Bon à savoir

Hidden Distillery : une visite à ne pas manquer !



C’est suite à la visite organisée et offerte par mes enfants pour la fête des pères, que j’ai visité avec curiosité la seule distillerie artisanale de rhum (entre-autre) avec de la canne à sucre poussant à côté des bâtiments, et tout ça dans la banlieue de Montpellier !
 
L’accueil était véritablement « au top » Nous avons découvert avec mon épouse un monde que je ne connaissais pas ! Histoire, Production, Fonctionnement, distillation, appellations, taxation, commercialisation. C’est Cédric, qui nous a fait la visite, et quelle visite ! 2 h d’un grand intérêt, jusque dans les moindres détails, sans parler des questions que chacun de nous se posait. A la fin de la visite, nous avons dégusté (avec modération) certains rhums et spiritueux, et bien sûr fait quelques emplettes…
   
L’histoire…
Au départ c’est une chèvrerie que Cédric et Nathalie Carpentier avaient créée. Mais la crise du Covid les a obligés à cesser leur activité.
C’est pendant ce confinement, en 2021 que fut créé la distillerie de Cédric Carpentier. Question reconversion, chapeau ! Une belle réussite ! Cédric vous en parlera mieux que moi, car passer des chèvres à la distillation bio ce n’est pas gagné d’avance…
 
Située à Baillargues près de Montpellier dans cet ancien bâtiment d’élevage, ils distillent de façon artisanale des spiritueux originaux et d’exception, des rhums vieillis en fut de chêne et une surprenante liqueur de lait de chèvre au rhum. Une particularité, ils cultivent leurs propres cannes à sucre qui permettront de proposer en plus de leurs produits actuels, une gamme de rhum 100% pur jus 100% locale. Mais ils produisent également des liqueurs, du Gin, et d’autres spiritueux…
Ils ont leur propre laboratoire de recherche de rhums, ils distillent eux même, et font l’embouteillage sur place avec pour certains un flaconnage inédit.
 
Conclusion :
Si vous voulez visiter une entreprise artisanale originale, découvrir la fabrication traditionnelle de spiritueux et plus particulièrement du rhum, passer un très bon moment, trouver un cadeau unique et original à deux pas de Montpellier, n’hésitez pas, vous en sortirez ravis ! Cédric et Nathalie, hormis leur gentillesse sont intarissables pour vous faire découvrir leur passion ! Ici, même le chien est adorable !
Le point d'orgue reste bien entendu la dégustation de rhums originaux aux saveurs parfois surprenantes.
 
Georges Cantin
 
Siège social
SCEA - Hidden Distillery
999 route de Castries
34670 Baillargues - France
 
Contact pour prendre rendez-vous
Tél. : 07 68 33 77 12
E-Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 
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Le Marché des Potiers de Saint-Jean-de-Fos accueille Hilkka Silva et sa cuisine colorée

À Saint-Jean-de-Fos, la 41e édition du Marché des Potiers se tiendra ce week-end. Un rendez-vous attendu, célébrant le savoir-faire céramique dans une ambiance conviviale et estivale.

À l’occasion de la 41e édition du Marché des Potiers de Saint-Jean-de-Fos, qui se tiendra les 26 et 27 juillet, l’Hostel Le Diablotin, situé dans la rue de l’Horloge, se transformera à nouveau en une ruelle des sens. Un espace chaleureux où se mêlent détente, rafraîchissements, musique et plaisirs gourmands.

Depuis près de dix ans, Hilkka Silva y installe sa cuisine éphémère le temps du week-end, proposant une carte végétale, savoureuse et inspirée des voyages. Au menu : des samossas, du chaï, des douceurs sucrées et une assiette repas différente selon les jours.

Le samedi 26 juillet, cap sur l’Inde avec un “Rice & Curry” servi le midi et le soir. Le dimanche 27, place à une assiette de pitas garnies aux saveurs végétales et ensoleillées. Il est possible de réserver le plat indien pour le dimanche, notamment en cas de régime sans gluten.

Citronnade maison, bières, vins, jus locaux et glaces artisanales viendront compléter cette offre gourmande dans une ambiance conviviale.

Un rendez-vous à ne pas manquer pour prolonger le plaisir du marché dans une atmosphère à la fois simple et généreuse.

(Photo Hilkka Silva)

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Mélanie Fernandez : les mains invisibles de la série Demain nous appartient

Elle n’avait jamais rêvé de cinéma. Et pourtant, c’est sur les plateaux qu’elle a trouvé sa place. À 31 ans, Mélanie Fernandez est régisseuse d’extérieur sur Demain nous appartient. Celle qui participe à transformer un scénario en décor crédible, qui trouve un cœur de porc dans l’heure ou recrée une chambre d’hôtel dans un bureau vide. Bienvenue dans les coulisses d’un métier aussi discret qu’indispensable.

Un détour par hasard, une vocation par évidence

Pour Mélanie Fernandez, travailler dans le monde du cinéma n’était pas une évidence. « Au départ, j’ai fait un master en sciences pour être ingénieure en recherche clinique. Puis, il y a eu cette pause de deux mois après mes études… et un copain caméraman avec le numéro du réalisateur général », raconte-t-elle. « Je l’ai appelé, il m’a dit : “Si tu me plais, tu commences demain.” J’ai commencé le lendemain. » Depuis, elle n’a plus quitté les plateaux.

Son métier ? Régisseuse d’extérieur. Un poste aussi central que méconnu. « C’est encore moins connu que les autres postes techniques, alors qu'on est les petites fourmis qui font que les choses existent », sourit-elle. En effet, son travail permet de rendre les histoires crédibles : une chambre d’hôtel à créer dans une pièce vide ou encore un hôpital avec du vrai matériel. « Tout doit sembler naturel à l’écran. Derrière chaque détail, il y a eu réflexion, négociation, recherche, parfois même de la débrouille. » Une fois, elle a appelé un hôpital pour emprunter une machine de dialyse. Une autre, elle a loué un vieil électrocardiogramme à une ONG, juste avant son départ pour l’Afrique.

