« Si la chapelle des Pénitents de Mèze nous était contée … »
… Et elle le fut récemment et brillamment par Michel Py et Gérard Combe, binôme d’historiens Mézois passionnés, auprès d’une délégation des « Amis du Musée Paul Valéry » de Sète. Accompagné de leur présidente Fabienne Schneider et de son assistant Alain Giraudo, ce groupe de passionnés a été accueilli sur le parvis de la Chapelle avant d’être convié à pénétrer au sein des mystères de ce patrimoine millénaire. Car devant cet auditoire privilégié et attentif, nos deux historiens de Mèze ont su à tour de rôle dévoiler les secrets et les histoires tumultueuses de la Chapelle des Pénitents de Mèze. Plus ancien monument de Mèze, la Chapelle qui domine aujourd’hui, majestueuse et souveraine, l’étang de Thau et les remparts de la ville, a toujours été une sentinelle et un phare pour les marins égarés. Peut-être bâtie en 1147 et dédiée alors à Saint Pierre, elle conserve de cette première époque les deux dernières travées de la nef et le chœur en cul-de-four. Délaissée au XVIIème siècle, l’évêque d’Agde la donne ensuite aux Pénitent Blancs qui entreprennent d’importants travaux d’agrandissement, et la rebaptise « Notre-Dame des Battues (battues par les flots)». Ils lui donneront également le vocable de « Notre Dame des sept Douleurs » ou « De Bon Secours » lorsqu’ils se rattacheront à l’archiconfrérie romaine du Gonfalon en 1609. Désaffectée durant la Révolution française et utilisée comme hôpital militaire, lieu de réunion pour des assemblées populaires, ou transformée en atelier de tonnellerie, la Chapelle est rachetée en 1802 et rendue aux Pénitents Blancs. Le XIXème siècle et le début du XXème marqueront la grandeur de la Chapelle entièrement réaménagée et décorée par de riches donateurs. Pourtant, dès les années 1870 les confréries du Sud de la France entameront un inexorable déclin et en 1912 il ne reste que peu de frères à Mèze. La Chapelle finira par être vendue à l’Association diocésaine dans les années 70. Dès lors, son statut change et elle va peu à peu s’abîmer et tomber en ruine, du moins jusqu’à la création en 1988 de l’association « Les Amis des Pénitents ». Présidée par Geneviève Rière, elle est composée de bénévoles motivés et investis autour de la même mission : consolider, restaurer, mettre en valeur et animer ce joyau patrimonial. Grâce à leur impulsion, la chapelle a pu faire l’objet de trois grandes phases de travaux : Il a fallu renforcer la structure globale du bâtiment et lui restituer son intégrité originelle grâce à l’intervention d’une équipe de tailleurs de pierre, de maçons, d’artisans-artistes parmi les plus experts, savamment conseillés. La restauration la plus récente de la Chapelle est exemplaire : elle a nécessité un budget de 185 000 euros grâce au soutien de la Mission Bern, de la Fondation du Patrimoine, de la ville de Mèze, du Département de l’Hérault, de Sète Agglopôle Méditerranée, de mécènes, ainsi que les actions des « Amis des Pénitents ». Grâce à leurs soins, et malgré son grand âge, la Chapelle a pu résister à l’usure du temps, pour le plaisir des Mézois, des gens d’ailleurs, et pourra ainsi être transmise aux générations futures. Questions et échanges passionnés ont suivi la visite, l’ensemble des participants ont été admiratifs et enthousiastes devant la qualité de la dernière restauration. Les créations picturales d’Isabelle Marsala exposées depuis le début de l’été, ont quant à elles complété la visite. Au terme de cette odyssée au sein du patrimoine Mézois, « Les Amis du Musée Paul Valéry » ont quitté ce lieu magique où souffle l’esprit, ravis d’une visite guidée riche d’enseignements et chaleureuse, et qui préfigure comme il se doit, de bien prometteuses Journées du Patrimoine.
GR