Pêche

SATHOAN / REJETS ET OBLIGATION DE DEBARQUEMENT DE CAPTURES

SATHOAN / REJETS ET OBLIGATION DE DEBARQUEMENT DE CAPTURES

LE DOCUMENT  : ICI

REJETS : On entend par « rejets », l’ensemble des captures qui sont rejetées à la mer.

POURQUOI DECLARER LES REJETS :

  • Être en conformité avec les obligations déclaratives du capitaine
  • Documenter l’ensemble des captures, rejets et débarquements
  • Anticiper les modifications dans le calcul des antériorités de captures et la répartition des droits de pêche à venir
  • Partager ses connaissances du milieu marin pour une gestion durable plus proche du réel.

OBLIGATION DE DEBARQUEMENT : Les navires de pêche doivent ramener toutes les captures des espèces faisant l’objet de quota ou taille minimum. Elles sont, sauf exceptions, conservées à bord, déclarées et débarquées.

EXCEPTION – LES CAPTURES A REJETER : 

  1. Captures bénéficiant d’exemption pour haut taux de survie
  2. Captures endommagées par les prédateurs
  3. Captures relevant d’exemptions de minimis. Ces exemptions sont définies dans le cadre des plans de gestion pluriannuels, ou autres plans de rejets spécifiques, selon les zones/espèces/engins et sélectivité. Les captures réalisées au delà du seuil national maximal autorisé (en référence au TAC) sont décomptées du quota
  4. Espèces dont la pêche est interdite (et identifiées comme telles)
  5. Captures accidentelles d’espèces protégées (dont mammifères marins et certaines espèces CITES)

Avec la Sathoan, RETROUVEZ LE BILAN DU PROJET : SAVESHARK

Le projet SAVESHARK, avait pour objectif de tester une nouvelle version d’un dispositif permettant de réduire les captures accessoires de sélaciens (raies, requins) par émission d’un champ électromagnétique de faible intensité sur une courte distance autour de l’hameçon.

Le dispositif, nommé SHARKGUARD® a été développé par l’entreprise anglaise FISHTEK.

Ce dispositif amélioré (couleur, forme, technologie) a été testé sur deux navires durant l’été 2021 afin de mesurer sont impact sur les raies et  requins dans le cadre de la pecherie écolabellisée « Thon Rouge de Ligne, Peche artisanale – « Peche Durable » et « MSC ».

Le dépliant : ici

 

Retrouver la présentation du Projet ici :

 https://sathoan.fr/bilan-du-projet-saveshark/

Projet SAVESHARK from THON ROUGE DE LIGNE on Vimeo.

La pêche des oursins à la drague sur l'étang de Thau

 

Fabrice JEAN, pêcheur "petits-métiers" sur l'étang de Thau nous présente son travail à la drague afin de capturer des oursins. Les dragues sont constituées d’un « panier » en métal ou en filet, fixé sur une armature rigide. Sa partie inférieure est munie d’une lame ou de dents qui raclent le sédiment. Depuis ce reportage, tourné dans des conditions quelque peu difficiles avec du vent et de la houle, il ne reste plus que 3 pêcheurs professionnels qui pratiquent cette pêche traditionnelle.
Un reportage de Jean-Marc Roger.

» Retouvez Jean-Marc Roger et ses reportages sur sa chaîne YOU TUBE : Fenêtre sur le sud.

Motion votée en Conseil municipal de Sète dans le cadre du plan West-Med

"Samedi dernier, c'était un samedi noir dans les principaux ports de Méditerranée : les pêcheurs français se mobilisaient pour contester le plan de gestion concocté par l'Union Européenne.  Car la réduction du nombre de jours en mer des chalutiers met la profession sous pression."

Ce samedi 11 décembre. Les quatre principaux ports du littoral étaient bloqués par les pêcheurs eux-mêmes. A l'origine de leur colère, le plan de gestion envisagé par l'Union Européenne, qui doit être voté en Conseil des Ministres à Bruxelles. Le principal point d'achoppement : une nouvelle réduction de l'effort de pêche, qui pourrait mettre en péril la viabilité des entreprises...........................

 algvIMG_20211213_172622

 

Ce lundi soir avant que les points à l'ordre du jour du  Conseil Municipal de Sète ne soient abords Françis Commeinhes, Maire de Sète, a présenté une motion afin de soutenir le monde de la pêche en Méditerranée et particulièrement à Sète, et afin que le Conseil des ministres européen tienne compte des spécificités de la pêche méditerranéenne française et prenne en considération les efforts et résultats des mesures prises pour préserver la ressource avant de statuer sur des décisions qui pourraient menacer la survie de nos entreprises et l’avenir de notre place portuaire.