Rien n’est laissé au hasard. « Pour une demande en mariage, on peut débattre pendant des heures de la couleur de l’écrin : rouge, trop classique ? Rose poudré, trop doux ? »

Entre boules à facettes et faux cœur : l’art de l’imprévu

Ce qu’elle aime, c’est l’adrénaline. « Quand tu passes des jours à chercher un échographe introuvable et que tu finis par l’avoir… c’est la victoire. » Et les galères ne manquent pas : une boule à facettes coincée sur un cargo entre la Chine et Sète, remplacée en urgence par une trouvée dans un cabaret parisien. Ou ce cœur de porc, censé être faux, mais remplacé au dernier moment par un vrai, après accord de la comédienne... végétarienne.

Il faut aussi gérer les imprévus du quotidien. Une scène de crime à rejouer dans un décor de fête ? Entre-temps, les femmes de ménage avaient tout nettoyé. « On a dû tout recréer à l’identique avec les photos : les chips, les gobelets, les gâteaux… sauf qu’on ne les avait plus. La panique. »

Le métier de Mélanie se confond souvent avec l'ensemblier, la personne chargée d'habiller et de donner vie à un décor en choisissant les bons objets : photos de famille, bibelots, jouets, boîtes d’épices. « Si c’est un chirurgien passionné de cuisine, je vais mettre plein d’épices. Si c’est une maison de famille, il y aura des magnets sur le frigo. On donne une âme au décor. »

Un monde de détails

Sur Demain nous appartient, trois équipes tournent simultanément chaque jour. « Le studio est en face de la clinique Saint-Thérèse. À l’intérieur, on a un hôpital, un bar, un hôtel, un commissariat, des appartements… » Mélanie coordonne, anticipe, trouve des solutions. « Une journée type ? Il n’y en a pas. » Entre les jours de préparation et les urgences de tournage, son emploi du temps est un puzzle permanent.

Et parfois, il faut encaisser les frustrations. Comme sur Le Dernier Duel de Ridley Scott, où Mélanie a passé une semaine à creuser une tombe devant laquelle Matt Damon devait se recueillir...avant que la scène ne soit coupée au montage. « Quand tu vois que la scène n'y est pas, c'est toujours très frustrant !” » Mais il y a aussi des récompenses plus discrètes, comme cette chambre d’hôtel aux tons vert d’eau qu’elle avait entièrement pensée pour une scène intime. « La comédienne m’a dit qu’elle s’y sentait bien. » Un geste simple, mais qui suffit à rappeler pourquoi elle fait ce métier.

Aujourd’hui, après sept ans dans les décors de fiction, Mélanie pense à l’avenir. « J’ai un bébé, donc je reste sur la série pour l’instant. Mais j’aimerais faire plus de films. Et à terme, peut-être travailler au pôle artistique. C’est moi qui propose aujourd’hui, ce serait bien un jour d’être celle qui valide. » Mais une chose est sûre : « Je m’épanouis. Et je ne suis pas prête de dire stop. Le cinéma, c’est un monde de fou… mais qu’est-ce que c’est beau quand tout fonctionne. »

Le cinéma, ce n’est pas que des stars et des scripts…

…C’est aussi des femmes et hommes de l’ombre, qui trouvent des pivoines en hiver, font parler un répondeur inquiétant, ou recréent l’odeur d’un bar fictif. Des femmes comme Mélanie Fernandez, qui donnent à l’image sa crédibilité silencieuse. Celle qu’on oublie parfois, mais sans laquelle rien n’existerait vraiment.

Juliette Amey

Les Assiettes Gourmandes 2025 : sept soirées pour célébrer le goût local !

C’est un rendez-vous désormais incontournable pour les amateurs de bonne chère, les curieux du terroir et les défenseurs de l’alimentation responsable : Les Assiettes Gourmandes reviennent en 2025 avec sept dates savoureuses, réparties entre juin et juillet. L’occasion rêvée de goûter le meilleur des circuits-courts tout en partageant un moment chaleureux et engagé.

Organisées par des collectifs citoyens passionnés, ces soirées conviviales mettent à l’honneur les producteurs locaux, dans une ambiance familiale et festive. Chacun pourra y découvrir des produits de qualité, échanger avec les artisans du goût, et profiter de petites assiettes aussi gourmandes que responsables. C’est aussi une belle manière de soutenir l’économie locale tout en se régalant !

Le calendrier à noter dans vos agendas :

  • Mercredi 11 juin à Frontignan
    Chez les Fronticourts, au Lycée Maurice Clavel (accès par le parking derrière la cour).

  • Mercredi 18 juin à Agde
    Avec le Court-circuit agathois, sur le parvis de la salle Guillemin (parking de la Mairie).

  • Jeudi 26 juin à Montbazin
    Rendez-vous devant la salle Polyvalente avec les Montbazinovores.

  • Les mardis 1er, 8, 15 et 22 juillet à Poussan
    La place de la mairie vibrera au rythme des soirées Pouss’en Faim, mêlant musiques, mets locaux et bonne humeur.

Horaires

Toutes les soirées débutent à 19h, juste après la livraison habituelle des groupements, et se poursuivent jusqu’à 22h.

Que vous soyez fins gourmets, simples curieux ou fervents militants du bien-manger, ces soirées sont ouvertes à toutes et à tous. Venez nombreux, entre amis ou en famille, pour soutenir nos producteurs et savourer le goût du territoire !

(Photo édition 2024 © P. Amouroux)

Stéphanie Fuster : le flamenco comme chemin de vie

Stéphanie Fuster n’est pas née en Andalousie, mais c’est à Séville qu’elle a trouvé sa terre artistique. Flamenca de cœur et d’âme, cette danseuse singulière, installée à Toulouse, a parcouru un chemin atypique qui fait d’elle aujourd’hui une voix inspirante du flamenco contemporain.

Stéphanie Fuster n’est pas née en Andalousie, mais c’est bien là, à Séville, qu’elle s’est formée et révélée. Pourtant, tout commence à Toulouse, sa ville de cœur, où elle découvre le flamenco grâce à Isabel Soler, une figure pionnière dans la transmission de cet art en France. C’est là que la graine est plantée. Une bourse du ministère de la Culture lui permet ensuite de partir à Séville, où elle s’immerge totalement.

