Histoire de Sète

Les murailles de Sète.

Les murailles de Sète.

 

 Sète est sans doute une ville récente à l’échelle de l’Histoire de la province et du pays (le môle a été commencé en 1666) mais certains monuments, quelque peu périphériques, témoignent d’un passé parfois agité. Le fort Saint-Pierre (actuel théâtre Jean Vilar) et le fort Richelieu (dominant le quartier haut, siège du sémaphore) rappellent une époque où notre cité était menacée de l’extérieur.

 

Dans les années 1710, Sète est une bourgade, nommée parfois « village », d’environ 1800 habitants où l’espace habité est parsemé de cours et jardins, de vignes, d’écuries, de poulaillers.

L’hôpital est logé dans une simple maison d’une pièce, comme les écoles. L’église Saint-Louis, à peine achevée, n’est pas encore pourvue de perron. Les édiles n’ont pas encore acheté l’hôtel de ville. Une vingtaine de maisons longent le canal, au delà de notre « premier pont » ; à l’époque, un pont de bois relie la ville à la route de Montpellier. Cinq maisons dont une auberge font face à l’agglomération. Pourtant, Cette doit être le débouché de la province du Languedoc et le second port du royaume en Méditerranée, après Marseille. L’importance de la ville à venir est pressentie aussi par les ennemis du royaume. Pendant la guerre de succession d’Espagne (1710-1713), alors qu’en Espagne et sur la frontière nord de la France s’étripent Français, Anglais, Hollandais et Impériaux, la flotte britannique tente un coup de main sur le Languedoc.

Débarqués par la flotte de l’amiral Norris, 1500 hommes se rendent maîtres de Cette pendant trois jours, du 25 au 28 juillet 1710. La descente anglaise traumatisa durablement la province. La monarchie mobilisa un de ses grands commis, Antoine Niquet (1641 ?-1726), ingénieur du roi et directeur des fortifications du Languedoc.

Sous son impulsion, le fort Saint-Louis (au delà de la partie coudée du môle) complète son armement, triple la capacité de ses casernes en 1711. Au dessus de l’anse du Lazaret, on dresse une batterie semi circulaire à deux bastions, la Butte ronde, dont les 6 canons doivent prévenir toute action hostile. Rien ne reste aujourd’hui des autres fortifications de la ville, enserrée dans des murets de pierre sèche baptisés « murailles ».

Des murailles, des murs de fortification, des vrais, surgiront après 1743 quand un nouveau conflit, sous Louis XV, opposera la France et l’Angleterre (guerre de succession d’Autriche). Le Languedoc paraît bien démuni. Les protestants des Cévennes acceptent mal l’ordre royal. On fait alors appel à un autre ingénieur royal, Jacques-Philippe Mareschal, nommé en 1739, à 50 ans, Ingénieur des fortifications de Provence et Languedoc. Il est connu aussi comme directeur des travaux publics des Etats du Languedoc ; on lui doit la Fontaine de Nîmes. A Sète, selon M. Catarina, il fera ériger, reprenant les plans de Niquet, les forts Saint-Pierre et Richelieu en trois ans (1743-1746).

Le fort Saint-Pierre, ancré sur la falaise, « à 48 pieds » au dessus de la mer, aligne 7 batteries sur deux étages en épousant le terrain. Il protège la ville à l’Est et « soutient puissamment » le fort Saint-Louis. Au Nord, sur un replat dominant la ville et la rade, le fort Richelieu sort de terre : 6 batteries surveillent le port, une la « montagne ». Comme au fort Saint-Pierre, on y stocke poudre et boulets. Il en a coûté 50 000 livres aux Etats du Languedoc, ce qui n’est pas énorme pour une place militaire ; Neufhusach, en Alsace, a coûté 2 millions de livres. Au total, en 1746, Sète dispose de 52 canons. A Saint-Clair, deux soldats et un matelot assurent la veille.

Les œuvres de Niquet, « le plus habile ingénieur que notre siècle ayt produit », et de Mareschal sont visibles de nos jours.

Elles sont le témoin d’époques troublées et aussi du savoir faire des « Ingénieurs du Roy » qui possédaient les règles de la guerre et jugeaient de la valeur militaire d’un site, mais avaient aussi le goût du monumental, le souci de solidité, du « bel ouvrage ». Deux siècles plus tard, la belle élévation et la géométrie stricte des murs des bastions est là pour en témoigner.

 

Hervé Le Blanche

280e Saint-Louis, du 22 au 27 août 2024, avec comme invités d'honneur, Delphine Le Sausse et Benjamin Biolay!

François Commeinhes, entouré des élus de la ville, a présenté ce mercredi 31 juillet l'affiche de la 280e édition de la st louis, signée de la main de Madeleine Sergio-Molinier, en présence des invités d'honneur, Delphine Le Sausse et Benjamin Biolay et des présidents de sociétés de joutes.

Retrouvez dès maintenant les temps forts des festivités qui se dérouleront du 22 au 27 août ici sur https://www.sete.fr/.../saint-louis-2024-en-avant.../, quand le lien sera activé.
L'affiche de la 280e édition de la st louis est  signée de la main de Madeleine Sergio-Molinier (Explications : https://youtu.be/Vao4PZPxJYU?t=6 )

"L’affiche de la Saint-Louis 2024 réalisée par Madeleine Molinier est marquée par la solidarité du sport, de l’amitié et du plaisir du spectacle, elle insiste sur les points de contact entre les personnages et la lumière qui vient auréoler le tout. On y touche aussi des yeux la matière, comme la gaze et des bribes de textes, empruntés ou pas. Et les mains. Des mains puissantes, toujours, comme la composition de ses œuvres à grands coups de pinceaux qu’elle fabrique elle-même.“Peindre pour illustrer cette fête chère au cœur des Sétois est évidemment un honneur. Je souhaitais attacher à ces représentations la force, la puissance qui sont mises en jeu lors des tournois. Je n’ai jamais pu dissocier ‘’pêcheur-jouteur’’ sous-entendu la vie par la mer.”

François Commeinhes, Maire de Sète et Président de Sète Agglopôle a tenu à préciser" :

"Nous y sommes. Notre, votre fête locale est là. Notre Saint- Louis, que nous allons célébrer, tel que nous aimons tant le faire, avec cette même ferveur, toujours renouvelée. Au centre de la fête, les joutes. Sport traditionnel de notre île singulière, laquelle a obtenu d’ailleurs le label “ville sportive et active”, on peut affirmer, en cette année olympique, que Sète vit ses 280èmes olympiades de la Saint-Louis... Nos cœurs battront à l’unisson pour nos vaillants chevaliers de la tintaine."

"A travers eux, nous porterons une fois de plus les valeurs sportives, et sétoises, que sont l’amitié, le respect et l’excellence. De la rouge à la bleue, de l’émotion ressentie auprès des tous petits qui lancent, pavois au bras, les festivités le jeudi, à l’admiration pour les poids lourds qui nous emportent le lundi, les jouteurs perpétuent avec passion et courage notre tradition séculaire. Ils nous rappellent l’importance de la persévérance, du courage, de la solidarité et du fair-play, si nécessaires à notre société actuellement. Mais les joutes, à Sète, sont bien plus que cela. Ingrédient essentiel du supplément d’âme sétois, elles sont partie intégrante de la flamme culturelle que brandit fièrement notre ville."

