Tourner, monter et réaliser un film en cinq jours et nuits, gageure impossible ? “Non, mais on vient de le terminer il y a tout juste une heure et nous allons le découvrir en même temps que vous”, a rigolé – et soufflé – Fabrice Melquiot, écrivain, metteur en scène, artiste associé cette année au Théâtre Molière de Sète, à l’origine du projet.
Les spectateurs réunis ce samedi 4 mars dans le foyer du TMS, ont d’abord souri, eux aussi. Quarante-cinq minutes plus tard, ils l’ont généreusement applaudi, surtout, ainsi qu’Ariane Caron, la réalisatrice ; Nicolas Lespagnol-Rizzi, qui a assuré la création sonore de “Nos manières d’être” ; et les huit jeunes gens formidables, quatre garçons et quatre filles qui en sont les héros.

Ce film documentaire émouvant, drôle, singulier, est l’émanation d’un partenariat entre le TMS et le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la Ville dont l’engagement fort, inventif, et surtout quotidien auprès des nouvelles générations est toujours admirable.
Les protagonistes de “Nos manières d’être” sont des ados qui ont tous fréquenté le Centre Social des Voûtes. Pour eux, il y a très clairement un “après” ces cinq journées intenses de tournage. “On a appris à mieux se connaître les uns les autres, c’est une expérience inoubliable”, ont-ils déclaré à la fin de la projection. Fabrice Melquiot use très joliment du terme “d’identité poétique” dont la constitution est, selon lui, la quête essentielle durant cette période de transition entre l’enfance et l’âge adulte où doutes, utopies, colères, pulsions de vie voisinent comme ils peuvent.
L’adolescence, troublante saison des possibles, est au cœur de ce film étonnant et poétique réalisé en cinq jours dans la ville qui a vu naître Paul Valéry. Bravo à tous !