Elle y suit un apprentissage rigoureux à l’Académie Manolo Marín, dans le quartier de Triana, et se forme auprès de figures majeures comme Juana Amaya, Andrés Marín ou Belén Maya. Elle raconte avoir passé huit années à étudier intensément, tout en tournant dans le monde entier avec des compagnies espagnoles. Elle s’imprègne alors profondément de « l’école Sévillane », un style qu’elle décrit comme exigeant, qui valorise à la fois la pureté du geste, l’esprit, la grâce, mais aussi l’humour.

Trouver sa propre voie

Mais après huit ans en Espagne, Stéphanie ressent le besoin de prendre du recul. Elle évoque une nécessité intime : comprendre ce que ce langage dit d’elle, en tant que femme née en France, fille d’exilé espagnol. Elle explique avoir eu envie de rassembler tous les fragments de son identité à travers sa danse. « J’ai voulu créer des pièces à partir de ma langue, le flamenco. Inviter d’autres artistes, travailler en solo, raconter des histoires. »

Elle voit dans le flamenco une matière ouverte, un art du contraste où coexistent force et subtilité, tragédie et légèreté. « C’est ça qui m'a tant attirée », confie-t-elle, avant d’ajouter que le flamenco, aussi codifié soit-il, laisse toujours une part d’improvisation, de présence à l’instant.

Le flamenco comme langage scénique

De retour en France, elle amorce une transformation de son rapport à la scène. Elle collabore avec Israël Galván, puis avec Aurélien Bory, qui lui consacre un spectacle-portrait : Qu’estcequetudeviens?. Dans cette pièce, qui mêle danse et scénographie, Stéphanie interroge sa relation au flamenco et sa propre construction artistique. Elle confie que ce spectacle a été un tournant : « Pendant longtemps, je me suis demandé ce que j’allais faire du flamenco. Je me sentais enfermée dans les formes traditionnelles. Il m’a fallu des années pour déconstruire cette matière que j’aime profondément. »

Formée au droit public, elle évoque avec sincérité combien le flamenco a bouleversé son destin. « Ça a rebattu toutes les cartes, ça m’a surprise moi-même. »

Une artiste engagée dans la transmission

En parallèle de sa carrière scénique, Stéphanie fonde en 2006 à Toulouse une école de flamenco (La Fabrica Flamenca) dans un ancien bal où les toulousains venaient danser pendant la Seconde Guerre mondiale. « Je suis tombée amoureuse d’un lieu », dit-elle. Ce lieu devient le cœur battant de sa compagnie, Rediviva — un mot latin qui signifie "faire du neuf avec de l’ancien".

Elle y enseigne avec une équipe fidèle depuis près de 20 ans, transmettant une pratique rigoureuse et complète, du geste à la connaissance des styles, du chant à l’improvisation. Des enfants de 5 ans jusqu’aux adultes passionnés y apprennent le flamenco comme on entre dans une culture, un monde.

La conférence dansée : partager autrement

Présente ce week-end au Kilomètre de Danse à Sète, Stéphanie Fuster y présente un extrait de sa conférence dansée, Parler Flamenco. Elle y mêle parole, geste, humour et pédagogie pour proposer une autre histoire du flamenco. Elle précise : « C’est une fenêtre ouverte, une porte d’entrée. Je voulais que les gens aient envie de découvrir, pas seulement d’être fascinés. J’y rends aussi hommage aux grandes figures qui m’ont inspirée. » Dans ce format original et vivant, elle incarne les personnages de ce qu’elle appelle son "Panthéon", tout en retraçant son propre parcours de femme et d’artiste à travers cet art exigeant.

Créer à partir du vivant

Dans ses créations récentes, comme Gradiva, celle qui marche (avec Fanny de Chaillé), elle introduit la parole comme moteur du mouvement. Ce travail sur le désir, le texte et le corps marque une nouvelle étape. Elle dit y explorer « comment la rencontre avec une œuvre d’art peut nous mettre en mouvement ».

Prochainement, elle présentera Don Quichotte, l’homme à la tache, en novembre 2025 au Parvis à Tarbes, puis en mai 2026 au Théâtre Molière de Sète.

Enfin quand on lui demande de résumer son flamenco, elle emprunte les mots du guitariste Pedro Bacán : « C’est l’art de la tension dominée. Donner une forme à la pulsion, être toujours sur la brèche. » Une définition qui lui va comme un gant.

Juliette Amey

Canal en Fête : trois jours de sport, culture et nature au fil de l’eau

Du 23 au 25 mai 2025, le Canal du Rhône se met en fête pour sa 2ᵉ édition d’un événement qui relie les territoires du Gard et de l’Hérault autour d’une programmation riche, inclusive et festive. Portée par Voies Navigables de France (VNF) et une vingtaine de partenaires locaux, cette célébration du canal promet un week-end d’expériences sportives, culturelles et écologiques, sur terre comme sur l’eau.

Après une première édition réussie en 2024, « Canal en Fête » revient plus fort, avec des activités encore plus diversifiées et accessibles, notamment aux personnes en situation de handicap. Un événement populaire et convivial qui met en valeur la beauté du canal, son patrimoine, et les pratiques douces qui l’entourent.

Une fête au bord de l’eau, entre Gard et Hérault

Pendant trois jours, une mosaïque d’animations prendra vie le long du canal, entre Sète, Aigues-Mortes, Saint-Gilles, Gallician et bien d’autres escales. Sur l’eau ou sur les berges, chacun pourra trouver son bonheur :

  • Sport : aviron, pirogue polynésienne, yole de mer, vélo, course à pied, handbike, tricycle ou tandem sur la Via Rhôna…

  • Culture et patrimoine : visites d’écluses et de ports, découvertes d’anciens salins, expositions, concerts, dégustations…

  • Loisirs familiaux : chasse aux trésors, concours de pêche, balades guidées, démonstrations de nœuds marins…

  • Environnement : balades ornithologiques, sensibilisation aux écogestes, pédagogie autour de la biodiversité locale…

L’ensemble du programme est disponible sur le site de Voies Navigables de France (VNF).