"Véritable patrimoine vivant, elles reflètent notre histoire, et, par notre goût si particulier de la transmission, notre avenir... Oui, décidément, les joutes, sont un merveilleux alliage de culture et de sport, si représentatif, par ce qu’il véhicule de positif, de notre identité sétoise.

C’est pourquoi j’ai souhaité, cette année, faire appel à un binôme sportif et culturel, pour invités d’honneur. Et je remercie infiniment Delphine Le Sausse et Benjamin Biolay d’avoir accepté cette proposition. Delphine, athlète sétoise de haut niveau chère à nos cœurs, est une grande figure de l’handisport. Ses exploits en ski nautique, -pas moins de 16 titres mondiaux et plusieurs records-, nous laissent admiratifs. Delphine incarne la force de la résilience, le courage et la dé- termination."

"Benjamin, artiste que l’on ne présente plus, est une de nos figures culturelles dont nous sommes si fiers. Son amour de Sète, il le clame notamment dans son album intitulé symboliquement “Saint Clair”. Sur la pochette comme dans ses clips, joutes et jouteurs sont valorisés. Et puis, que serait la Saint-Louis sans son affiche ? Un grand merci à la talentueuse sétoise Madeleine Molinier Sergio, pour cette création illustrant notre 280 ème édition. Gaie, lumineuse, l’œuvre met en avant la solidarité, l’amitié et le plaisir du spectacle sportif que sont les joutes, et illustre parfaitement la force et la puissance qui se dégagent des tournois. Joutes et Saint-Louis, mariage du sport, de la culture, et de l’artistique : un savant équilibre que représentent avec talent Delphine, Madeleine et Benjamin. Encore merci à eux."

"La Saint-Louis, c’est aussi un fabuleux moment de partage. Nos rues résonnent de rires, de chants et de musiques. Familles et amis, toutes générations confondues, se retrouvent pour fêter leur ville tant aimée. C’est ce talent, -encore un ! - qu’ont ses habitants, pour l’amitié et la convivialité, qui fait la saveur de notre ville. Les visiteurs, venus des quatre coins de la France et d’ailleurs, découvrent avec émerveillement une atmosphère unique, accueillante, et réconfortante. Transmettre notre patrimoine et notre art de vivre est une mission qui tient au cœur de toutes les Sétoises et Sétois. Les nombreux défilés, animations, expositions, concerts, et spectacles proposés durant ces cinq jours sont autant d’occasions de mettre en avant la multiplicité de notre vie culturelle, la force de notre histoire et de nos traditions."

"Oui, la Saint-Louis est un temps de fête, de communion et de célébration. Elle symbolise le lien précieux qui nous unit au-delà de tout. Je tiens à remercier chaleureusement tous ceux qui œuvrent sans relâche à la réussite de cet événement : la coordination, les présidents des sociétés de joutes, les rameurs, les musiciens, les services municipaux, les associations et conseils de quartiers, les partenaires de sécurité publique et de secours, toutes les Sétoises et Sétois qui participent à leur manière à la fête, et les visiteurs qui nous font le plaisir de nous rejoindre."

Enfin, c’est avec une émotion profonde que je souhaite dédier, -et je sais que vous êtes nombreuses et nombreux à le souhaiter aussi-, cette 280ème édition, à Christine Sidobre, qui était depuis plus de 20 ans notre directrice du protocole et des festivités. Christine nous a quitté il y a peu de temps. Chef d’orchestre ô combien talentueux de nos Saint-Louis, comme de bien d’autres évènements festifs qui émaillent notre vie sétoise, elle était, par sa bienveillance, son professionnalisme, son engagement constant pour sa ville et ses habitants, un pilier de notre collectivité. Christine, auprès du grand Georges, n’oublie jamais qu’au pays des bons copains, quand quelqu’un vient à manquer à bord, 100 ans après, coquin de sort, il nous manque encore… terriblement."

"A toutes et tous, je vous souhaite une très belle Saint-Louis 2024. Que ces jours soient placés sous les signes de la joie, du partage, et de la tendresse. Vive Sète, vive les joutes, vive la Saint-Louis ! François Commeinhes Maire de Sète, président de Sète Agglopôle Méditerranée ”.

Elyane Sarda et Cédric Licciardi, respectivement, Adjointe déléguée aux joutes et Conseiller municipal délégué aux festivités ont rajouté :

"C’est avec une immense joie et une vive émotion que nous célébrons cette 280ème édition de la Saint-Louis. Une fois encore, notre ville se pare de ses plus beaux atours pour accueillir cette fête tant attendue, véritable emblème sportif et culturel de notre Sète. Comme chaque année, le Cadre Royal vibrera au rythme des joutes languedociennes, où nos valeureux chevaliers blancs s’affronteront dans des duels spectaculaires. Cinq jours durant, les tournois nous feront frissonner, des jeunes jouteurs en chariot aux catégories les plus expérimentées, rassemblant parents, amis, spectateurs passionnés ou néophytes."

"Les barques rouge et bleue se défieront dans une lutte acharnée mais toujours respectueuse, où chaque coup de lance, chaque victoire, enflammera le cœur du public. Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à toutes celles et ceux qui contribuent, de près ou de loin, à la réussite de cette fête exceptionnelle. Leur dévouement et leur engagement, bien en amont de l’ouverture de la Saint-Louis, sont les garants du succès de cet événement. A toutes et tous, très belle Saint-Louis 2024."

Les invités d'honneur :

 Delphine Le Sausse, athlète sétoise de haut niveau, est une figure emblématique du handisport.

Elle incarne la résilience, le courage et la détermination.  Delphine Le Sausse : un modèle de détermination et de succès Delphine Le Sausse, athlète sétoise et figure emblématique du sport handis- port, est l’invitée d’honneur de la 280e édition de la Saint-Louis. Connue pour ses exploits en ski nautique, où elle détient seize titres mondiaux et plusieurs records du Monde, Delphine incarne la résilience et la détermination. Si sa vie a basculé après un accident de ski alpin en 2004, elle a su transformer cette épreuve en une source de motivation pour exceller dans le sport et servir de modèle inspirant. Pharmacienne dévouée, mère attentive, et sportive accomplie, elle jongle avec brio entre ses nombreuses responsabilités. Sa participation active au relais de la flamme olympique à Sète, aux côtés de Simon Caselli, un autre athlète local, a marqué une étape importante dans son parcours, témoignant de son engagement profond envers la communauté sétoise. Rencontre avec une femme d’exception… Delphine Le Sausse, voit le jour à Nice en 1975 où son père, pharmacien, tient une officine dans l’arrière-pays. Originaire de Paris, il a fait ses études à Montpellier. Il y rencontre celle qui deviendra son épouse. Elle est sétoise. Au décès de la grand-mère mater- nelle de Delphine, ses parents décident de se rapprocher de son grand-père, Raphaël Scialo, qui va jouer un rôle déterminant dans sa vie. Professeur d’éducation physique pendant plus de 40 ans au lycée Paul-Valéry, cet athlète accompli a enseigné à plusieurs générations de jeunes sétois dont Éric Batista, spécialiste du triple saut qui a participé à trois Jeux olympiques consécutifs entre 1956 et 1964. Le papa de Delphine fait l’acquisition de la pharmacie de la Rue Henri Barbusse, celle dans laquelle elle accueille aujourd’hui les Sétoises et les Sétois… C’est aussi dans ce contexte familial que Delphine développe son amour pour le sport.

