Nos ostréiculteurs ont du savoir-faire

 
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Aujourd'hui, 15% de la production française d'huîtres provient de l'étang de Thau. Si cette variété charnue et fondante est dite "de Bouzigues", on l'élève dans tous les villages ostréicoles du pourtour de l'étang, comme Mèze, Loupian ou Marseillan.

Les spécificités des huîtres de Thau

Huîtres de l'Etang de ThauPour remplacer les marées, les conchyliculteurs du bassin de Thau utilisent un système d’élevage sur tables, sur lesquelles ils tendent des cordes. En moyenne, un conchyliculteur met une semaine pour « coller » une table (150 000 huîtres, réparties sur un millier de cordes).

Un métier bouleversé par les changements climatiques

Chez les Compan, l’ostréiculture est une histoire de famille. Basile, le fils, fait partie de cette génération sensibilisée à la protection de l’environnement. Il a mis en place des filtres à sable pour purifier l’eau de nettoyage des huîtres et se bat contre les usines qui déversent leurs eaux usées dans l’étang. « L’étang étant de plus en plus chaud, il est difficile d’y élever des naissains naturellement. Avec mon père, nous récupérerons des naissains naturels du bassin d’Arcachon, et des naissains d’écloserie. Diversifier les lots nous permet de répondre à la demande et de limiter les pertes ». Comme toutes les huîtres de Bouzigues, leurs huîtres sont élevées sur des cordes. Un jour par semaine, Guy et Basile les sortent de l’eau pour « imiter le rythme de la marée » et les forcer à développer leur muscle. Le bassin de Thau étant très salé, leurs huîtres "levantes" prennent ensuite un bain dans un vivier où la salinité de l’eau est contrôlée. Ils obtiennent ainsi des huîtres charnues, et très agréables en bouche.

Une profession en pleine mutation

Face aux crises sanitaires qui empêchent parfois les conchyliculteurs de vendre leurs productions, le Département soutient les projets et participe aux études d'aménagement d'un lieu de stockage collectif. Les conchyliculteurs pourraient y mettre leurs coquillages à l’abri, dans des bacs de purification, le temps que l’étang retrouve un état sanitaire satisfaisant.

Autre solution à l’étude : sécuriser l’approvisionnement en naissains, en installant une écloserie locale, directement sur le Bassin de Thau. « L’idée serait de développer une variété d’huître locale, adaptée à son milieu et aux changements climatiques, explique Cécile Langree, chargée du développement de la filière au Département. Protégée par une IGP, cette huître 100% héraultaise permettrait aux conchyliculteurs d’être autonomes et de ne plus avoir à importer des huîtres d'autres bassins de production.»

Mais pour cela, il est impératif que les consommateurs suivent, et ne s’attendent pas à consommer des huîtres identiques toute l’année ! « C’est la raison pour laquelle nous lançons régulièrement des campagnes de communication pour apprendre aux Héraultais à choisir leurs huîtres, et les inciter à consommer le plus possible local, notamment pendant les fêtes de fin d’année », confirme Cécile Langree.

Plus largement, les institutions locales, dont le Département, se battent pour renforcer l’attractivité de la profession, permettre aux ostréiculteurs de développer des produits transformés (soupes, tapas…), et d’organiser des dégustations conviviales sur leurs lieux de production.

Sur le port des Mazets, une passerelle de débarquement collective est justement à l'étude afin de permettre aux prochains touristes arrivant de l'étang de Thau de pouvoir déguster de bons produits, en admirant un magnifique coucher de soleil sur le Mont Saint-Clair!

Coup de pouce post-Covid
Suite à la crise économique liée au Covid-19, le Département a indemnisé 146 conchyliculteurs confrontés à la fermeture des marchés et des points de vente directs, pour un montant de 835 000€. Au-delà des aides votées, le Département encourage les Héraultais à consommer local pour les fêtes de fin d’année.