Deux champions en tête d’affiche

Cette édition est parrainée par deux athlètes inspirants :

  • Lola Maurel-Caceres, paracycliste, vice-championne de France 2024, proposera des initiations au paracyclisme (tandem, tricycle, handbike) sur la Via Rhôna, au port de Gallician.

  • Nicolas Lambert, multiple champion de France de pirogue polynésienne et sélectionné pour les Championnats du monde 2025 au Brésil, animera des initiations à la pirogue et au canobus à Aigues-Mortes.

Un canal, des territoires à (re)découvrir

Long de 65 km, le canal du Rhône à Sète relie le Rhône au port de Sète et à l’étang de Thau. En traversant des sites naturels d’exception – de la Camargue gardoise aux étangs palavasiens – il révèle une diversité de paysages, de villes de caractère et de pratiques de loisirs : cyclotourisme, bateaux sans permis, croisières, aviron, kayak, plaisance privée, etc.

Ce canal atypique est aussi un vecteur de développement local : en 2019, ses retombées touristiques étaient estimées à 17 millions d’euros annuels, avec 100 emplois directs. Son aménagement en itinéraire cyclable participe à la transition vers des mobilités douces accessibles aux habitants comme aux vacanciers.

Un avenir éco-touristique en construction

De 2023 à 2025, une étude stratégique menée par VNF a défini avec les collectivités une feuille de route ambitieuse pour faire du canal une destination éco-touristique de référence, conjuguant développement raisonné et préservation du patrimoine naturel.

Car au-delà du tourisme, le canal joue un rôle clé dans le transport décarboné de fret, la lutte contre les inondations et le transfert d’eau douce pour préserver les terres agricoles de la Camargue.

Un rendez-vous festif, utile et fédérateur

Avec Canal en Fête, VNF et ses partenaires célèbrent un canal aux multiples facettes : lieu de loisirs, axe de transport, ressource en eau, et formidable passerelle entre territoires et générations. Que l’on soit curieux, sportif, mélomane, promeneur ou amateur de patrimoine, ce week-end promet des moments partagés au fil de l’eau, riches de sens et d’émotions.

(Communiqué de presse VNF)

Budgets locaux : le rôle discret mais crucial de la Chambre régionale des comptes

Derrière les termes parfois techniques et les procédures juridiques complexes, la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Occitanie joue un rôle de garant, de médiateur... et parfois de fusible. Retour sur un sujet aussi discret que fondamental : les avis budgétaires.

Une « haute saison » du budget local

« C’est un moment important de l’année pour nous », prévient Valérie Renet, présidente de la CRC Occitanie. Entre mi-avril et fin juin, la Chambre entre dans une période intense : celle des saisines budgétaires. En 2024, elle en a traité 44, et déjà 17 depuis le début du printemps 2025. Ces saisines interviennent lorsqu’une collectivité locale (commune, communauté de communes, collège, EHPAD public…) rencontre des blocages dans l’adoption ou l’exécution de son budget. Le préfet peut alors solliciter l’avis de la Chambre.

Mais attention, insiste Hervé Bournoville, président de section : « Il ne s’agit pas d’une mise sous tutelle. Cette procédure n’existe pas. La CRC ne valide pas un budget, elle ne juge pas non plus les choix politiques. Elle analyse la régularité budgétaire. »

Quatre types de saisines, quatre signaux d’alerte

Sébastien Clos, vérificateur, résume les quatre grands cas de figure :

  1. Budget non voté : les élus ne parviennent pas à s’accorder. C’est souvent le symptôme de dissensions politiques internes.

  2. Budget voté en déséquilibre : les dépenses prévues excèdent les recettes. La Chambre est alors saisie pour restaurer l’équilibre, obligation légale pour toutes les collectivités.

  3. Compte administratif rejeté : en fin d’exercice, les élus refusent d’approuver les comptes de l’année écoulée.

  4. Dépenses obligatoires non inscrites : un tiers (comme une entreprise impayée) peut alerter la Chambre si une collectivité omet de budgétiser une dépense légale. Ces saisines ont explosé ces dernières années.

Un rôle d’expert, pas d’arbitre politique

Si l’exercice est technique, il reste très politique : « Le vote du budget, c’est le cœur du pouvoir local », rappelle Jérôme Bacqué. Le maire propose, mais c’est le conseil municipal qui dispose. Quand l’équilibre se rompt, la Chambre analyse, éclaire, mais ne décide pas. Elle n’intervient jamais sur l’opportunité d’un projet, mais uniquement sur sa viabilité.

Le travail de la Chambre, mené dans le cadre d’une procédure contradictoire, repose sur l’instruction rigoureuse des dossiers : collecte de pièces, échanges avec les services, parfois déplacements sur le terrain. À l’issue, un avis motivé est rendu, soumis à une délibération collégiale interne.

Un accompagnement utile, surtout pour les petites communes

Les saisines émanent majoritairement de petites collectivités, parfois dépourvues des compétences juridiques ou comptables suffisantes. Le travail de la CRC se veut aussi pédagogique. « Aller sur place permet souvent de clarifier les choses, de restaurer la confiance et de rendre le droit budgétaire accessible », souligne Sébastien Clos.

En conclusion : pas de tutelle, mais un garde-fou essentiel

Face à la complexité croissante de la gestion locale, la CRC joue un rôle central mais mal connu : celui d’un expert impartial, garant de l’équilibre budgétaire et de la légalité des actes. Sans jamais se substituer aux élus, elle accompagne, éclaire et alerte lorsque les équilibres démocratiques ou financiers sont menacés.