"Elle se souvient avec une grande émotion de ce grand-père, qui lui a inculqué l’importance de l’activité physique dès son plus jeune âge. “Il a joué un rôle crucial dans mon développement.” La jeune fille touche à plusieurs disciplines sportives, allant du tennis à l’aviron, en passant par l’escalade, le ski, le volley-ball. Le wakeboard et le ski nautique viendront plus tard… après ses études de pharmacie. Une diversité d’activités pratiquées comme simple loisir, au début pour faire plaisir à son grand-père, “pour le rendre fier, j’ai essayé plein de choses”, puis de succès en succès, elle y prend goût. Elle développe une solide base athlétique et un amour pour les sports de glisse. Dossier de presse SAINT-LOUIS 2024La tragédie et le combat contre le handicap A 23 ans, la jeune fille connait son premier “coup dur”. Fraîchement diplômée, et alors qu’elle vient de s’asso- cier avec son père au sein de la pharmacie familiale, ce dernier décède des suites d’une longue maladie."

"Loin de baisser les bras, sa sœur et sa mère n’étant pas pharmaciennes, elle se bat et décide de reprendre seule l’affaire ! Cinq ans plus tard, le 3 janvier 2004, alors que la situation s’est stabilisée et qu’elle “sort enfin la tête de l’eau” la vie de Delphine bascule tragi- quement lors d’un accident de ski alpin à Puyvalador, qui la rend paraplégique incomplète. Une fracture de la première lombaire et une blessure médullaire la privent de l’usage complet de ses jambes. Elle passe six mois dans un centre de rééducation, une période marquée par le désespoir mais aussi par un courage indomptable. «C’était une lutte interminable jalonnée d’abandons et de mains qui se tendent,» confie-t-elle. Ses amis, sa famille et bien entendu son grand- père la soutiennent et l’aident à trouver la force de continuer. Malgré les défis physiques et émotionnels, Delphine ne se laisse pas abattre. À peine un an après son accident, Delphine se remet sur des skis et ajoute rapidement le ski nautique à sa palette, discipline où elle excelle. En 2007, elle décroche ses premiers titres de championne du monde en slalom et figures en Australie. Sans perdre de temps, elle se pare de l’or mondial à seize reprises et détient aujourd’hui de nombreux records du monde en slalom et figures. Elle trouve dans le ski nautique une nouvelle voie pour exprimer son amour du sport et sa détermination."

"Delphine s’il- lustre également en ski alpin handisport, où elle fait partie des dix meilleures skieuses mondiales en slalom, géant et super-G. “En ski alpin, on est obligé d’être en survitesse à la limite. Et je crois que j’avais un frein psychologique par rapport à mon accident,” explique-t-elle. Sa carrière en ski alpin est freinée par une non-sélection pour les Jeux Olympiques de Vancouver, une injustice qui la pousse à se consacrer entièrement au ski nautique. En dehors de ses exploits sportifs, Delphine Le Sausse est une pharmacienne dévouée et une mère aimante. Elle travaille plus de 50 heures par semaine, sans compter les gardes, et s’implique activement dans la vie associative locale. Elle est vice-présidente de la Fédération française de ski nautique et wakeboard, en charge du secteur “para”, et trésorière de la Maison de Santé Pluri professionnelle de Sète. Sa journée commence toujours par une demi-heure de sport pour maintenir une hygiène de vie rigoureuse. “Avec mon rythme de vie, dès que je me couche-tard ou que je fais un écart je le paye. Après je ne suis pas du genre à me repo- ser…”, explique-t-elle avec sa détermination habituelle. Sa fille Rose, âgée de huit ans, semble avoir hérité de l’énergie et de la passion pour le sport de sa mère. Delphine et son com- pagnon passent de nombreux week-ends à accompagner Rose dans ses compétitions de skateboard, de ski alpin et depuis cette année de ski nautique. “Elle s’entraîne trois heures le samedi et autant le dimanche. Et pendant toutes les vacances. On s’organise !”, dit-elle avec un sourire de fierté. Delphine est un exemple pour Rose, lui montrant l’importance de la discipline, de la persévérance et de la passion."

Benjamin Biolay, un sétois venu d’ailleurs

"Chanteur français qui a écrit pour les plus grands, Benjamin Biolay a fait le tour du monde mais c’est à Sète qu’il se sent chez lui. Son enfance en bord de littoral et ses modèles artistiques n’y sont certainement pas pour rien. Aujourd’hui, ses nombreux attache- ments et ses créations prouvent encore et toujours son amour pour la ville et ses habitants. “Tout est souvenir, ici.” Si Benjamin Biolay n’est pas un enfant du pays, il s’en rapproche beaucoup. L’artiste à la renommée qui dépasse les océans a passé nombre de vacances et de week-ends à Sète depuis sa plus tendre jeunesse. Musicien curieux qui se dit être un artisan à l’ancienne et parle de Georges Brassens comme d’un ami de longue date, Benjamin Biolay est également invité d’honneur de cette singulière Saint-Louis 2024. Tout petit, c’est le quartier du château d’eau, chez ses cousins sétois, qui le voit s’imprégner des lieux et des coutumes. “Une transhumance d’été” de ce presque lyonnais qui n’écoute encore que de loin les mélodies de Brassens dont il trouve les “reprises à mourir d’ennui”. Mais comment en vouloir à cet ado qui préfère dormir à la belle étoile le long des plages du Lazaret ou au Môle !"

“Il faut être en âge d’aimer la littérature pour aimer Brassens”, avoue aujourd’hui ce passionné du grand Georges, au point de projeter de créer un documentaire sur la technique du bon- homme ! Parce que c’est un toucheà-tout, Benjamin Biolay ; un homme qui chante, écrit, compose, passe de la guitare classique aux logiciels, de la France à l’Argentine ou au Brésil dont il retrouve des airs latins. Mais c’est pour mieux revenir sur les terres sétoises et poser ses valises dès qu’il a pu dans une baraquette, petite maison emblé- matique de ce Saint-Clair auquel il ne tardera pas à rendre hommage en titre d’album. Parce que Sète l’inspire. “Ici je peux retrou- ver des lieux et des éléments géographiques typiques, dévoile Benjamin Biolay. C’est un endroit d’écriture pour moi. Quand je suis ici j’écris des chansons plus facilement. Sète est une ville de chansons. Toutes ces figures artistiques sétoises ! … Statistiquement ce n’est pas normal. Les gens jouent bien ici !”