Motion dans le cadre du plan West-Med –Qui sera adressée au Conseil des ministres européen

  • Vidéo en cours de téléchargement

La Motion a été votée par tous les conseillers municipaux présents, sauf par Monsieur Hercé qui pour des raisons environnementales a tenu à s'abstenir.
 
La Motion :
"Le Conseil des Ministres de l’Union Européenne est en train de prendre des décisions stratégiques pour l’avenir de la filière pêche en Méditerranée française. Il doit statuer sur des mesures dans le cadre du plan West-Med, plan de gestion pluriannuel pour les pêcheries démersales de Méditerranée occidentale.
 
Parmi les mesures annoncées par l’Europe dans son non-papier du 24 novembre 2021, figure une nouvelle réduction du nombre de jours de pêche de 7,5%. Ces prévisions sont indiquées dans un contexte particulièrement complexe pour les entreprises et menacent directement la survie des bateaux.  
 
L’impact de l’épidémie de la covid 19 a occasionné des pertes de chiffre d’affaires conséquentes et la hausse du prix des carburants met en péril leur équilibre financier. Le seuil de rentabilité des navires est estimé aujourd’hui à 209 jours contre 177 en 2018, du fait de la hausse des carburants.
 
Depuis 2020, grâce au plan West-Med, la flottille chalutière méditerranéenne a fourni des efforts conséquents pour préserver la ressource. La réduction de l’effort de pêche de 10% en 2020 et de 7,5% en 2021 ainsi que les deux fermetures spatio-temporelles instaurées dans le Golfe du Lion ont permis de diminuer de 55% les captures de juvéniles avec un résultat équivalent sur les populations adultes par rapport à la moyenne sur la période 2015-2017, soit bien au-delà de l’objectif européen de 20%.
 
D’autres mesures de gestion renforcées ont également été entérinées plus récemment comme l’interdiction permanente de la pêche démersale et de la pêche récréative, dans l’extrême nord-ouest de la zone actuelle de pêche réglementée, le renforcement des conditions de contrôle et du suivi scientifique et l’évaluation de la zone CGPM FRA en 2023). Un projet pilote sur la sélectivité des chalutiers débutera en outre au cours de l’année 2022.
 
Si de nombreux excès ont eu lieu par le passé fragilisant les écosystèmes et leurs populations, nos pêcheurs méditerranéens ont pris conscience des enjeux. Les efforts fournis dans le cadre du plan West-Med et les résultats obtenus devraient avoir dans quelques années des effets tangibles sur la reconstitution des stocks de poisson. Notre flottille est bien consciente du travail à entreprendre pour parvenir à une pêche plus durable et respectueuse de son environnement. Elle a montré qu’elle savait conjuguer ses efforts et travailler collectivement. L’exemple du thon rouge dont les stocks sont en train de se reconstituer est là pour le démontrer.
 
Par cette motion, nous rappelons l’importance de la pêche pour notre territoire et tout particulièrement pour la ville de Sète tant au plan de l’économie, de l’emploi que des services rendus à la population et à la ville.
 
Nous demandons que les revendications des pêcheurs pour cette année 2022 soient entendues, à savoir le statut quo sur la réduction du nombre de jours de pêche en 2022, l’absence de nouvelles fermetures spatio-temporelles pour les chalutiers et un délai d’un an pour étendre ces mesures à la flottille palangrière.
 
Nous souhaitons que le Conseil des ministres européen tienne compte des spécificités de la pêche méditerranéenne française et prenne en considération les efforts et résultats des mesures prises pour préserver la ressource avant de statuer sur des décisions qui pourraient menacer la survie de nos entreprises et l’avenir de notre place portuaire."
 

 

 

Découvrez le savoir-faire des pêcheurs d’Occitanie

 

L’Occitanie est la première région d’aquaculture et de pêche côté français. De la mer à l’assiette, les professionnels œuvrent pour vous délivrer le meilleur de la Méditerranée. Découvrez leurs métiers et leur savoir-faire en images !

Avec plus de 4 000 emplois, la pêche et la conchyliculture occupent une place importante dans l’économie du littoral

Bordée par 220 kilomètres de littoral, l’Occitanie concentre près de 80% de la flotte méditerranéenne française grâce à ses 4 ports de pêche principaux. Les filières pêche et conchylicoles (spécialisées dans l’élevage des coquillages) occupent une place importante dans l’économie maritime régionale. Plus de 4 000 professionnels de la mer travaillent sur les exploitations ou à bord de leurs embarcations.

