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« Transmettre, c’est semer l’avenir » À Capestang, un maraîcher cherche son alter ego pour reprendre la main

Dans l’Hérault, Alexandre Delacote ne veut pas attendre l’âge de la retraite pour transmettre son savoir-faire. Grâce à l’appui d’Éloi, une structure spécialisée dans les installations agricoles, il cherche un associé pour rejoindre son exploitation maraîchère en GAEC. Un projet profondément humain, aux enjeux techniques, économiques, mais aussi générationnels.

À Capestang, dans l’Hérault, Alexandre Delacote cultive bien plus que des tomates. À 46 ans, ce maraîcher-horticulteur passionné a façonné pendant vingt-cinq ans une exploitation équilibrée et florissante. D’un côté, une pépinière gérée par son épouse Caroline, tournée vers la vente directe. De l’autre, une production maraîchère sous serre chauffée en hors-sol : tomates, fraises, concombres, destinés à une quarantaine d’épiceries locales, des marchés et des distributeurs professionnels.

Mais aujourd’hui, Alexandre ne cherche pas à se retirer, il cherche à préparer l’avenir. « Ce que je veux, c’est que mon entreprise continue, même après moi. Pas juste qu’elle fonctionne aujourd’hui. »

Associer plutôt que céder : une vision patiente et partagée

Contrairement à un départ à la retraite classique, Alexandre cherche un associé à intégrer progressivement. « On sait que ça prend du temps. C’est pour ça qu’on commence maintenant. Deux ans de recherche, deux ans de formation, et on y est. » Le candidat ou la candidate idéal(e) ? Quelqu’un du milieu agricole, formé, curieux et capable de s’adapter aux contraintes techniques d’une culture exigeante : « Il m’a fallu dix ans pour apprendre à bien conduire une tomate en hors-sol chauffé. Ce n’est pas aussi simple à faire qu'une baguette de pain. »

L’objectif est de partager un projet entrepreneurial sur le long terme. Alexandre insiste : « Un associé, ce n’est pas un salarié. Il faut qu’il pense au-delà de la semaine. Il doit vouloir faire évoluer l’entreprise avec nous. »

Éloi facilite la rencontre

C’est là qu’intervient Éloi, entreprise à mission qui accompagne les transmissions agricoles, notamment sous forme de GAEC. « Le GAEC est une structure juridique idéale pour s’associer à plusieurs, car elle sécurise l’installation et réduit le coût d’entrée », explique Capucine Epagneau, directrice régionale chez Éloi.

Dans le cas de Capestang, Éloi joue un rôle de facilitateur : diffusion de l’annonce, présélection des candidats, accompagnement humain. « S’associer, c’est un peu comme un mariage. Il faut que ça colle humainement et professionnellement. »

Et ce modèle fonctionne. Dans la Loire, Aurore Fegueux, 36 ans, s’est récemment engagée dans une installation en GAEC grâce à Éloi. En reconversion après une carrière dans l’industrie, elle s’est associée à la Ferme Auberge de la Poule Rousse située à Doizieux. « Ce cadre collectif m’a permis de m’installer sans porter seule tous les risques. Et surtout, je peux me former sur le terrain. »

Sur cette exploitation, Aurore Fegueux prend en charge le restaurant Ferme Auberge de l’exploitation, l’une des trois activités du collectif aux côtés de l’élevage laitier et de la volaille. Elle y cuisine des produits fermiers issus de l'exploitation, dans une démarche de valorisation en circuit court et zéro gaspillage. « Une volaille invendue, un excédent de légumes : tout peut être transformé et utilisé dans les menus. » Son arrivée assure la reprise de cette branche suite au départ d’une associée, tout en apportant une nouvelle énergie. 

Une technique de pointe, une volonté de partage

L’exploitation d’Alexandre, c’est aussi un bijou technique : culture hors-sol sous serre chauffée, comme chez les grands, mais à échelle humaine. Ce choix garantit des tomates locales de qualité presque toute l’année. « Une erreur d’arrosage, et tu perds une tonne. C’est une Formule 1. Il faut de la rigueur, mais c’est passionnant. » Pas question pour autant de garder ce savoir pour lui : « Je n’ai pas peur de transmettre, au contraire. Mais il faut que la personne ait cette envie, cette curiosité. »

Une ferme, un projet, un futur

Alexandre ne se cache pas : il veut que son entreprise vive après lui, avec les mêmes valeurs de rigueur, de qualité, et de respect humain. Il prépare, anticipe, et veut offrir une rampe de lancement solide à son futur associé. « Mes collègues me disent que j’ai le temps. Mais je pense que prendre le temps, justement, c’est maximiser les chances de réussite. »

Capucine Epagneau conclut : « Aujourd’hui, devenir agriculteur n’est plus un rêve inaccessible. Il faut juste être bien entouré. »

Juliette Amey

(Photo Culture de l'exploitation de Capestang ©Alexandre Delacote)

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