"Grand fan de sport, Benjamin Biolay n’hésite jamais à admirer quelques passes de joutes lors de la Saint-Louis comme il le faisait quand il était plus jeune à bord d’une de ces petites barques qui bordent le Cadre Royal et encerclent les chevaliers en plein duel. “Aujourd’hui le plus difficile est de trouver une place”, avoue en souriant l’artiste mondialement célèbre. Et même s’il n’a jamais défié la tintaine, et ne l’envisage pas plus, le chanteur est un amateur averti dans un autre sport local en passe de devenir une tradition : les boules carrées ! Mais il ne démord pas que les joutes restent “l’essence de toute la ville”, une tradition à qui il a d’ail- leurs fait un clin d’oeil dans un de ses derniers clips tournés sur le port de Sète en 2022, Rends l’amour. Alors, un pronostic pour le vainqueur de cette 280e édition ?... “Pourquoi pas une troisième victoire de Simon Caselli.” Benjamin Biolay c’est aussi un artiste qui sait se montrer reconnaissant et qui se permet des cadeaux aux Sétoises et Sétois comme autant de petites pépites qui nous font nous sentir privilégiés : création et représentation d’un spectacle comédie et musique au théâtre Molière, des concerts réguliers et parfois deux soirs de suite au théâtre de la Mer et cet unique concert gratuit en plein Covid dans l’herbe du parc Simone Veil, dans son quartier d’enfance. La boucle est bouclée. Mais le temps de l’écriture est revenu. Ce temps nécessaire à chaque artiste pour se poser et se nourrir à nouveau de ce que leur environnement leur apporte, comme Sète nourrit Benjamin Biolay. Et qui sait, pour peut-être remonter l’an prochain sur la scène du théâtre de la Mer qu’il considère comme le “top 5 mondial” des salles de concerts. “Avec la dureté de l’architecture de Vauban et parfois cette lune rousse, on a du mal à se retenir de se tourner vers la mer”, parle par expérience celui qui fêtera bientôt 30 ans de carrière. Preuve s’il en fallait encore que Benjamin Biolay est un vrai Sétois de cœur : à la question “tielle ou macaronade ?”, il répond du tac au tac ; mais chuuuut, il ne faudrait pas froisser une partie de la ville…"

Madeleine Molinier Sergio, l’artiste créatrice de l’affiche 2024

Quand on pénètre chez les Molinier Sergio à Issanka, c’est un musée à ciel ouvert qui vous accueille. Remplie de sculptures, de peintures et de souvenirs heureux, cette maison est comme l’artiste à l’honneur cette année : pleine de vies, de passions et de visions. Les siennes et celles de ses êtres chers, comme François Sergio, son époux, qui aurait fêté cette année ses 100 ans. Portrait d’une femme forte Dans ce nom de l’artiste peintre et mosaïste sétoise maintes fois primée, deux familles qui racontent deux histoires : celles de l’art et des joutes. Il faut remonter loin dans la vie de Madeleine Molinier pour trouver le début de la pelote de l’art. Aussi loin que la seconde guerre mondiale, alors qu’elle n’a que 8 ans. Même si elle est issue d’une famille sétoise depuis des générations, le hasard des choses, et surtout de la mutation de son père, fait qu’elle se trouve à Paris à cette époque-là. Le froid de la misère ambiante pousse la petite Madeleine à se réfugier dans la chaleur des serres du Jardin des Plantes. Et là, par pur instinct, elle se met à dessiner. La passion de toute une vie est née.

"Le manque de jouet donne aussi des idées de création à la jeune Madeleine qui ne s’émeut pas d’improviser des plans de maisons grandeur nature constitués de pierres et d’éclats d’obus ! Le retour en terre sétoise se fait à ses 11 ans. Madeleine Molinier continue le dessin par correspondance et tout au long de sa scolarité, car il est impensable de rentrer aux beaux-arts, cette “école de perdition” comme on le disait à l’époque. C’est ici que la deuxième histoire débute, et les grands-parents de la jeune fille y tiennent une place essentielle : ils lui insufflent la tradition des joutes. A commencer par le grand-père qui n’est autre que Pierre Léon Molinier, un des présidents-fondateurs de la Lance Sportive en 1946 ! L’adolescente passera désormais ses étés sur les estrades autour du Cadre Royal à suivre les tournois. Mais Madeleine Molinier absorbe aussi la facilité de s’exprimer du “beau Léon”, contremaître docker et tribun. Sa grand-mère, elle, lui donnera le goût du culte et des détails avec cette armoire remplie des costumes de jouteurs d’un blanc éclatant et religieuse- ment pliés. Le lien que Madeleine Molinier fait entre les joutes et l’art se renforce au moment où elle rencontre, à 20 ans François Sergio. Sculpteur d’œuvres renommées aux proportions monumentales, il enseignera aux beaux-arts de Sète et Madeleine concrétise sa patte artistique à ses côtés. “On a commencé une vie d’artistes à deux”, se souvient fièrement la peintre. Et il ne faut pas longtemps pour que ces deux deviennent trois. Jean-François, leur fils, s’est aussi imprégné de l’essence de ses parents et, entre architecture Dossier de presse SAINT-LOUIS 2024et peinture, se voyait déjà remettre des récompenses pour ses œuvres très jeune. Arraché trop tôt à la vie, ses amis jouteurs de la Jeune Lance Sétoise organisent le Challenge Jean-François Sergio tous les 14 juillet en son honneur. Il est ici un symbole qui lie le trio d’artistes autour de leur amour et des joutes : le trophée du challenge est une sculpture en bronze réalisée par le père sous l’œil fier et passionné de la mère dont une de ses toiles orne les bureaux de la JLS. En parallèle de sa carrière artistique, Madeleine, qui n’est plus Molinier mais Sergio, enseigne."

"Professeure des écoles, ce qu’elle veut vraiment c’est enseigner l’art. Mais au milieu des années 50, c’est un parcours du combattant pour une femme. Première étape, Paris où elle enseigne dans une “maison à caractère sanitaire”, l’équivalent aujourd’hui de nos classes pour enfants à besoins spécifiques. Expérience en poche et de retour à Sète, elle intègre l’école Paul Bert où elle compte parmi ses élèves les petits Combas, Di Rosa et Biascamano qui reçoivent une instruction un peu différente des autres. Parce que Madeleine a refait la déco de la classe avec des affiches d’œuvres d’artistes illustres, la curiosité de ces créateurs en herbe est affûtée. On montre l’art, on parle d’art et on en crée dans les cahiers."