LES LABELS DE LA SATHOAN

Depuis 1991, la coopérative des pêcheurs de Sète (SA.THO.AN) est reconnue par l’Union Européenne comme Organisation de Producteurs (OP). Elle regroupe aujourd’hui une centaine de navires de pêche sur l’ensemble de la façade méditerranéenne, de la frontière espagnole à la Corse. La Méditerranée, riche par sa biodiversité, reste cependant fragile face aux pressions croissantes du développement urbain sur le littoral et des activités maritimes. Passionnés et engagés, les pêcheurs de la Méditerranée française sont pleinement conscients de cette réalité et de la responsabilité qui leur incombe de préserver les ressources sauvages marines. Ainsi, la SA.THO.AN et l’Association VALPEM (Association pour la Valorisation des Produits de la Pêche en Méditerranée) œuvrent main dans la main pour le développement d’activités durables de pêche pour les générations futures.

L’OP SATHOAN a pour objet de valoriser la production des pêcheurs professionnels qui adhèrent à la coopérative. Pour cela elle s’est engagée au travers de l’association VALPEM (dont la coopérative est membre fondateur) pour :

 

  1. Accompagner et fédérer les démarches de reconnaissance de la qualité notamment via des Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO)
  2. Préserver et mettre en valeur les terroirs, les traditions locales et les savoir-faire ainsi que les produits qui en sont issus
  3. Élaborer un cahier des charges, contribuer à son application et participer à la mise en œuvre des plans de contrôle et d’inspection
  4. Participer aux actions de défense, de protection du nom, du produit et du terroir, et à la valorisation du produit

Ce travail s’est concrétisé par la création (avec ses partenaires de la filière avale) d’un produit reconnu par le LABEL ROUGE sur une soupe de poissons (constituée de 40% de poissons : grondin, capelan, bogue, chinchard, congre).

Par ailleurs, trois MARQUES COLLECTIVES ont récemment été créées :

  • « Thon rouge de Ligne, pêche artisanale » &  « Espadon de Ligne, pêche artisanale  » ; qui identifient des poissons pêchés à l’hameçon selon des pratiques garantissant des produits de haute qualité et le respect des écosystèmes.  Ces marques collectives ont été complétées par l’obtention en juillet 2019, et octobre 2020 de deux ECOLABEL pour la pecherie de thon rouge à l’hameçon, ce qui représente la premiere pêcherie de thon rouge au monde à disposer cette double écocertification.

    et

  •  une marque collective des produits de la pêche artisanale, nommée « Méditerranée Sauvage  ».

Ces actions apparaissent comme indispensables pour valoriser au mieux la production et permettre de tirer un profit optimum d’une ressource qui doit être gérée avec rigueur. Ces actions passent par un important travail pour réunir auprès de professionnels les obligations nécessaires à l’obtention d’une éco-certification pour les produits de la marque collective « Thon rouge de Ligne ».

La SATHOAN a des objectifs simples et précis : la dynamisation de sa notoriété, la valorisation de ses valeurs, de ses adhérents, de ses modes de pêche et de ses produits.

ÉCOLABEL : PÊCHE DURABLE

PECHE DURABLE est un Ecolabel des produits de la pêche maritime (Organisme Certificateur CERTIPAQ). Cette certification concerne plusieurs navires de pêche adhérents à la démarche « Thon rouge de ligne, pêche artisanale » et qui pêchent activement le thon rouge à la ligne (palangre, canne ou ligne). Ce label garantie que ce produit respecte les critères d’une « pêche durable » (FAQ ici) – (Certification garantit par arrêté du 8/12/14 portant homologation du référentiel et plan de contrôle NOR DEVM1417144A et articles L. 644-15 et D. 646-21 Code rural et de la pêche maritime).

Certificat officiel et Liste des navires certifiés ici :       

 

Depuis Octobre 2020, « THON ROUGE DE LIGNE, pêche artisanale » devient la première pêcherie Eco-labellisée MSC en France. Que signifie le label MSC PECHE DURABLE ? : La pêche durable laisse suffisamment de poissons dans l’océan, respecte les habitats marins et permet aux personnes qui dépendent de la pêche de vivre de leur métier. Les 3 principes du label MSC : 

1. Stocks de poisson durables : L’effort de pêche doit se situer à un niveau qui permet d’assurer la pérennité des populations de poissons.

