Dans les collines entre Villeveyrac et Loupian, un site est connu depuis 1990, époque où il a été partiellement fouillé par R. Montjardin, D. et R. Rouquette et A. Cablat, archéologues bien connus du secteur de l’étang de Thau. Il a fait l’objet de nouveaux sondages en 2023 afin de relocaliser précisément les vestiges. Deux sondages (sur 14) se sont révélés positifs. En 2024 une première campagne de fouille a été organisée sur trois semaines. Il s’agissait d’un chantier-école pour la formation des étudiants en archéologie de l’université Paul Valéry – Montpellier 3.
La zone à fouiller a été débroussaillée par les services des espaces naturels de l’agglomération de Sète Agglopôle Méditerranée. Une grande fenêtre de 16 x 6 mètres a été ouverte au niveau des sondages positifs de 2023. Le décapage et la fouille ont été réalisés intégralement manuellement, avec des pioches et des truelles. Les relevés réalisés par photos verticales réalisées grâce à un drone et géolocalisées au GPS, complétés de photos et dessins. Le mobilier archéologique a été localisé sur les relevés et prélevé.
Cinq blocs de pierre alignés avaient été observés dans l’angle d’un sondage de 2023. L’ouverture de la grande fenêtre cette année a permis de suivre cette structure qui correspond à un mur à double parement et blocage interne, qui se développe de façon rectiligne sur près de 7 mètres. Ce mur d’environ 1,20 à 1,30 mètre d’épaisseur pourrait correspondre à l’assise d’un mur de maison ou, plus vraisemblablement, à un mur d’enceinte. Un second mur de même facture mais d’orientation un peu différente pourrait constituer le prolongement du premier. Des concentrations de pierres et/ou de mobilier archéologique témoignent d’espaces différents et d’une occupation domestique : il s’agit d’un habitat. Le mobilier archéologique est abondant mais très fragmenté. Il se compose principalement de fragments de céramique et de quelques outils en silex et en os.
Et si le secteur a aussi livré des vestiges de la fin de l’âge du Bronze et de la période romaine, la zone fouillée montre une occupation principale au Néolithique final, dans la première moitié du troisième millénaire avant notre ère (3200-2600 avant J.-C.) et des occupations sans doute plus sporadiques (ou très érodées) dans la seconde moitié (2600-2150 avant J.-C.) probablement jusqu’au début du Bronze ancien (2150-1950 avant notre ère).
Le site est très érodé. Seule une fouille fine, très attentive permettra d’en comprendre la nature et l’organisation, tout en prélevant des vestiges très fragmentés mais porteurs de très nombreuses informations sur les occupations préhistoriques du secteur. Cette difficulté participe aussi de l’intérêt du site pour la formation de jeunes archéologues.
La fouille a en effet été réalisée sous la direction du prof. Olivier Lemercier (université Paul Valéry – Montpellier 3, UMR 5140 ASM) et Annie Montécinos (archéologue au Service de Sète Agglopôle Méditerranée et UMR 5140 ASM), encadrant 15 à 20 étudiants en archéologie. Les études sont réalisées par une équipe de chercheurs du laboratoire d’archéologie de Montpellier : UMR 5140 Archéologie des Sociétés Méditerranéennes CNRS / université Paul Valéry / Ministère de la Culture / Inrap.
Elle est financée et soutenue par le Ministère de la Culture (Service Régional de l’Archéologie Montpellier), la Région Occitanie, le Département de l’Hérault et Sète Agglopôle Méditerranée, avec le concours du CNRS, de l’université Paul Valéry et de l’association ADAL. La fouille doit se poursuivre en juillet 2025.
L’équipe est à la recherche d’un hébergement dans le secteur Villeveyrac-Loupian, Mèze… pour une vingtaine de personnes (partie en intérieur, partie sous tente) avec cuisine et sanitaires à louer pour 4 semaines entre fin juin et fin juillet 2025.