“Des miracles de bonheur de beauté”, se souvient Madeleine, les yeux pétillants. Elle va plus loin encore, à l’avant-garde de son époque, devenue formatrice d’enseignants elle déve- loppe des ateliers qu’elle filme et montre lors de ses nombreuses conférences qu’elle donne à travers la France. Une façon d’éveil- ler les esprits qui lui a valu les palmes académiques en 1981, et le Graal est atteint en 1984 : elle peut enfin diffuser son amour de l’art en tant que formatrice spécifique. Diplôme au chaud dans son carton à dessin, elle s’envole pour la Martinique avec François. Mais Madeleine Molinier Sergio n’a pas attendu les grandes instances pour avoir une vie et une carrière denses, passionnantes et passionnées. Invitée partout dans le monde pour montrer et parler de ses toiles aux grandes dimensions, elle reste très rigoriste dans ses choix de palette et de construction. Si l’œuvre ne raisonne pas, elle défait, détruit et recommence. Grande lectrice de poésie et de philosophie, ses œuvres de style figuration expressive font écho à la mer, au mystique, comme des lieux de protection entourée de ceux qu’elle a aimés."

Aujourd’hui octogénaire, Madeleine Molinier Sergio est le seul réceptacle d’œuvres de toute une famille. Depuis la mort de son époux en 2017, une fracture s’est créée momentanément avec la peinture, et le volume a pris la place, comme un hommage inconscient. D’œuvres des deux artistes qui auraient dues être jetées et oubliées à jamais, Madeleine en a récupéré des fragments pour donner vie à des reliquaires très graphiques faits principalement de minéraux. Un travail “à quatre mains”… J’aime mon atelier parce qu’il fait partie de la vie de tous les jours”, confie-t-elle. Et ce n’est certainement pas son chat Voyou qui la suit partout, vient se présenter aux visiteurs et se pose à quelques centimètres d’elle quand elle travaille, faute de pouvoir se mettre directement sur la palette, qui dira le contraire…

Les cimetières de Sète et leur histoire

Lieu de recueillement pour les Sétois(e)s, les cimetières de l’île singulière attirent aussi de nombreux touristes et visiteurs autour des tombes du chanteur iconique sétois Georges Brassens et du célèbre poète Paul Valéry.

Cimetière Le Py : demeure éternelle de Brassens

Consacré officiellement dès son ouverture en 1877 à Saint-Lazare, ce cimetière est plus connu sous l’appellation du “Py”. Face à l’étang de Thau, il s’honore de la présence de plusieurs carrés militaires qui perpétuent les actes de courage dont ont fait preuve de trop nombreux jeunes soldats, sétois et étrangers lors de la première et deuxième guerre mondiale, ainsi que ceux de la décolonisation. Sous ses hauts cyprès, d’autres sépultures maintiennent la mémoire de personnalités qui ont contribué à la renommée de la ville de Sète, tels les sportifs Yvan Beck, Alfred Nakache, l’acteur Lucien Barjon… Depuis octobre 1981, Georges Brassens y passe sa mort en vacances, auprès des siens, comme il l’a toujours intimement désiré, alors qu’il se plaisait à chanter dans sa célèbre supplique : “préférer un petit trou moelleux sur la plage de la Corniche…”.

Le cimetière marin

C’est vers 1680 qu’un cimetière de 1064 m² est ouvert afin de recevoir les premiers travailleurs morts sur le chantier de construction du môle Saint-Louis. Au cours des siècles suivants, il s’agrandit de parcelles successives. Plusieurs sépultures rappellent la vocation maritime de la ville, telle celle des pilotes disparus en portant secours à un navire en détresse ou celle du jeune aspirant de marine Eugène Herber tué à Pékin en 1900. D’autres témoignent de la notoriété de personnalités sétoises comme le ministre Mario Roustan, l’homme de théâtre Jean Vilar, le jouteur Vincent Cianni, le cinéaste Henri Colpi… Mais aussi Paul Valéry, né à Sète en 1871, qui repose dans le tombeau de son aïeul Giulo Grassi. En un hommage respectueux, le cimetière Saint-Charles a été dénommé le 7 août 1945, cimetière Marin, en référence à son célèbre poème

Sète, dans les années soixante : les difficultés du port.

La situation de Sète lors de la célébration du tricentenaire appartient à l'Histoire. La brochure publiée à cette occasion, lorsqu'on la feuillette, nous plonge dans une époque aux données disparues ou contestées. Et certaines prévisions à long terme qui paraissaient favorables au port ne se sont jamais réalisées.

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Certains, comme le professeur Galtier lui-même qui supervisa la publication de la brochure, définissaient Sète comme port de "moyenne importance", en expansion continue de 1938 à 1954. Alors que Gilles Salvat, attaché culturel à la mairie, parle d'une crise structurelle ouverte depuis la fin des années trente en relation avec le "mal développement" du Languedoc. Peut-on parler, sur le long terme, de "l'échec" de Sète ? Comme tous les ports français, souligne G. Galtier, Sète est un port importateur : les entrées représentent 78 % du trafic en 1964. C'est le même ordre de valeur que Marseille et Le Havre. Signe des temps, les hydrocarbures (pétroles bruts destinés principalement à la raffinerie Mobil Oil de Frontignan) en représentent près de 70 %.

Destinés au complexe chimique de Balaruc, les phosphates (10 %), les soufres et pyrites (1,3%), les minerais (1,1%), le charbon (0,87%) sont les autres produits importés. Hydrocarbures, engrais et produits chimiques sont les principaux articles d'exportation. Les produits de l'agriculture de la région, eux, représentent 74 195 tonnes, dont 3,8 % de vins et alcools. Sète exporte dans les ports méditerranéens pour les engrais chimiques, en Europe du nord (Grande-Bretagne, Irlande, Danemark) et en ancienne AOF pour les ciments et produits chimiques.

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Le port alimente le seul complexe industriel du Languedoc et le Bassin parisien, l'Alsace en produits alimentaires. Mais, depuis la fin de la guerre d'Algérie, le trafic global baisse. Aussi, le professeur Galtier s'essaye à la prédiction : "L'avenir du port de Sète peut être brillant". Comment ? Eh bien, l'industrie du complexe sétois se développera. Le VIè Plan (autre marqueur de l'époque, la planification incitative) ne prévoit-il pas l'installation d'une centrale EDF au fioul ? Et puis, il faut alimenter la marché régional et l'usine Mobil Oil de Frontignan se développera. Le comblement de l'étang des Eaux blanches permettrait la création de Hauts fourneaux, alimentés par le coke allemand, le minerai de fer de Mauritanie, du Gabon…

A regarder bien loin, la vue du professeur Galtier se trouble. Mais il est un point où il rejoint des censeurs plus sévères de l'activité portuaire : "Il faut exploiter la situation de Sète à 80 km du Rhône devenu presque complètement navigable. Il faut joindre la voie rhodanienne par un canal à grand gabarit." Et comme au long du canal d'Alsace : "Sur le cours de ce canal s'installeraient de nombreuses usines qu'il ravitaillerait en matières première et dont il évacuerait la production". Car, au delà du Rhône, c'est le Rhin qu'il faut rejoindre. Sète serait alors connectée au cœur de l'Europe industrielle.

