L’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée, est un message fort pour la République. L’Occitanie rend hommage à son combat pour la liberté, et lancera dès 2024 une grande démarche de mémoire, baptisée Occitanie Terre de Résistance.
Un nouveau héros de la Résistance entre en 2024 au Panthéon [1] : Missak Manouchian, accompagné de son épouse, Mélinée. Combattant du nazisme et militant pour la liberté, le résistant arménien a marqué l’histoire de la France par son engagement contre l’occupation allemande. À l’occasion de sa panthéonisation, la Région a décidé de lui rendre hommage et lancera également, en 2024-2025 un cycle mémoriel avec une série de commémorations pour rendre hommage à ces héros de la Résistance et des actions à destination des jeunes pour transmettre leurs histoires et les valeurs pour lesquelles ils se sont battus.
Une vie d’engagement pour la liberté
Dates clés
1er septembre 1906
Naissance de Missak
1925
Arrivée de Missak à Marseille
1934
Rencontre de Mélinée
1941
Début du militantisme clandestin
1943
Entrée de Mélinée et de Missak dans la Résistance
16 novembre 1943
Arrestation de Missak
21 février 1944
Exécution de Missak et de ses camarades résistants
« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » Les derniers mots écrits par Missak Manouchian dans sa lettre à Mélinée - quelques heures avant son exécution, expriment l’attachement du Résistant arménien aux valeurs de paix et de liberté portées par sa patrie d’adoption, jusqu’au sacrifice de sa vie. Ils soulignent également l’importance du devoir de mémoire à transmettre aux jeunes générations, notamment dans un contexte de repli sur soi et de montée de l’extrême-droite. L’entrée au Panthéon de Missak Manouchian apporte ainsi à ces visages de la Résistance la reconnaissance qu’ils méritent.
Né pendant le génocide arménien, Missak Manouchian perd ses parents très jeune. Forcé par la suite à l’exil, il est recueilli dans un orphelinat français au Liban, avant de partir au pays des droits de l’Homme à l’âge de 19 ans. Missak développe le goût pour l’écriture, tout en travaillant comme ouvrier dans la capitale parisienne. Son engagement dans le mouvement communiste français marque un tournant dans sa vie. Il y rencontre Mélinée, - frappée elle aussi par la tragédie arménienne durant son enfance, et commence sa vie de militant à ses côtés dans un syndicat, puis au PCF [2]. Le couple rejoint ensuite les rangs de la Résistance clandestinement, avant de rentrer dans une organisation proche du Parti communiste, le FTP-MOI [3]. Missak est capturé en 1943, et figurera même sur une célèbre affiche de propagande allemande [4], avant d’être exécuté par les nazis avec 23 camarades étrangers en 1944.
Dès 2022, les élus régionaux ont voté une délibération en faveur de la panthéonisation de Missak Manouchian . [5] « Un acte fort et symbolique, pour ne jamais oublier et éviter que le pire se reproduise » souligne Carole Delga, qui a également signé une tribune et s’est engagée en faveur de son entrée au Panthéon la même année, aux côtés du comité pour l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, et de Jean-Pierre Sakoun.
[1] La cérémonie de Panthéonisation aura lieu le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution du résistant arménien par les nazis.
[2] Parti communiste français
[3] Francs-tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée
[4] L’« Affiche rouge » présente dix résistants de l’organisation communiste, dont Missak Manoukian. Placardée sur les murs de Paris pour influencer l’opinion publique, cette affiche va au contraire susciter la sympathie des habitants à l’égard du mouvement résistant.
[5] L’Occitanie a été la première collectivité à apporter officiellement son soutien à cette démarche.