Juliette Amey

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« Le Nid » : un court-métrage brut et solaire sur l’adolescence à Sète

Le Nid, c’est un court-métrage sans prétention, mais avec du souffle. Celui du vent qui traverse les quais de Sète, celui des doutes d’un ado de 17 ans, celui d’un retour aux racines. Réalisé par Flavio Mur, jeune autodidacte sétois de 21 ans, le film capte une adolescence banale mais précieuse, celle de son petit frère Lohan, de ses potes, et de tous ceux qui, à cet âge-là, regardent l’horizon depuis l'île Singulière sans trop savoir par où partir.

Pas de moyens. Pas d’équipe. Juste une caméra, un vieil objectif soviétique, une voix off et des images qui prennent leur temps. Le Nid parle doucement mais touche juste. Parce que tout est vrai.

Flavio a grandi et vécu à Sète, de la maternelle au lycée. Adolescent, il commence à filmer ses potes dans la rue « pour rigoler ». Puis vient la photo. Il shoote ses amis, des concerts, des ambiances. À la sortie du lycée, il part faire ses études à Montpellier, puis à Paris, termine sa licence d’Information-communication à la Sorbonne Nouvelle, enchaîne les petits boulots et les projets créatifs. Expos, shootings pour des friperies, scénographies pour Columbia… Flavio se cherche, explore, bricole, avance à l’instinct. Un pied dans l’art, un autre dans le réel. La débrouille comme moteur.

Mais l’hiver dernier (2024), après un an à Paris, quelque chose le tire à nouveau vers le sud. « Sète me manquait. Toute cette énergie. Le fait que tu connaisses tout le monde dans la rue. » Il revient passer trois semaines à Sète. C’est là que naît Le Nid.

Un retour aux racines

Sète, ce n'est pas juste un décor. C’est un personnage du film et un berceau. Flavio y a grandi et veut lui rendre hommage ; pas en cartes postales, mais en textures. Le port, les rochers du Môle, la Plagette, la Pointe Courte… Flavio filme le brut. L’industriel. Le cabossé. « Moi je trouve que les coins les plus industriels, les plus abîmés, ce sont les plus beaux à filmer. »

Il capte la beauté des choses simples, le sel des trottoirs, la mer comme horizon mais aussi comme frontière. Cette double sensation, il la connaît bien. « À Sète, tu vois toujours très loin, mais tu ne peux pas trop sortir. » Une liberté qui enferme. Un enfermement qui inspire.

Lohan et Louis de la Plagette

Lohan, 17 ans, est le fil conducteur du film. C’est le petit frère de Flavio. Il ne joue pas, il parle. Il dit ses doutes, ses envies, son lien à cette ville qui l’a vu naître. Il regarde la mer, il traîne avec ses potes, il ne sait pas trop de quoi sera fait demain. Comme beaucoup. Et c’est justement ça que Flavio voulait raconter : l’ordinaire. « On montre toujours des gens avec des parcours extraordinaires. Moi j’avais envie de filmer quelqu’un de banal, qui doute. Parce que c’est ça, la vie. » Au côté de Lohan, une bande de vrais copains. Pas castés, pas coachés. Juste là, comme dans la vraie vie.

Au début du film, une silhouette plus âgée : c'est Louis de la Plagette, un papi croisé par hasard dans la rue, pour incarner l’autre bout de la vie. Lohan, 17 ans. Louis de la Plagette, peut-être 80. Deux âges, deux extrêmes, une même ville entre les deux. « J’ai jamais revu ce monsieur. Il a parlé, puis il est reparti. Mais il a donné quelque chose de fort au film. »

Le court métrage a demandé au total quatre jours de tournage, dont deux jours et demi avec son petit frère aux vacances de février. Puis Flavio est reparti à Paris, là où il vit maintenant. 5 mois après, son film est posté sur sa chaîne Youtube début mai 2025.

Filmer sans mode d'emploi

Pas d’école de ciné. Pas de matos de pro. Flavio filme avec ce qu’il a : un Sony A6000, un objectif argentique soviétique vieux de 50 ans, une bague d’adaptation. Pas de pellicule, mais un grain unique, une image pleine d’âme. « J’aime quand c’est pas trop net. Quand ça a du cachet. » Pour le montage, il a appris sur DaVinci Resolve, un logiciel qu’il découvrait à peine. Le son, lui, est signé Élian Laget, un ami du réalisateur passionné. "Il a tout mixé, bruité, peaufiné". Des Goélands jusqu'aux bruits de pas et du vent… tout a été travaillé au millimètre, même si ça ne s’entend pas, ça se ressent.

Inspiré par des courts métrages lifestyle comme ceux de Nowness, Flavio voulait faire un film contemplatif, lent, doux, mais chargé de vrai. Il le dit lui-même : il préfère faire simple et profond que complexe et creux. « Quand j’ai une idée qui me vient tout de suite, je me dis que c’est pas pour rien. » Pas de scénario écrit. Pas de dialogues figés. Il a laissé parler, laissé vivre. Le Nid, c’est une capsule de moments, de sensations. Un morceau de Sud, un morceau de jeunesse, un morceau de vérité.

Et maintenant ?

Le film a été envoyé à quelques festivals. Le rêve de Flavio, ce serait une projection au Théâtre de la Mer, chez lui. Boucler la boucle, là où tout a commencé. En attendant, il continue. Il shoote, il bosse, il imagine peut-être un nouveau projet, autour de la boxe cette fois. Mais pas de précipitation. Il savoure ce qu’il a fait. Il le partage.

Mais Le Nid reste un tournant. Une façon de poser les choses, de dire merci à sa ville, à son frère, à ses potes, à tous ceux qui doutent. « C’est un film pour ceux qui ne savent pas trop. Ceux qui avancent quand même. » Et ça, c’est précieux.

Juliette Amey 

(Crédit photo Flavio Mur et phaara7)

Printemps en forêt : promener son chien, oui.. mais en laisse !

À l’heure où la nature s’éveille pleinement, l’Office national des forêts (ONF) rappelle l’importance de promener son chien en laisse, notamment au printemps, une saison particulièrement sensible pour la faune sauvage. Entre mi-avril et fin juin, la majorité des espèces connaissent une période cruciale de mise bas ou de nidification. Un dérangement, même involontaire, peut avoir des conséquences dramatiques sur ces équilibres fragiles.