La liaison Rhin-Rhône a fait reculer bien des gouvernements. Mais aujourd'hui, Sète est reliée à des lieux distants de 600 km du Languedoc. Sète n'atteint pas le Rhin, mais le canal était nécessaire.

80 ANS DE LA LIBÉRATION DE SÈTE ET DU BASSIN DE THAU

Du mardi 25 juin au vendredi 23 août 2024

Une première phase de la campagne d’affichage de la SEHSSER, avait pris place sur la façade rue Gambetta de l’Hôtel de Ville de Sète, depuis le 25 juin 2024. Elle illustrait l’occupation allemande, les bombardements alliés de Sète, Frontignan et Balaruc-les-Bains, et la libération de Sète le 23 août 1944.


Une seconde phase d’affichage se déroule à partir de juillet 2024, avec un Chemin de Mémoire en 12 étapes à partir de l’Hôtel de Ville et travers la ville, matérialisant les sites de destructions par l’armée allemande la veille de son départ le 20 août 1944.

Fondée en 1963 à Sète par un groupe d’archéologues, scientifiques, chercheurs et passionnés d'histoire, la SEHSSER s’est développée pour devenir un acteur clé dans la valorisation du patrimoine historique et culturel de la région. Notre dévouement à la recherche, à l'éducation et à la préservation guide nos actions quotidiennes.

La permanence SEHSSER est ouverte tous les jeudis de 9h à 11h30 : 2 bis rue Alsace-Lorraine, 34200 Sète

Vous êtes passionné par l’histoire, la culture et la préservation du patrimoine ? Rejoignez-nous pour contribuer à notre mission et partager des moments enrichissants avec une communauté engagée.

À l’aube de l’histoire de Sète.

L’histoire des hommes est en partie conditionnée par les inconvénients et les avantages du milieu où ils vivent, du site de leur habitat. La combinaison des facteurs naturels (relief, eaux, sols, climat) détermine l’originalité de tous les groupements humains. À Sète, le site ne semblait pas favorable à l’établissement d’une population importante, bien que ses avantages n’en fassent pas un pôle répulsif.

Le Coucher Du Soleil, Plage, Ciel

Le mont Saint Clair, entouré par les eaux de la mer et de l’étang de Thau, relié à la côte par des bandes de sable, ne paraît pas être un endroit propre à accueillir des populations en quête de ressources naturelles ou des produits de « l’industrie » des hommes. Côté mer, la côte est inhospitalière, les flots dangereux par vent de sud-est. Côté étang, des marais ont longtemps entretenu fièvres et épidémies. Isolée, l’île de Sète n’est pas au débouché d’un fleuve (comme Agde pour l’Hérault) et ne sera pas vivifiée par une grande voie commerciale

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. Mais le mont Saint Clair est boisé, précédé au nord par une plaine fertile (où s’établiront les Métairies) et le bassin de Thau offre ses ressources en sel, poissons, coquillages. À l’échelle de la Préhistoire, entre 50 000 et 2 000 ans avant notre ère, c’est relativement tardivement (entre 1365 et 1045 avant J. C.) que des hommes vinrent habiter près de la pointe du Barrou. Entre cet endroit et la Pointe Longue, à moins 2 mètres du niveau actuel sur une légère éminence du fond, au lieu dit La Fangade a été retrouvé, immergé, un habitat de l’âge du bronze.

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Cet habitat est semblable aux sites lagunaires en bordure de l’étang de l’Or. Il était formé de cabanes ancrées dans le sol par des pieux de chêne vert de 20 ans d’âge. Ces cabanes étaient reliées entre elles par des branchages et du feuillage. De nombreuses céramiques ont aussi été découvertes. Elles sont composées d’argiles soigneusement épurées, souvent lustrées. Elles constituent nombre d’ustensiles utilitaires, coupes ou assiettes coniques à décoration de guirlandes ou de cannelures, urnes biconiques à bord évasé, bols.

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Il a été retrouvé également des fusaïoles (petits contrepoids pour les fuseaux) de terre cuite, ainsi que 2 épingles en bronze dont une à tête enroulée. Outre les produits de l’étang, les hommes de la fin de l’âge du bronze consommaient ceux de leur chasse (cerfs, sangliers) et de l’élevage (bœuf, mouton, chèvre, porc). Des outils de broyage des grains (meules, galets polis) attestent la pratique de l’agriculture. Au IIème millénaire avant J. C., les premiers riverains de l’étang de Thau semblaient connaître une certaine prospérité. Ils étaient influencés par les grands foyers de civilisation d’Europe centrale, des stations lacustres suisses et nord-alpines, et aussi l’Italie.

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Les sites de La Fangade et du Barrou ne livrent plus de témoignages d’habitat jusqu’à l’époque romaine (Ier siècle avant J. C.). Des fragments d’amphores étrusques ou de Marseille témoignent du commerce maritime méditerranéen dont les grands centres étaient Marseille, Agde et Narbonne. Mais, avant la période romaine, Sète semble sortie de l’Histoire.

Hervé Le Blanche

Avec Faits Divers à Sète : 𝐒𝐀𝐔𝐕𝐀𝐆𝐄 𝐀𝐆𝐑𝐄́𝐒𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐏𝐋𝐀𝐆𝐄 𝐝𝐮 𝐊𝐔𝐑𝐒𝐀𝐀𝐋

A lire sur Faits Divers à Sète :

"Novembre 1887"

"Jean Auguste Colonna, trente-cinq ans, était fabricant d'allumettes. Il était né à Orange dans le Vaucluse et il habitait à Cette.
Le 25 novembre 1887, il comparut devant la cour d’assises du tribunal de Montpellier. Il était accusé de tentative de meurtre.
Colonna avait déjà subi deux condamnations pour vol. En 1875, il avait été condamné à Aix-en-Provence à six mois de prison. Le 11 août 1883, la cour d'assises de l'Hérault le condamnait à trois ans de la même peine pour vol qualifié. On le voit, ce n'était pas un tendre. D'ailleurs, il avait de qui tenir. Son père était un réclusionnaire [prisonnier condamné à la réclusion à perpétuité] libéré et expulsé de France.
Il y a un an, l'accusé avait lié connaissance avec Marie Durand, épouse Molinier, âgée de trente-six ans. Cette dernière tenait un café à Cette. Marie le prit comme garçon dans son établissement. De temps à autre, ils allaient passer, tous les deux, plusieurs jours à Béziers. Le mari, consentant, surveillait l'établissement pendant leurs absences."............................

L'affaire de la Bourse du travail.

Avec Hervé Le Blanche

L'installation d'une Bourse du travail à Sète fut un long épisode (1891-1902) qui témoigne de la puissance, mais aussi de la division, du mouvement social à Sète. La vie politique et sociale de la cité fut marquée par l'action d'un riche mouvement social qui s'exprima fortement à cette occasion et qui fit de Sète un des bastions républicains dans l'Hérault.

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Au plan national, la République s'enracine définitivement quand un républicain, Jules Grévy, accède à sa présidence, après la démission de Mac-Mahon (1879). Sète se trouve en communauté d'idées avec l'ensemble du pays.

