J'étais gueule rouge à Mèze - 2ème volet
Si au départ la bauxite était exploitée à ciel ouvert, les sociétés implantées dans la région comprirent vite l'intérêt d'aller fouiller un peu plus profond. Les mineurs chargés de forer en reconnaissance mirent le doigt sur plusieurs gisements appelés lentilles. Avant de pénétrer plus avant dans les galeries, il nous a paru utile de situer les lieux d'extraction ou du moins ce qu'il en reste. Rémy Martin s'est fait un plaisir de nous diriger avec quand même un petit pincement au cœur. Voici ce que notre recherche a donné.
La zone MÈZE-LOUPIAN.
C'est au carreau de La Rouquette-Montplaisir et son puits de 130 mètres que les mineurs descendaient dans les galeries. Là, ils travaillaient dans des conditions pénibles (eau, tirs de mines, éboulements…) et approvisionnaient le tapis roulant (descenderie d'extraction) en minerai. Ce dernier arrivait à Comberouge où, par le biais d'une trémie, il était chargé sur des camions via une autre trémie de chargement ferroviaire à Bouzigues (voir 1er volet). La piste utilisée passait également à Cambelliès (Loupian), autre gisement, célèbre aujourd'hui par l'eau de son lac légèrement chaude. Quand La Rouquette marqua des signes d'épuisement, l'entreprise Péchiney aurait pu se tourner vers Rigaudens et Jolimont les forages effectués étant très positifs. La direction avança qu'il fallait aller "trop profond" et décréta "la fin de l'aventure" et le licenciement (1990).
![]() |
![]() |
|
Le plan du carreau de La Rouquette | Rémy Martin le doigt tendu vers le chevalement disparu | |
![]() |
![]() |
|
Comberouge, là où sortait le minerai | Cambelliès, ce qu'il en reste… |
La zone VILLEVEYRAC.
Trois gisements se trouvaient sur ce site : Roquemale, L'Olivet et St Farriol. Le premier était exploité essentiellement à ciel ouvert. La Société des Bauxites de France et la Société Alais Froges et Camargue firent d'importants travaux de reconnaissance. Au fond du puits une albraque (lieu de rassemblement des eaux) contenait 1 000 m3 d'eau évacués par des pompes d'exhaure d'un débit de 90 m3/heure. 120 mineurs y travaillaient : 85 au fond, 25 au jour. St Farriol a vu passer la Société Union des Bauxites puis Alusuisse de 1973 à 1989, date de fermeture d'un gisement à galeries souterraines. Reste en activité Les Usclades repris par la SODICAPEI (Société de Développement Industriel et de Commercialisation de l'Association de Parents d’Enfants Inadaptés) en 1987 exploitée par Pechiney de 1960 à 1965. C'est la dernière exploitation minière de bauxite en France. Sa production est orientée vers les cimenteries, la sidérurgie et les fabricants de produits isolants.
![]() |
![]() |
|
Le lac de l'Olivet partiellement remis en état | Le lac St Farriol devenu gisement… d'eau | |
![]() |
![]() |
![]() |
Témoignages et documents : Rémy Martin - Prochainement : J'étais gueule rouge à Mèze - 3ème volet (le travail du mineur)