Des projets d’aménagements artistiques pour la Place Victor-Hugo
La Ville de Sète depuis plusieurs années met en avant les artistes talentueux qui vivent dans la ville ou qui ont un lien fort avec elle.
Que cela soit lors d’expositions ou dans le cadre de l’embellissement de l’espace public avec des achats d’œuvres d’art. Pour la place Victor-Hugo (anciennement place Stalingrad) deux artistes sont associés au projet artistique du lieu : François Liguori pour le parking sou- terrain et la place et Jean-Michel Othoniel pour la fontaine sur la place et le bâtiment des bains douches.
Pour François Commeinhes, Le soutien aux artistes, voulu par la municipalité, est une reconnaissance de leur travail. La prise de risque dans la créativité de la réhabilitation des bains douches a permis au projet d’être sélectionné par le Ministère de la Culture dans le cadre de la procédure de la commande publique.
Le jury s’est tenu au Ministère de la Culture, mercredi 21 septembre, en présence de François Commeinhes, Maire de Sète et de Jean-Michel Othoniel. Le résultat du financement sera connu dans les prochaines semaines.
Aussi, François Commeinhes, Maire de Sète, Président de Sète Agglopôle Méditerranée présentait ces projets d’aménagements artistiques de la Place Victor-Hugo fin septembre à Sète...
Il précisait que le projet de la place Victor-Hugo était un projet urbain global. Il concerne un site qui accueille le théâtre Molière (Scène nationale), l’ancien collège Victor-Hugo qui sera transformé prochainement en site universitaire, une place publique avec terrains de boules, fontaine, arbres, bancs et des “bains- douches” municipaux.
La Ville de Sète prend à sa charge tous les travaux, et dans le cadre de la commande publique, elle a sollicité l’Etat sur le pro- jet des Bains-Douches, un projet ambitieux et novateur. Ce projet sera porté par Jean- Michel Othoniel, artiste talentueux qui vit à Sète et avec qui les liens humains et intellectuels sont forts. Pour rappel, la ville de Sète, depuis quelques années, mène une politique forte d’acquisition d’œuvres d’art pour l’espace public.
Pour ne parler que des choix récents, en 2022, Robert Combas a accepté de réaliser une grande céramique de 120 mètres carrés dans le cadre de la construction de la nouvelle salle Brassens au centre-ville, à proximité de la place Aristide-Briand et de la médiathèque François-Mitterrand.
L’artiste Jean Denant a été retenu pour réaliser le pont qui sera situé à l’entrée de la Ville, au droit du nouveau Conservatoire à R a y o n n e m e n t I n t e r c o m m u n a l Manitas-de-Plata.
Une œuvre a été achetée à la sculptrice Eve Laroche Joubert et implantée dans le parc Simone Veil, plus grand parc de la Ville qui vient d’être rénové.
Enfin, la ville inaugurera prochainement les œuvres de François Liguori “Pescatore”, installées dans le par- king Victor-Hugo. Dans cette relation forte avec le monde culturel, la Ville de Sète met à disposition plus de 50 ateliers pour que des artistes puissent y travailler. Enfin, la Ville gère le musée Paul-Valéry qui accueille actuellement une très belle exposition de François Boisrond, le Musée des Arts Modestes cher à Hervé Di Rosa et elle est liée au Centre Régional d’Art Contemporain géré par la Région Occitanie qui est inclue dans toutes les campagnes de communication et de valorisation de la Ville.
POUR LA PLACE VICTOR-HUGO
Le projet prend forme dans le cadre d’un réaménagement urbain de la ville de Sète sur une zone entre la gare et le centre- ville : le réaménagement de la grande place Victor-Hugo (anciennement Stalingrad) sur le boulevard Victor-Hugo. Cette place était occupée jusqu’en 2020 par un parking de surface de 200 places et un boulodrome. Elle est bordée d’un côté par l’ancien collègue Victor-Hugo qui fait face au théâtre Molière, théâtre à l’italienne de style néoclassique inauguré en 1904, labellisée Scène Nationale en 1993 et classé Monument historique en 2003. Sur cette place se trouve également le bâtiment des anciens bains-douches municipaux que la ville souhaite réhabiliter.
La ville de Sète a souhaité confier à Jean- Michel Othoniel plusieurs interventions artistiques dans le cadre du réaménagement de cette place : la création d’une fontaine au centre de la place, et un travail sur le bâtiment des bains-douches qui sera réhabilité pour devenir un lieu de convivialité participatif.