Sculpture, Art, Sculptures

Et les édiles de la ville appliqueront fermement les mesures de laïcisation de la société : approbation des lois scolaires laïques, février 1879 ; interdiction des processions religieuses sur la voie publique, mai 1880 ; laïcisation des écoles communales. Ces mesures sont prises par des maires radicaux (républicains avancés) soutenus, comme Jacques Sales (en 1881), par un mouvement socialiste puissant.

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Jean Sagnes (Histoire de Sète) souligne que, dès 1880, la police compte 35 cercles d'ouvriers révolutionnaires groupant 700 membres. Ils se sont affiliés au Parti Ouvrier de Jules Guesde, parti marxisant groupant aussi d'autres socialistes et des anarchistes. En principe, tous sont révolutionnaires, prônent l'action armée et l'abstention aux élections. Cette contestation politique s'appuie sur un fort mouvement syndical qui se renforce avec la législation syndicale de 1880. Des grèves éclatent aux salins de Villeroy, chez les charpentiers, les ouvriers peintres. L'ordre social est contesté.

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Il le sera d'autant plus lorsque, en 1881, les guédistes se lancent dans la compétition électorale. En 1880, un des leurs, le cordonnier Antoine Aussenac, est élu maire. Les syndicats demandent la construction d'une Bourse du travail ; un immeuble municipal est mis à leur disposition. Il en existe alors une dizaine en France. Montpellier et Béziers en possèdent déjà. L'enjeu est de taille. Les Bourses du travail servent de lieu de réunion, mais aussi de bureau de placement. Elles accueillent les syndiqués de passage. On s'y restaure en cas de grève. Le 27 mars 1891, le décision de construction est prise en conseil municipal.

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En 1892, la municipalité républicaine fait arrêter les travaux. En 1895, la liste socialiste dirigée par Honoré Euzet en fait achever la construction. Mais les syndicats n'acceptent pas que Euzet veuille choisir le secrétaire de la Bourse qui demeure fermée. Une crise municipale s'ensuit, Euzet doit démissionner. Molle, soutenu par les syndicats et le Parti Ouvrier, le remplace. Et le 10 mars 1902, la Bourse est remise à l'Union des syndicats. Malgré un différend autour d'une subvention municipale, les syndicats continuent d'administrer le local. La Bourse de Sète deviendra la première de l'Hérault, représentant 28 % de tous les syndiqués du département, recrutant surtout chez les métiers du port et les pêcheurs.

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Ce fut un long et difficile combat. La remise en cause de l'ordre social avait d'importantes répercussions politiques et l'épisode agita la cité au tournant du siècle. Que n'aurait-on pas fait alors pour changer la condition ouvrière ?

A LIRE SUR FAITS DIVERS A SETE : 𝑫𝑼𝑬𝑳 Août 1887

 A LIRE SUR FAITS DIVERS A SETE : 

𝑫𝑼𝑬𝑳
Août 1887

 

"À la suite d'une lettre injurieuse publiée par l'intermédiaire d'un journal local, un duel au pistolet eut lieu le 17 août 1887 entre M. Léopold Vivarez et M. Moulin fils.
C'était suite aux circonstances suivantes qu'eut lieu la rencontre entre les deux protagonistes.
Un employé des télégraphes tint, il y a quelque temps, dans un café du centre-ville, un langage considéré comme hostile à la République. M. Moulin fils, qui était présent, rapporta le fait au citoyen Combes, directeur du journal le « Commercial ». Celui-ci s'empressa de dauber sur l'employé des télégraphes et de le signaler à la sévérité de ses chefs. Cette dénonciation eut pour résultat de faire révoquer l'employé....................."

Sète, dans les années soixante : les difficultés du port.

La situation de Sète lors de la célébration du tricentenaire appartient à l'Histoire. La brochure publiée à cette occasion, lorsqu'on la feuillette, nous plonge dans une époque aux données disparues ou contestées. Et certaines prévisions à long terme qui paraissaient favorables au port ne se sont jamais réalisées.

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Certains, comme le professeur Galtier lui-même qui supervisa la publication de la brochure, définissaient Sète comme port de "moyenne importance", en expansion continue de 1938 à 1954. Alors que Gilles Salvat, attaché culturel à la mairie, parle d'une crise structurelle ouverte depuis la fin des années trente en relation avec le "mal développement" du Languedoc. Peut-on parler, sur le long terme, de "l'échec" de Sète ? Comme tous les ports français, souligne G. Galtier, Sète est un port importateur : les entrées représentent 78 % du trafic en 1964. C'est le même ordre de valeur que Marseille et Le Havre. Signe des temps, les hydrocarbures (pétroles bruts destinés principalement à la raffinerie Mobil Oil de Frontignan) en représentent près de 70 %.

Destinés au complexe chimique de Balaruc, les phosphates (10 %), les soufres et pyrites (1,3%), les minerais (1,1%), le charbon (0,87%) sont les autres produits importés. Hydrocarbures, engrais et produits chimiques sont les principaux articles d'exportation. Les produits de l'agriculture de la région, eux, représentent 74 195 tonnes, dont 3,8 % de vins et alcools. Sète exporte dans les ports méditerranéens pour les engrais chimiques, en Europe du nord (Grande-Bretagne, Irlande, Danemark) et en ancienne AOF pour les ciments et produits chimiques.

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Le port alimente le seul complexe industriel du Languedoc et le Bassin parisien, l'Alsace en produits alimentaires. Mais, depuis la fin de la guerre d'Algérie, le trafic global baisse. Aussi, le professeur Galtier s'essaye à la prédiction : "L'avenir du port de Sète peut être brillant". Comment ? Eh bien, l'industrie du complexe sétois se développera. Le VIè Plan (autre marqueur de l'époque, la planification incitative) ne prévoit-il pas l'installation d'une centrale EDF au fioul ? Et puis, il faut alimenter la marché régional et l'usine Mobil Oil de Frontignan se développera. Le comblement de l'étang des Eaux blanches permettrait la création de Hauts fourneaux, alimentés par le coke allemand, le minerai de fer de Mauritanie, du Gabon…

A regarder bien loin, la vue du professeur Galtier se trouble. Mais il est un point où il rejoint des censeurs plus sévères de l'activité portuaire : "Il faut exploiter la situation de Sète à 80 km du Rhône devenu presque complètement navigable. Il faut joindre la voie rhodanienne par un canal à grand gabarit." Et comme au long du canal d'Alsace : "Sur le cours de ce canal s'installeraient de nombreuses usines qu'il ravitaillerait en matières première et dont il évacuerait la production". Car, au delà du Rhône, c'est le Rhin qu'il faut rejoindre. Sète serait alors connectée au cœur de l'Europe industrielle.

La liaison Rhin-Rhône a fait reculer bien des gouvernements. Mais aujourd'hui, Sète est reliée à des lieux distants de 600 km du Languedoc. Sète n'atteint pas le Rhin, mais le canal était nécessaire.