2. Impact environnemental minimisé : Les activités de pêche doivent être gérées de façon à maintenir la structure, la productivité, la fonction et la diversité de l’écosystème.

3. Gestion efficace des pêcheries : La pêcherie doit respecter les lois en vigueur et doit avoir un système de gestion lui permettant de s’adapter aux différents changements.

AVEC LA SATHOAN : CAISSE INTEMPERIE MEDITERRANEE

 

 

LES NOUVELLES REGLES DE LA CAISSE INTEMPERIE MEDITERRANEEE 

Le Dispositif de la Caisse Intempérie, est un dispositif assurantiel d’indemnisation des jours de mer perdus pour cause de mauvais temps.

 

Qui et Comment adhérer :

Tous les pécheurs professionnels embarqués peuvent adhérer

En replissant le bulletin d’adhésion joint : ICI 

 

Comment ça fonctionne :

Dispositif d’indemnisation des jours de mer perdus pour cause de mauvais temps

Prélèvement mensuel de 112,20 €, puis remboursement doublé des cotisations payés en fonction des périodes d’embarquement en 2 fois :

  • le premier versement mi-décembre pour le 1er semestre de l’année,
  • le second au moment de l’assemblée générale (avril-mai) de l’année suivante.

 

Quels sont les contrôles :

  • En début de mois la Caisse envoi par mail aux adhérents une fiche avec les dates des jours météo pris en compte pour le calcul des indemnités (jours de mauvais temps)
  • Le pêcheur doit cocher les jours où il n’y a pas de sorti.
  • Dés vérifications seront faites avec les OPs pour s’assurer que le bateau n’est pas sorti et qu’il n’est pas en Arrêt Temporaire
  • Concernant les matelots une attestation sur l’honneur du patron sera suffisante pour justifier les jours non embarqués, mais il devra également renvoyer l’attestation signée.
  • En cas de contrôle du CNPMEM/DPMA, l’adhérent doit pouvoir justifier des jours cochés sur les attestations (les fiches de pêches).

 Lire aussi sur : https://sathoan.fr/caisse-intemperie-mediterranee/

Pêche post-Brexit : "excellente nouvelle" pour les bateaux français, Guernesey lâche du lest

Selon Orange.fr :

Le "combat" continue pour 111 navires de pêche français, a indiqué Annick Girardin.

Après des semaines de discussions, Guernesey a accordé mercredi 1er décembre 40 licences de pêche à des bateaux français, qui pourront ainsi continuer à pêcher dans ses eaux après le 1er février 2022, a annoncé le gouvernement de l'île anglo-normande. Cette annonce intervient en plein bras de fer entre Paris et Londres autour des licences de pêche post-Brexit, le gouvernement français reprochant aux Britanniques de n'en accorder qu'en trop petit nombre.

En ajoutant trois autres bateaux qui viendront remplacer des navires qui ont quitté la flotte française, Guernesey accordera ainsi 43 licences pour 58 demandes.

Pêche post-Brexit : Guernesey accorde 40 licences à des bateaux françaispar euronews (en français)

Poursuivre sur : https://actu.orange.fr/france/peche-post-brexit-excellente-nouvelle-pour-les-bateaux-francais-guernesey-lache-du-lest-magic

Retour sur la 11ème édition des Assises de la Pêche et des Produi ts de la Mer

RETOUR SUR LA ONZIÈME ÉDITION DES
ASSISES DE LA PÊCHE ET DES PRODUITS DE LA MER

Vous étiez plus de 400 à participer à l’événement et nous tenons à vous remercier d’avoir répondu présents à cette onzième édition des Assises de la Pêche et des Produits de la Mer à Saint-Pol-de-Léon/Roscoff, couronnées par une très belle soirée à bord de l'Armorique de Brittany Ferries !

Après deux reports, ces Assises ont été un défi à organiser en raison de la situation sanitaire exceptionnelle que nous vivons. Nous aimerions remercier l’ensemble des partenaires de leur confiance et les intervenants qui ont fait la richesse des échanges et des débats.

 

Nous nous mettons à votre écoute afin d’améliorer les prochaines éditions et nous vous remercions de bien vouloir répondre à un questionnaire de satisfaction.

Baisse de taille des sardines en Méditerranée : le rôle de l’alimentation expliqué par l'Ifremer

La baisse de taille des sardines en Méditerranée est liée à une évolution de leur nourriture et de l’environnement du golfe du Lion. Tels sont les principaux résultats du projet scientifique Mona Lisa, mené par l’Ifremer en partenariat avec les pêcheurs. La restitution finale a lieu à Sète.