Du dessin à la sculpture, de l’installation à la photographie et de l’écriture à la performance, Jean-Michel Othoniel a, depuis la fin les années 1980, inventé un univers aux contours multiples. Explorant d’abord des matériaux aux qualités réversibles tels le soufre ou la cire, il utilise le verre depuis 1993. Ses œuvres prennent aujourd’hui une dimension architecturale et rencontrent volontiers des jardins ou des sites historiques à travers des commandes publiques ou privées dans le monde entier. Après un cheminement artistique des plus enrichissant, en 2000, Jean-Michel Othoniel répond pour la première fois à une commande publique et transforme la station de métro parisienne Palais-Royal – musée du Louvre en Kiosque des Noctambules : une double couronne de verre et d’aluminium dissimule un banc destiné aux rencontres fortuites dans la ville endormie. Sa création se partage dès lors entre les lieux publics et les espaces muséaux ; œuvres in situ ou expositions sont pour lui autant d’occasions renouvelées d’expérimenter les multiples possibilités de ses matériaux de prédilection et de décliner les thématiques qui lui sont chères.
Dernièrement, en 2019, il expose au Musée du Louvre dans les jardins du Petit Palais en 2021 et entre à l’Académie des beaux-arts de France, qui s’attache à promouvoir et encourager la création artistique et veiller à la défense du patrimoine culturel français. Régulièrement invité à créer des œuvres in situ, en dialogue avec des lieux historiques, Jean- Michel Othoniel se plaît aussi à rencontrer des architectures d’aujourd’hui.
Ses œuvres sont conservées dans les plus grands musées d’art contemporain, fondations et collections pri- vées du monde.
Retour à Sète, où il réside environ six mois par an.
Il sait donc que la place Victor-Hugo, située à l’entrée de Sète quand on arrive par le train accueillera boulistes de pétanque et de lyonnaise, enfants et familles venus profiter de la fraîcheur de sa fontaine, nouveaux étudiants entre deux cours, spectateurs du théâtre Molière, artistes lors des poses de répétitions ou après leurs représentations. Les vendredis ce sera le grand marché qui l’occupera.
Il nous précise donc quelle a été sa démarche artistique.
"Cette peinture dissimule une fontaine entre les carreaux de céramique. Les jours de grande chaleur, des jets s’animent, invitant les enfants du quartier à se rafraîchir et à jouer. Sans eau cette œuvre peut aussi devenir tapis de danse ou de représentation pour les troupes du théâtre, les soirées associatives ou étudiantes. Cette peinture au sol, la plus grande que je n’ai jamais réalisée, ouvrira la place aux sétois et aux nouveaux arrivants désirant quitter le parcours aujourd’hui rectiligne du boulevard tout tracé depuis la gare."
"J’ai également souhaité que les anciens Bains-douches, relocalisés après la construction du nouveau parking, soient préservés. Ce petit édicule, construit en 1900 en même temps que le théâtre voisin, accueillerait un projet d ́œuvre participative destiné à être vécu plutôt qu’admiré, une œuvre matricielle pouvant recevoir toutes les populations qui vont habiter cette place Victor Hugo. Ces nouveaux Bains-douches seraient destinés à la scène sétoise si riche en artistes, je suis moi-même un artiste d’adoption dans cette ville si cosmopolite"
De son côté dans le cadre des créations artistiques concernant le parking Victor Hugo en 2019, François Liguori a reçu la commande d’une œuvre globale pour le site du futur parking Victor-Hugo réaménagé par la Ville de Sète.
Il s’agissait de la réalisation de 4 fresques composées de 252 dalles métalliques, de deux colonnes de 21 dalles chacune, pour l’extérieur du site et d’une sculpture métallique “Arbre de vie”, qui sera installée au jardin du sémaphore, aux pieds de Saint-Clair. “J
Il en fut très honoré et il tient à revenir sur son parcours artistique :" Je me suis engagé dans une quête artistique et mystique depuis de nombreuses années. Le symbolisme est omniprésent dans mon travail. Je progresse par intuition... les symboles sont l’expression de la vérité... Le hasard m’a offert l’opportunité de dévoiler l’objet de mes questionnements profonds. Profond mais pas secret ! C’est justement ce partage spirituel que j’attends et qui a motivé ma démarche. Dans le passé des artistes créaient des vitraux pour des cathédrales. Aujourd’hui on accepte qu’on inscrive des messages dans une “caverne urbaine”. Dans ce temple aucun sermon, seuls les sentiments se feront l’écho à vos questions. L’objet de mon travail est de m’adresser à votre intelligence sensible, intuitive et non cérébrale...”
