80 ans après, mémoire de la Retirada

Le début de l'année 1939 est marqué par l'arrivée massive des réfugiés de la guerre civile espagnole en fuite après la victoire de Franco. En vignette, débarquement de réfugiés espagnols à Sète à la une du journal l'Eclair du 2 février 1939, ADH, PAR 992.

(Source : PierresVives)

La guerre civile espagnole (1936-1939)

La victoire du Front populaire (alliance des partis de gauche) aux élections générales de 1936, survient  après la proclamation de la République en 1931. L'affrontement entre l’Espagne catholique, monarchiste et conservatrice et l’Espagne républicaine, anticléricale et socialiste précipite l’Espagne dans la guerre civile.

Cette fracture, que l’on constate certes ailleurs en Europe, est plus forte au sud des Pyrénées où nulle « République du centre », comme en France sous la IIIe République, n’a pu s’imposer pour faire passer entre les groupes sociaux et politiques hostiles les compromis indispensables à la pacification des rapports sociaux.


Dès lors, la haine entre une Église autoritaire et toute-puissante, alliée à une armée pléthorique et de grands propriétaires terriens très éloignés du peuple d’une part et un peuple ouvrier et paysan traversé par le socialisme, l’anarchisme et l’anticléricalisme d’autre part, débouche sur une guerre civile impitoyable, responsable de centaines de milliers de morts.
Aidé par les puissances de l’Axe (Allemagne nazie et Italie fasciste) en face de Républicains divisés et abandonnés en grande partie par les démocraties, Franco finit par triompher en 1939.La Retirada, du mot « retraite » en espagnol, est l'exode des réfugiés espagnols fuyant la guerre civile. À partir de février 1939, ce sont plus de 450 000 républicains qui franchissent la frontière suite à la chute de la République espagnole et  la victoire du général Franco. Les autorités françaises ont sous-estimé l’ampleur de cet exode, véritable drame humanitaire. Des camps sont installés en catastrophe.
Initialement, les réfugiés espagnols s’installent dans le département des Pyrénées-Orientales, puis ils sont dispersés dans le reste de la France en raison de leur trop grand nombre. Dès le printemps 1939, un camp est créé à Agde.

Prévu au départ pour 20 000 personnes, il en accueillera 24 000 dans des conditions matérielles et sanitaires plus que précaires.

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