Avec Christian Puech "VOLLEY-BALL UN EURO VOLLEY PASSIONNANT"

par Christian Puech, ancien joueur du Muc, de l’Arago et de Barcelone.

"L’équipe de France nous a régalé, elle a tout donné, tant lors de ses sept victoires, que lors de ses trois défaites au Final Four à Paris. Au cours des premiers matches nous avons réussi presque comme à l’entrainement toutes les combinaisons et attaques possibles, notre niveau de jeu et d’engagement collectif étant supérieur à ceux de nos malheureux adversaires. Contre l’Italie, sèchement battu, notre domination n’était plus aussi flagrante dans tous les secteurs du jeu. C’était un avertissement sans frais."

Mais la partialité et la logorrhée du commentateur des matches à Montpellier- a fini par accréditer dans l’esprit des nombreux néophytes l’idée que notre équipe allait avec autant de facilité emporter le titre de champion d’Europe. (Certes, il n’est pas interdit de s’extasier sur les smatches de nos puissants attaquants, mais y a quelques décennies des volleyeurs parisiens comme Baquet ou Courtin, plantaient des ballons dans les trois mètres du terrain adverse qui remontaient jusqu’au plafond de Coubertin, sans que les commentateurs n’en fassent tout un plat).

C’est dans ce contexte, qu’en demi-finale contre la Serbie, bien que nous ayons fait un bon match, nos attaquants, Boyer compris, ont été confronté à des bloqueurs clairvoyants, à des attaquants et serveurs en nombre alternant puissance, vista et finesse déstabilisante ; de plus ils n’ont pas été maladroits en défense l’un de nos point forts. Bref, nous sommes tombés devant une équipe très expérimentée, rude à la besogne comme le sont toutes les équipes des pays de l’est et surtout intraitable aux moments décisifs en fin de chaque set ; la marque d’un professionnalisme, par ailleurs d’une étonnante modestie dans la victoire. Si nous avions été un peu supérieurs dans tous ces secteurs, nous aurions pu élever notre niveau de jeu et emporter la victoire. C’est le fond du sujet. Contre la Pologne, pour la médaille de bronze, l’étude du match conduit presque, selon moi, aux mêmes conclusions, pourtant les polonais ont perdu de nombreux points au service. Cependant, avec quelques progrès dans les compartiments de jeu précités notre « rêve » deviendra réalité.

En définitive nous avons réalisé un très bon Euro, de quoi être fier. Nous avons même gagné trois ou quatre places dans la hiérarchie européenne. Il faut tout de même se rappeler que nous sommes restés des décennies à la 7 ème ou 8 ème place derrière les pays de l’Est, même si en 2015 nous avons gagné l’Euro. D’ailleurs, la finale de l’Euro d’aujourd’hui opposa la Serbie à la Slovénie, le troisième étant la Pologne, et c’est par « accident «  que les Russes n’étaient pas dans le dernier carré du continent.

Le sport de niveau international ne devrait pas être une compétition où s’affrontent les égos et les chauvinismes exacerbés par les ambitions électorales, c’est d’abord une école de la vie qui m’a beaucoup aidée dans mes périples aux quatre coins du monde. Certes, « on peut toujours aller plus haut .. », (voir Midi-libre du 30 septembre dernier), encore faut-il savoir perdre sans « frustration » ou « catastrophisme » et gagner avec modestie. J’ai été à bonne école. Naguère, l’été, on s’affrontait l’après-midi avec les joueurs du MUC ou de l’Arago, sur la plage de Palavas, devant les Coquilles, où sur celle du Kalinka à Sète. Un soir une équipe gagnait le lendemain elle perdait, c’était excellent pour la formation d’un état d’esprit. ( Je joue encore en rond une partie de l’année après les Coquilles pour me garder en forme avec quelques anciens joueurs. (Bernard Parena ou Teulade, ne sont jamais loin). Christian Puech

(Avec Buchel de Sète et Duca de Marseille, nous avons été les premiers volleyeurs internationaux sollicités par des clubs de Barcelone. En remportant la League ou le championnat contre le réal de Madrid, nous avons apporté une once d’espérance de plus aux Catalans espagnols).