L’établissement Port de Sète - Sud de France et la Fondation Van Allen de l’Université de Montpellier entendent poursuivre leur partenariat par la signature d’une convention ce mercredi 31 mai, pour répondre aux enjeux environnementaux méditerranéens liés à la prévention des épisodes Cévenols. En intégrant les Amis de la Fondation Van Allen, le Port de Sète Sud de France se mobilise à ses côtés pour répondre à un enjeu environnemental majeur en Méditerranée : l’amélioration des modèles de prévisions des épisodes cévenols. Ce projet consiste à installer de petites stations météorologiques à bord des navires des lignes maritimes en connexion avec le Port de Sète, ce qui permettra d’apporter une aide précieuse pour la détection des épisodes cévenols qui frappent régulièrement le golfe du Lion.
Ces nanosatellites seront capables de mesurer en temps réel l’intensité de la vapeur d’eau, à partir du lieu même où les épisodes se forment, c’est-à-dire en mer. Un bilan des actions entreprises sera dressé à l’issu de la convention.
Signature de la convention de soutien par Philippe Malagola Président du Port de Sète— Frontignan, Jean-Claude Gayssot Président de la Fondation Van Allen, en présence de Laurent Dusseau directeur du Centre spatial universitaire de Montpellier, d’Olivier Carmes Directeur général du Port et de Luca Spiri Responsable des Opérations Compagnie GNV
L’IMPORTANCE DE LA MISSION MEDITERRANEE
Dans le Sud-Est, les fortes précipitations enregistrées lors des épisodes cévenols sont causées par l’accumulation d’humidité en mer. Une meilleure connaissance de ce champ d’humidité au-dessus de la Méditerranée pourrait contribuer à améliorer la prévision des pluies intenses. C’est dans ce contexte que le CSUM construit le nanosatellite 3 unités « ROBUSTA-3A » et s’est entouré depuis 2020 de partenaires prestigieux – METEO France, ENSTA Bretagne, IGN, Port de Sète Sud de France, aux côtés de la Fondation Van Allen - afin de développer une mission répondant à cette problématique. Il s’agit de connaître le champ d’humidité au-dessus de la Méditerranée en relevant les signaux GNSS (ensemble de composants reposant sur une constellation de satellites artificiels permettant de fournir à un utilisateur par l’intermédiaire d’un récepteur portable de petite taille sa position 3D, sa vitesse 3D et l’heure) de récepteurs embarqués sur des navires de croisière en Méditerranée occidentale.
Ces signaux subissent des modifications et constituent une source d’information précieuse. La démonstration technologique proposée par le CSUM est de mettre en orbite un nanosatellite 3U qui sera capable de collecter des données GNSS brutes émises depuis les bateaux et de les transmettre au centre de contrôle en temps quasi réel et à Météo France. Aujourd’hui, le modèle d’ingénierie du nanosatellite ROBUSTA-3A a passé avec succès tous les tests fonctionnels et d’environnement (tests en vibration, cyclage thermique sous vide etc...) l’assemblage du modèle de vol est en préparation dans la salle propre du CSUM.
Le Port de Sète joue un rôle clé de médiateur entre le CSUM et les armateurs de lignes régulières dans le cadre du développement de la mission Méditerranée, mission principale de ROBUSTA-3A le premier nanosatellite 3 unités du CSUM, qui sera lancé prochainement sur le vol inaugural d’Ariane 6. Les armateurs en question sont : la compagnie italienne GNV et l’amateur danois DFDS de transport de marchandises, opérant des lignes régulières à destination du Maroc pour les ferries et la Turquie pour le fret.
SAVOIR-FAIRE ET COMPETENCES DES PARTENAIRES DE LA MISSION MEDITERRANEE

Le développement d’une mission telle que Méditerranée s’accompagne d’une équipe solide, des partenaires d’horizons différents qui se complète en amenant, chacun, leurs savoir-faire et compétences :
• METEO FRANCE : étudie le potentiel de nouvelles technologies pour améliorer la prévision des épisodes méditerranéens.
• CSUM : a des compétences dans la conception et le développement des nanosatellites et la collecte des données satellitaires y afférant. Un nanosatellite permet la réception et la transmission en quasi temps réel de données.
• ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE TECHNIQUES AVANCEES DE BRETAGNE (ENSTA BRETAGNE) : dispose de fortes compétences dans l’analyse de données, qui peuvent être acquises soit par une antenne statique, mais aussi dynamique, sur Terre et en mer.
• INSTITUT NATIONAL DE L’INFORMATION GEOGRAPHIQUE ET FORESTIERE (IGN) : assure depuis une quinzaine d’année pour le compte de Météo France la fourniture opérationnelle de données. Il possède une expérience méthodologique et opérationnelle importante dans le domaine du traitement GNSS et de la validation des résultats.
• PORT DE SETE SUD DE FRANCE : De par son réseau, il met en contact les armateurs, propriétaires de bateaux pouvant accueillir les balises du CSUM. Il permet l'accès au port des équipes du CSUM et de ses partenaires afin d'en effectuer l'installation et la maintenance.
• FONDATION VAN ALLEN : soutient financièrement et stratégiquement le CSUM dans ces projets nanosatellites et notamment le projet ROBUSTA-3A Méditerranée.
LES PROCHAINES ETAPES DE LA MISSION MEDITERRANEE
Du côté du nanosatellite ROBUSTA-3A, qui embarquera la mission Méditerranée : l’intégration du prototype de vol va commencer dans les semaines qui arrivent par les équipes du Centre Spatial Universitaire de Montpellier ! Suite à cela, à l’été 2023, une balise de test développée au CSUM sera positionnée sur un bateau grâce au partenariat noué avec le port de Sète, qui facilite le contact entre les armateurs et les ingénieur.e.s du CSUM. Des premiers tests seront effectués entre le modèle d’ingénierie du nanosatellite et la balise positionnée sur le bateau à quai. D’ici à la fin 2023, les tests seront effectués avec la balise en situation réelle, navire en mer. C’est un programme chargé pour ROBUSTA-3A avant son envol sur Ariane6 pour mener à bien la mission Méditerranée !
crédit photo @Port de Sète – Sud de France.
En savoir plus sur : https://csum.umontpellier.fr/nanosatellites-projets-3u/