Et il n'hésite pas à nous communiquer de nombreux détails
"Le parking Victor-Hugo est parfaitement aligné sur les points cardinaux ; comme pour- rait l’être un temple. L’artiste a saisi cette chance pour proposer sa vision du cosmos. Avec le sentiment d’être partie intégrante d’un tout qui ne se limite pas à ce qui est perçu par nos sept sens... Le parking est constitué de deux niveaux souterrains (la caverne). Et (cette caverne) est surmontée d’un parvis à l’extérieur. Le sens de lecture, du niveau -2 au niveau -1 jusqu’au parvis à l’extérieur, évoque un parcours “du fond vers la surface”. A l’intérieur, le niveau -2 symbolise “La genèse”.
La Fresque n°1 “Le Chaos” (Le monde minéral) : les forces telluriques, la terre et le feu s’affrontent ... (x60 dalles).
La Fresque n°2 “La vie” (Le monde organique) : apparition de la vie végétal puis animal sous-marine. Émanant de l’alchimie entre la terre, le feu, l’eau et l’air. (x60 dalles). Le Niveau -1 représente “Le temple” avec une fresque sur “L’homme astral” (Le zodiaque) : l’Homme dans l’univers, entouré et en liaison avec les constellations et les planètes du zodiaque. Ordonné suivant les 4 éléments fondamentaux. (x66 dalles) Au même niveau, la Fresque n°4 représente “L’homme mental” (Victoire de l’air et de l’esprit) : Le mental de l’homme le libère du poids de la matière. (x66 dalles)
A l’extérieur, sur la place Victor Hugo, 2 colonnes se dresseront. Au nord, celle du Septentrion symbolise l’introspection, la rationalisation, l’invention, l’imagination, la réceptivité et l’intuition. La lune. Le Ying. Au sud, celle du Midi symbolise l’élévation, l’extériorisation, la raison, l’action. Le soleil. Le Yang."
Sachez que l’Atelier François-Liguori ne ressemble à aucune des autres entreprises installées à Sète, au bord de l’étang de Thau. Avec ses airs de navire échoué, barré par un capitaine à la carrure de déménageur et à la bouille de corsaire truculent, elle symbolise parfaitement cet esprit à part qui fait l’originalité de l’Ile Singulière.
Voilà déjà 34 ans, que François Liguori crée des objets que l’on peut qualifier d’œuvre d’art. Il a inventé un style qui s’intègre à de nombreux courants de l’art contemporain. Les objets qu’il crée sont indémodables, marqueur du temps et franchissent les années sans ride. Artiste dans l’âme, François Liguori touche très tôt à la peinture, à la sculpture, fréquente avec délice ce milieu intellectuel sétois, foisonnant, bouillonnant.
Puis, par les hasards de la vie, il choisit, à un moment, de se consacrer “professionnellement” et “passionnément” au design. Sa matière de prédilection ? Le fer, dont il fait naître des objets de décoration devenus, aujourd’hui, une signature. C’est d’ailleurs sa première création, un siège en fer, le fameux fauteuil “Zest” fabriqué pour s’amuser qui, par son succès mondial jamais démenti à ce jour, va lui mettre le pied à l’étrier. Après avoir décroché un diplôme de mécanicien cellule avion, il se rêvait apprenti cosmonaute.
C’est alors que François Liguori crée son propre atelier en 1988 dans lequel, depuis, il fait ce qu’il lui plaît... C'est le pro FRANÇOIS LIGUORI ALIAS “PESCATORE”
Et pour la décoration des différents niveaux du parking Victor Hugo, François Liguori a appliqué son nouveau concept “Desdalles”. Ludique et unique, ce concept de création de tableaux personnalisés permet d’accéder à un grand choix de motifs contemporains, déclinés dans de nombreux coloris en les assemblant.
Le concept Desdalles est une collection de tableaux métalliques, crée et fabriquée artisanalement. Il a reçu le deuxième prix de l’innovation 2022 décerné par La Chambre des Métiers d’Arts Occitanie/Pyrénées-Méditérannée Hérault (Artinovart’s).
L’artiste coupe et plie le métal. Il opère ensuite un travail de gravure sur ce support, par oxydation jouant sur les accidents découlant de son processus de fabrication ou en emboutissant la matière... Une multitude de motifs et de coloris sont proposés.
Cette alchimie révèle divers motifs en mettant en valeur les variations de couleurs et de grains produits par ces réactions chimiques. La finition est toujours “émail brillant” résistante avec un touché agréable et sensuel. Ce concept est destiné à décorer les intérieurs et extérieurs. Ces tableaux permettent de rajouter de la couleur et une touche graphique, du rythme et de la poésie.