Des chiens parfois menaçants pour la faune

Même les chiens les plus familiers peuvent, sous l’effet de leur instinct, provoquer des perturbations dans les espaces naturels. Une course après un faon, un terrier dérangé ou un oiseau qui abandonne son nid, suffisent à compromettre la survie d’une espèce ou d’une portée entière. Mammifères, oiseaux, reptiles… toutes les espèces sont concernées.

C’est pourquoi l’ONF appelle à la responsabilité des promeneurs : tenir son chien à proximité (moins de 100 mètres) et sous contrôle direct reste indispensable en tout temps. Et plus encore, du 15 avril au 30 juin, période particulièrement critique, la laisse devient obligatoire, en application d’un arrêté datant du 16 mars 1955, toujours en vigueur. La divagation d’un chien pendant cette période est une infraction pouvant donner lieu à verbalisation.

Préserver l’équilibre entre accueil du public et protection de la nature

En tant que gestionnaire des forêts publiques, l’ONF veille chaque jour à concilier ses trois missions : produire du bois, préserver la biodiversité et accueillir le public. À ce titre, elle mène régulièrement des actions de sensibilisation, notamment sur le comportement à adopter en forêt : tri des déchets, respect de la faune, chiens tenus en laisse…

Des panneaux d’information sont ainsi installés dans de nombreuses forêts pour rappeler les bonnes pratiques à adopter lors de vos balades. Car protéger la nature, c’est aussi savoir cohabiter avec elle, en toute responsabilité.

Ce printemps, faisons preuve de vigilance. Pour que la promenade reste un plaisir pour tous, humains comme animaux sauvages.

(Photo Nathalie Petrel de l'ONF)

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« Transmettre, c’est semer l’avenir » À Capestang, un maraîcher cherche son alter ego pour reprendre la main

Dans l’Hérault, Alexandre Delacote ne veut pas attendre l’âge de la retraite pour transmettre son savoir-faire. Grâce à l’appui d’Éloi, une structure spécialisée dans les installations agricoles, il cherche un associé pour rejoindre son exploitation maraîchère en GAEC. Un projet profondément humain, aux enjeux techniques, économiques, mais aussi générationnels.

À Capestang, dans l’Hérault, Alexandre Delacote cultive bien plus que des tomates. À 46 ans, ce maraîcher-horticulteur passionné a façonné pendant vingt-cinq ans une exploitation équilibrée et florissante. D’un côté, une pépinière gérée par son épouse Caroline, tournée vers la vente directe. De l’autre, une production maraîchère sous serre chauffée en hors-sol : tomates, fraises, concombres, destinés à une quarantaine d’épiceries locales, des marchés et des distributeurs professionnels.

Mais aujourd’hui, Alexandre ne cherche pas à se retirer, il cherche à préparer l’avenir. « Ce que je veux, c’est que mon entreprise continue, même après moi. Pas juste qu’elle fonctionne aujourd’hui. »

Associer plutôt que céder : une vision patiente et partagée

Contrairement à un départ à la retraite classique, Alexandre cherche un associé à intégrer progressivement. « On sait que ça prend du temps. C’est pour ça qu’on commence maintenant. Deux ans de recherche, deux ans de formation, et on y est. » Le candidat ou la candidate idéal(e) ? Quelqu’un du milieu agricole, formé, curieux et capable de s’adapter aux contraintes techniques d’une culture exigeante : « Il m’a fallu dix ans pour apprendre à bien conduire une tomate en hors-sol chauffé. Ce n’est pas aussi simple à faire qu'une baguette de pain. »

L’objectif est de partager un projet entrepreneurial sur le long terme. Alexandre insiste : « Un associé, ce n’est pas un salarié. Il faut qu’il pense au-delà de la semaine. Il doit vouloir faire évoluer l’entreprise avec nous. »

Éloi facilite la rencontre

C’est là qu’intervient Éloi, entreprise à mission qui accompagne les transmissions agricoles, notamment sous forme de GAEC. « Le GAEC est une structure juridique idéale pour s’associer à plusieurs, car elle sécurise l’installation et réduit le coût d’entrée », explique Capucine Epagneau, directrice régionale chez Éloi.

Dans le cas de Capestang, Éloi joue un rôle de facilitateur : diffusion de l’annonce, présélection des candidats, accompagnement humain. « S’associer, c’est un peu comme un mariage. Il faut que ça colle humainement et professionnellement. »

Et ce modèle fonctionne. Dans la Loire, Aurore Fegueux, 36 ans, s’est récemment engagée dans une installation en GAEC grâce à Éloi. En reconversion après une carrière dans l’industrie, elle s’est associée à la Ferme Auberge de la Poule Rousse située à Doizieux. « Ce cadre collectif m’a permis de m’installer sans porter seule tous les risques. Et surtout, je peux me former sur le terrain. »

Sur cette exploitation, Aurore Fegueux prend en charge le restaurant Ferme Auberge de l’exploitation, l’une des trois activités du collectif aux côtés de l’élevage laitier et de la volaille. Elle y cuisine des produits fermiers issus de l'exploitation, dans une démarche de valorisation en circuit court et zéro gaspillage. « Une volaille invendue, un excédent de légumes : tout peut être transformé et utilisé dans les menus. » Son arrivée assure la reprise de cette branche suite au départ d’une associée, tout en apportant une nouvelle énergie. 

