORTF, la SFP, Antenne 2 et France 2 à Cognacq Jay. Pour enfin terminer à la direction des programmes, avenue Montaigne, comme contrôleur des films avant passage. .
 Qu’est-ce qui vous a amené à votre premier livre ?
J’ai toujours aimé écrire. Je me rends compte maintenant que j’aurais pu me faire éditer puisque j’ai travaillé à mes débuts à l’ORTF, à ‘‘Apostrophe’’ de Bernard Pivot. Puis est venue cette rencontre avec un frontignais, Michel Lemaire, lequel est devenu un ami et qui m’a proposé d’écrire en commun. C’est ainsi que sont nés deux romans policiers ‘‘Sang rouge et ventres bleus’’ qu’il m’a forcé à faire éditer.
 

2° Qu’est-ce qui déclenche l’écriture ?

Pour moi, c'est un besoin d'évasion. Ecrire, est-ce une contrainte ? Non, c’est un plaisir. Lorsque les mots ne me viennent pas, je passe à autre chose, c’est ainsi que j’ai toujours un à deux livres en cours d’écriture.
 

3°Quel est le mot le plus important pour vous ?

Aimer et Amitié.

4°Bâtissez- vous vos livres avec une architecture préétablie ?

Mes livres étant pour la plupart basés sur des faits historiques, leurs trames suivent les dates ou les événements qui se déroulent.
 

5° L’écrivain peut-il rendre le monde meilleur ?

Oui, dans la mesure où il entraîne le lecteur hors du présent.
 

6° Pourrait-on dire que l’enfance est l’élément fondateur de votre écriture ?

Ayant écrit (bien naïvement) mon premier récit à l’âge de sept ans, j’ai continué de façons très épisodique, pour m’y consacrer vraiment la retraite venue.

 7°Quels sont les titres de vos livres ?

Liste qui ne contient que ceux qui ont été édités.
« Sang rouge et ventre bleu , La folie des hommes » en collaboration avec Michel Lemaire.
Sang rouge et ventre bleu ‘‘Etat de choc ‘’
En collaboration avec Michel Lemaire : « un morceau de toile cirée ».
« Petites histoires de Frontignan ».
« Chronique frontignanaise 150 ans d’histoire 1789-1939 »
« 1361 Du sang et des larmes. »
« Que meurent les pécheresses ».
« Epidémie Suicidaire ».
« Petite Encyclopédie de Frontignan la Peyrade » en collaboration avec André Cablat et Jean Valette.
« 1229 Reconquista ».
« 1389 l’espion du Châtelet ».
« 1390 le lieutenant du Guet »
« 1564 – 1574 Quand le tocsin sonnera »
« 1930 – 1932 Cambodia »

 8° Comment percevez –vous le monde qui nous entoure ?

A travers l’écriture d’un livre que j’ai commencé il y a une trentaine d’années « Gouvernements de la France - de la Révolution à nos jours’’, livre que je mets bien entendu à jour et qui comporte les principaux événements qui sont attachés à cette période. Epidémies, guerres, crimes… Les morts, réels ou fictifs de mes romans me paraissent bien plus faciles a fréquenter. Je ne peux pas écrire de romans sur les moments présents. On m’a souvent demandé d’écrire sur mon vécu de la guerre d’Algérie ou de la télévision mais cela me semble impossible.

 9° Avez-vous des projets littéraires en vue ?

Actuellement je travaille sur trois sujets : une suite à ‘‘Sang rouge et ventres bleus’’ puis un roman où le héros vit en grande partie dans l’inconscience de mes dix-huit ans. Le dernier se situe en 1289 où un jeune frontignanais Enguerrand de Garnier traverse le royaume de France pour se mettre au service de Philippe III le Hardi.
 
10° Quel est votre proverbe préféré ?
Je n’ai pas de proverbe préféré. Par contre, il y en a un que je déteste : ‘‘ Il n’y a pas de fumée sans feu’’. Il peut condamner à l’opprobre publique bien des innocents.