 Plusieurs centaines de sardines ont été prélevées en mer avec l'aide des pêcheurs professionnels

 

Sardines, Fond Blanc, Deux Poisson

Maillons essentiels de la chaîne alimentaire dans l’océan, les sardines comptent parmi les poissons les plus pêchés au monde. Mais depuis le milieu des années 2000, pêcheurs et scientifiques constatent une forte diminution de la taille et du poids des individus sur nos côtes. En Méditerranée, leur taille est passée de 15 à 11 cm en moyenne, leur poids de 30 g à 10 g, et les sardines de plus de deux ans ont disparu. Ces sardines plus petites et plus jeunes sont très peu valorisables commercialement. Les recherches menées par l’Ifremer ont montré que ce n’était ni la pêche, ni les prédateurs naturels (thon ou dauphin), ni un virus qui en étaient la cause, mais leur alimentation. Le plancton est moins nourrissant, ce qui vient d’être confirmé par les résultats du projet scientifique Mona Lisa.

La quantité de micro-algues dans le golfe du Lion a globalement baissé de 15%

Les scientifiques ont d’abord pu analyser toutes les données qui pourraient expliquer une baisse de qualité du plancton dans le golfe du Lion. « Les images par satellite montrent clairement une baisse de la quantité de micro-algues au milieu des années 2000, allant jusqu’à 15%. C’est-à-dire au moment où on commençait à observer la baisse de taille des sardines », explique Jean-Marc Fromentin, chercheur à l’Ifremer à Sète (34). Cette diminution de la production de plancton pourrait aussi s’accompagner d’un changement de leur taille : les cellules planctoniques seraient plus petites et moins énergétiques pour les poissons qui les consomment, comme la sardine ou l’anchois.

 En Méditerranée, la taille des sardines est passée de 15 cm à 11 cm en moyenne en dix ans

Ces modifications résulteraient de changements environnementaux régionaux importants, se traduisant par une baisse des nutriments apportés par le Rhône, des modifications de la circulation atmosphérique et océanique, et une augmentation globale de la température de 0,5°C en 30 ans en moyenne en lien avec le changement climatique. Poisson, Argent, Sardine, Aquatique

L’effet d’une nourriture de petite taille testé en bassin

En complément de ce suivi sur le milieu naturel, les scientifiques ont pu mener une expérimentation inédite par son ampleur, en milieu contrôlé. 450 sardines âgées d’un an, capturées en mer avec l’aide des pêcheurs professionnels, ont été acclimatées pendant sept mois dans huit bassins à la station expérimentale Ifremer de Palavas-les-Flots (34). Objectif : tester l’effet de la taille et de la quantité de nourriture sur la survie, la croissance et les réserves des poissons. Les sardines ont ainsi été réparties en quatre groupes avec des aliments de petite ou grande taille, en petite ou grande quantité selon les bassins.

 Les sardines ont été réparties en 8 bassins pour tester l'effet de leur alimentation sur leur croissance© Ifremer

« Nous avons été surpris par l’effet très important de la taille de l’aliment, raconte Claire Saraux, anciennement chercheuse à l’Ifremer et maintenant au CNRS. Une sardine recevant des aliments de petite taille doit en avoir une double portion pour grandir comme une sardine avec des aliments de grande taille. »

En effet, avec des aliments de petite taille, la sardine consomme ses proies en mode « filtration » au travers de ses branchies, ce qui implique une nage soutenue pendant une assez longue période de temps. Avec des aliments de grande taille, la sardine gobe ses proies une par une, ce qui requiert un temps de nage soutenue bien moins long et donc une moindre dépense d’énergie.

Les sardines nourries en grande quantité avec des aliments de plus grande taille ont retrouvé une taille similaire à celles pêchées avant 2008. La démonstration sur la responsabilité de l’alimentation est ainsi bouclée.

À propos
Le projet Mona Lisa (Recherches sur les fortes MOrtalités NAturelles et Les Indicateurs pour la gestion des stocks de Sardines et d’Anchois de Méditerranée) a débuté en 2016. Il a été piloté par l’Ifremer, en partenariat avec l’UPMC (Université Pierre et Marie Curie – Laboratoire d’océanographie de Villefranche sur Mer) et l’AMOP (Association méditerranéenne des organisations de producteurs). Le projet a été financé par le FEAMP (Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche) et par FFP (France filière pêche).