Une technique de pointe, une volonté de partage

L’exploitation d’Alexandre, c’est aussi un bijou technique : culture hors-sol sous serre chauffée, comme chez les grands, mais à échelle humaine. Ce choix garantit des tomates locales de qualité presque toute l’année. « Une erreur d’arrosage, et tu perds une tonne. C’est une Formule 1. Il faut de la rigueur, mais c’est passionnant. » Pas question pour autant de garder ce savoir pour lui : « Je n’ai pas peur de transmettre, au contraire. Mais il faut que la personne ait cette envie, cette curiosité. »

Une ferme, un projet, un futur

Alexandre ne se cache pas : il veut que son entreprise vive après lui, avec les mêmes valeurs de rigueur, de qualité, et de respect humain. Il prépare, anticipe, et veut offrir une rampe de lancement solide à son futur associé. « Mes collègues me disent que j’ai le temps. Mais je pense que prendre le temps, justement, c’est maximiser les chances de réussite. »

Capucine Epagneau conclut : « Aujourd’hui, devenir agriculteur n’est plus un rêve inaccessible. Il faut juste être bien entouré. »

Juliette Amey

(Photo Culture de l'exploitation de Capestang ©Alexandre Delacote)

"Oui au volontariat, non à la contrainte déguisée" : face au Plan Bayrou, les médecins se mobilisent

Alors que le gouvernement dévoile son Plan de solidarité pour les zones sous-dotées, l’association Médecins pour Demain tire la sonnette d’alarme. En réaction aux récentes déclarations du Premier ministre François Bayrou, les professionnels de santé appellent à la mobilisation nationale, ce mardi 29 avril, dans toute la France, notamment à Montpellier sur le parvis de la faculté de médecine à 14h.

Depuis plusieurs années, la France fait face à une aggravation des déserts médicaux, ces territoires où l'accès à un médecin généraliste ou spécialiste devient de plus en plus difficile. En réponse, la proposition de loi Garot avait envisagé une régulation contraignante de l’installation des médecins, mesure largement critiquée par la profession. Le Premier ministre a récemment écarté cette piste, au profit d’un plan basé sur le "volontariat encadré", rebaptisé Plan Bayrou.

Des mesures "injustes et contre-productives"

Si l’association Médecins pour Demain salue le rejet de la coercition directe à l’installation, elle dénonce avec vigueur l’instauration d’un « plan de solidarité obligatoire », qui imposerait aux médecins libéraux de quitter leur cabinet deux jours par mois pour aller pratiquer dans des zones en tension.

Pour l’organisation, cette mesure revient à déstabiliser l’équilibre des soins :

  • Les médecins devront délaisser leur patientèle habituelle, au risque de casser la continuité des soins.

  • Les semaines de travail dépassent déjà 55 heures en moyenne ; ces nouvelles obligations risquent de pousser à l’épuisement, dans une profession déjà marquée par un taux de burn-out estimé à 50 %.

  • Un tiers des médecins a aujourd’hui plus de 60 ans. Leur imposer des gardes supplémentaires, sans repos compensateur, va à l’encontre des normes de sécurité appliquées dans d’autres secteurs.

"Ne sacrifions pas la médecine libérale"

Médecins pour Demain rappelle que la solution passe par des incitations, et non par la contrainte. L’association milite pour des mesures concrètes et positives :

  • Exonérations fiscales sur les consultations réalisées en zone sous-dotée

  • Valorisation du volontariat, avec accès facilité au secteur 2

  • Maintien des possibilités de remplacement dans le cabinet principal

  • Mise à disposition de moyens humains et logistiques pour assurer les consultations dans de bonnes conditions

  • Et surtout : respect du temps de travail et du repos pour garantir la qualité des soins et la sécurité des patients.

L'association souligne également que toutes les spécialités sont concernées, pas seulement la médecine générale.

Un appel à la grève, pour défendre une médecine accessible et respectée

Médecins pour Demain appelle à la grève aux côtés des internes, pour dénoncer l’empilement des contraintes et la perte d’attractivité de la médecine libérale. Les jeunes praticiens, déjà confrontés à une charge administrative lourde et des revenus modestes, risquent de renoncer à s’installer, aggravant encore la désertification médicale."Ne les décourageons pas, ne les faisons pas fuir", alerte le collectif. "Nous refusons que l’on sacrifie la médecine libérale au nom de fausses solutions."

Alors que le gouvernement se félicite d’avoir évité la coercition, les médecins voient poindre une forme de pression déguisée, qui menace à la fois leur liberté d’exercice et l’accès équitable aux soins.

(Communiqué de presse Médecins Pour Demain)

Alzheimer : une lumière au bout du tunnel avec le lecanemab

Un espoir concret vient d’émerger dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Après des années d’impasses thérapeutiques, un médicament baptisé lecanemab – nom commercial Leqembi – vient d’être autorisé sur le marché européen. Un tournant historique, salué comme “la première lumière au bout du tunnel” par Jean-Luc Angélis, directeur de la Fondation Recherche Alzheimer.

« Le lecanemab est un médicament qui traite les patients atteints d’Alzheimer, mais uniquement s’ils sont détectés très tôt », explique Jean-Luc Angélis. Et pour cause : la maladie s’installe silencieusement dans le cerveau jusqu’à 15 à 20 ans avant les premiers signes visibles, comme des pertes de mémoire ou une désorientation. Le médicament agit sur l’une des deux protéines responsables de la maladie : la bêta-amyloïde.

Ce traitement, un anticorps monoclonal commercialisé sous le nom de Leqembi, « va dans le cerveau pour nettoyer les protéines bêta-amyloïdes, qui forment des plaques séniles et étouffent les neurones », explique-t-il. Ces plaques endommagent peu à peu les tissus cérébraux. Le cerveau compense un temps, mais finit par céder. « Ce médicament vient donc nettoyer les plaques et ralentir significativement le déclin cognitif. »

Un parcours réglementaire semé d’embûches

Le chemin vers l’autorisation de mise sur le marché n’a pas été simple. « Il y a eu d’abord un refus en juillet 2024, puis un accord favorable en novembre, une nouvelle évaluation en janvier, et enfin une décision positive en avril 2025 », retrace t'il. Ce n’est donc que très récemment que le feu vert européen a été donné.

Mais ce traitement ne guérit pas. Il ralentit. Et c’est déjà beaucoup. « C’est un grand espoir. Si l’on pouvait ralentir la maladie de cinq ans en la prenant en charge immédiatement, on diviserait par deux la population Alzheimer en France. »

Des résultats encourageants, mais pas sans risques

Dans les essais cliniques, le médicament a montré une réduction de 25 à 30 % du déclin cognitif. Les patients traités conservent mieux leurs capacités que ceux sous placebo. Mais cela ne s’accompagne pas sans vigilance : « Il existe un risque de micro-hémorragies et d’œdèmes cérébraux, en particulier chez les personnes porteuses du gène ApoE4 ou sous anticoagulants. Ces patients doivent être suivis de très près. » Et ce traitement n’est pas simple à administrer : « Il faut se déplacer tous les quinze jours dans un centre de soins pour une injection. »

Un défi logistique pour le système de santé en France

« Ce médicament coûte entre 25 000 et 27 000 euros par an », rappelle Jean-Luc Angélis. Avant qu’il soit disponible, la question du remboursement devra être tranchée. Autre enjeu : l’organisation des soins. « Les consultations mémoire sont déjà saturées. Il faut à la fois traiter le flux actuel et absorber un nouveau flux de patients à suivre. »

Les Centres Mémoire de Ressources et de Recherche se préparent. Mais le secteur hospitalier est sous tension. « Il va y avoir un vrai sujet de personnel. La détection précoce en amont, et l’administration des soins en aval, vont nécessiter de sérieuses adaptations. »

Un tournant historique dans la recherche

Pour Jean-Luc Angélis, c’est un moment historique. « Pour la première fois, on a un médicament qui a des effets réels sur la maladie d’Alzheimer. C’est la lumière au bout du tunnel. » Le professeur Lars Landfeld, à l’origine du médicament, travaille déjà sur une version optimisée, plus efficace, avec moins d’effets indésirables. Et ce n’est qu’un début : « Dès qu’on trouve un premier traitement, on ouvre la voie à d’autres stratégies thérapeutiques. » Un nouveau cycle de recherche s’annonce. « La génération de nos enfants bénéficiera de traitements bien plus efficaces. »

Mais il alerte : « La recherche sur Alzheimer concentre 20 fois moins de moyens que celle sur le cancer. » Il appelle les pouvoirs publics à ne pas se contenter de déclarations d’intention. « On attend une vraie feuille de route stratégique pour Alzheimer, pas juste des recommandations sans budget. »

La sortie du lecanemab marque un tournant. Non pas une révolution immédiate, mais une avancée décisive dans la compréhension et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Pour Jean-Luc Angélis, « dans une société vieillissante, ne pas agir face à Alzheimer, c’est s’exposer à un tsunami. »

Juliette Amey

La Chapelle de Nazareth de Montpellier s'illumine avec Enlightenment

À partir du 1er mai 2025, Montpellier accueille pour la première fois Enlightenment, une expérience artistique immersive coproduite par Fever, la plateforme internationale de découverte d’événements culturels, et le collectif suisse Projektil. Un spectacle visuel et sonore inédit, à découvrir au cœur de la Chapelle de Nazareth, fraîchement rouverte au public et bientôt transformée en espace culturel.

Un spectacle entre patrimoine et technologie

Enlightenment est bien plus qu’un spectacle : c’est une expérience sensorielle d’environ 30 minutes qui mêle musique classique, créations sonores originales et projections vidéo monumentales. La Chapelle de Nazareth, sélectionnée pour sa richesse architecturale, a été entièrement scannée en 3D afin d’adapter chaque visuel au lieu. Comme l’explique Sofia Recchi, cheffe de projet chez Fever : « Le spectacle est toujours le même dans sa structure, mais il est complètement adapté à l’architecture du lieu. On effectue un mapping, un scanning du bâtiment, puis on crée un modèle 3D sur lequel on projette l’œuvre. »

Ce processus de personnalisation, qui dure plusieurs mois, permet de valoriser chaque élément du bâtiment – colonnes, voûtes, reliefs – et d’offrir une immersion totale, en parfaite harmonie avec la musique.

Une narration en six actes portée par Vivaldi

Le cœur du spectacle repose sur les Quatre Saisons de Vivaldi, revisitées dans une composition en six actes. Les quatre premiers suivent fidèlement l’œuvre baroque, avec quelques arrangements musicaux adaptés à l’ambiance visuelle. « Il y a des parties vraiment fidèles à la musique originelle et d'autres qui sont un petit peu réarrangées et adaptées », développe Sofia.

« Samsara symbolise les épreuves, la musique devient plus dure… puis le Nirvana amène une harmonie. » Les deux derniers actes introduisent des compositions inédites signées Projektil : Samsara, qui évoque les épreuves et les conflits, et Nirvana, symbole de l’accomplissement et de la paix intérieure. Cette progression musicale et émotionnelle est renforcée par des visuels abstraits, évoluant au rythme de la musique pour immerger le spectateur dans un voyage symbolique.

Une invitation à la contemplation

Enlightenment a déjà conquis des centaines de milliers de visiteurs en Europe, notamment à Zurich, ville d’origine du collectif, mais aussi à Lyon et Marseille. À Montpellier, Fever, déjà présent avec les célèbres concerts Candlelight, inaugure une nouvelle étape de son développement culturel. « Fever est une plateforme leader du divertissement dans le monde, et notre mission est de démocratiser l’accès à la culture en proposant des expériences uniques et accessibles », explique-t-elle.

Pensée comme une pause dans le quotidien, l’expérience Enlightenment se vit comme un moment de calme, de lenteur et d’émotion, à partager entre amis, en famille, ou en solo. Le public est installé confortablement sur des chaises ou des poufs, pour se laisser simplement porter. « Le but, c’est de ralentir, de s’arrêter un peu… d’éveiller la curiosité et l’imaginaire des visiteurs », conclut-elle.

Une nouvelle vie pour la Chapelle de Nazareth

L’événement marque également une étape importante pour la Chapelle de Nazareth, fermée au public depuis de nombreuses années et en voie de réhabilitation. Elle s’ouvre pour la première fois sous une nouvelle identité culturelle, avec Enlightenment comme premier grand événement artistique de cette renaissance patrimoniale.

Infos pratiques

- Chapelle de Nazareth, Montpellier

- À partir du 1er mai 2025, jusqu’à mi-juillet (date de fin modulable)

- Durée du spectacle : environ 30 minutes

- Billets en vente sur la plateforme Fever

(Photo FEVER)

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