𝐐𝐔𝐈 𝐀 𝐓𝐔𝐄́ 𝐋𝐀 𝐃𝐈𝐕𝐀 ? A LIRE SUR FAITS DIVERS A SETE

𝐐𝐔𝐈 𝐀 𝐓𝐔𝐄́ 𝐋𝐀 𝐃𝐈𝐕𝐀 ? A LIRE SUR FAITS DIVERS A SETE

"Octobre 1885"

"En octobre 1885, une jeune artiste dramatique, Mlle Vinay, appartenant à la troupe de Cette, décéda subitement tuée par les sifflets d'un public impitoyable.
Arrivant de voyage et quoique fatiguée et souffrante, Mlle Vinay avait cru devoir chanter quand même. Elle fut huée et sifflée avec une agressivité inexplicable. Rentrée chez elle, folle de douleur, la malheureuse jeune femme s'alita pour ne plus se relever. Elle expira le 27 octobre 1885.
Mais voilà, en substance, ce que déclaraient, sur le décès de Mlle Vinay, certains journaux comme le Figaro, l'Événement, la France, le Commercial. Ils disaient tous du mal du public cettois qu'ils traitaient d'ignorant, de sauvage, de cruel et de barbare. Par contre, ils adressaient des flagorneries à la direction et aux artistes. D'ailleurs, ces journaux devraient, à l’avenir, continuer à agir ainsi, ce qui permettrait à la direction du théâtre de doubler ses entrées de faveur et les actrices pourraient ainsi réserver leurs meilleurs sourires aux reporters.............................."

Aspects de Sète des années soixante.

A l'occasion du tricentenaire de la ville parut une brochure exposant les activités de Sète et leur passé. Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, l'agglomération était à un tournant de son histoire. Ses activités traditionnelles sont en difficulté et la cité semble pouvoir devenir le centre d'un complexe industriel.

Par Hervé Le Blanche

Le maire de l'époque, Pierre Arraut, préfaça l'ouvrage dirigé par Gaston Galtier, professeur de Géographie à la faculté des Lettres et président de la Société languedocienne de Géographie. Il fit le point des activités du port dans un article et indiqua les perspectives d'avenir. Avec un trafic global de 4 048 252 tonnes, il est le 7è port français après Marseille, Le Havre, Dunkerque, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire et Bordeaux. 78 % du tonnage passant par Sète sont des importations alimentant les industries du bassin de Thau. Mais, de 1962 à 1964, le trafic du port a baissé de 30 % et le commerce du vin qui fit tant pour l'expansion de Sète est menacé. Après la guerre d'Algérie, les envois de vin baissent. Et Sète est concurrencé par Rouen pour alimenter la région parisienne.

Illustration

Barils, Whisky, Büttner, Büttnerei, Bois

"D'Alger à Paris, par Sète, il y a 1 500 km, par Rouen 3 000, mais le fret maritime est très bon marché" soulignait le professeur Galtier. Réagissant, les dirigeants du port de Sète ont obtenu de la SNCF la création de "trains complets" pour le vin, c'est à dire la constitution de trains entièrement chargés d'un seul produit. Et chaque jour, un train complet quitte Sète à destination des marchés du Nord. Le tarif du transport a baissé et l'écart avec Rouen s'est réduit.

Mais le chargement en wagon-foudre porta un coup mortel à la tonnellerie. En 1964, elle ne comptait plus que deux ateliers à Sète et encore 10 à Frontignan. Les bateaux citernes et les wagons foudres ruinèrent la tonnellerie sétoise. Et, concluait le professeur Galtier, "le trafic du vin est devenu une activité silencieuse et quasi invisible". Les vins importés à Sète servent au coupage avec les vins français. Chais et cuveries ont une capacité de 1 293 hl, répartis en quelques entrepôts, dont ceux de la Chambre de Commerce, de la Société sétoise de transbordement, les établissements Cordier… Ces noms ne sont guère connus du grand public. D'autres peuvent évoquer des souvenirs chez ceux qui avaient vingt ans au début des années soixante : la distillerie Capestan Métral sise au Souras-bas, la Société Saint-Raphaël Quinquina rue Paul Bousquet et quai de Bosc, ou le nom de la Compagnie générale Cinzano-Byrrh installée quai Vauban, de même que Noilly-Prat Compagnie et ses 27 salariés quai de Bosc. Résidences ou super marchés ont remplacé les entrepôts de demi muids où s'élaboraient les apéritifs à base de vin ou de mistelle (moût de raisin dont la fermentation est arrêtée par ajout d'alcool). Et puis Sète exporte le très prisé muscat de Frontignan.

Vins et alcools représentent 3,8 % des exportations et l'évolution du marché n'est pas favorable. Le trafic du vin ne peut que décliner. Les perspectives industrielles enflamment les espoirs. N'y a-t-il pas à Sète d'autres ressources ?

Côté Du Spey, Tonnellerie, Le Baril

Sète, 1870-1878; la République aux républicains

La République aux républicains, 1870-1878.

Dès avant la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, se développent à Sète des courants révolutionnaires et anarchisants. La proclamation de la République et l'administration de Noël Guignon ne permirent pas à ceux-ci de s'exprimer. Il fallut un combat long et difficile contre les forces conservatrices pour que le nouveau régime trouve son assise.

Le plébiscite de 1870 destiné à approuver l'évolution de Second Empire l'avait été dans le département, mais à Sète, le "oui" n'avait recueillique 1565 voix contre 4000 "non". Important, le courant républicain comporte une aile gauche particulièrement active. André Bastelica, un des leaders marseillais de l'Association internationale des Travailleurs a créé à Sète des sociétés clandestines d'ouvriers tonneliers aux convictions affirmées. Arborant parfois l'églantine rouge, ils sont accusés "d'entretenir une grande agitation au sein de la population". Et le 19 juillet 1870 quand est déclarée la guerre avec la Prusse, les Républicains les plus avancés de Sète font connaître leur désaccord, en particulier le 2 juillet lors d'un concert sur le canal (Histoire de Sète, Privat 1985). Après les défaites et la captivité de l'Empereur, la République est proclamée à Paris le 4 septembre 1870. A Sète, le 5, les manifestants installent une commission municipale à l'Hôtel de ville avec, comme maire, Noël Guignon, un tailleur de pierres radical. Sous son égide, la ville participe à l'effort de guerre. Elle adhère à la Ligue du Midi, fédération régionaliste et révolutionnaire, animée d'un esprit de guerre à outrance. Elle sera dissoute comme entreprise séparatiste en octobre 1870.

La proclamation de la Commune de Paris, le 18 mars 1871, est accueillie avec enthousiasme. Mais ce soutien ne débouche que sur une tentative de conciliation entre Paris et Versailles. Guignon, malgré des ré-élections triomphales, doit céder aux pressions conservatrices. Et à Paris, l'Assemblée, soucieuse de faire durer un "ordre moral" préparant une restauration, confie le pouvoir exécutif pour 7 ans au maréchal de Mac-Mahon. Cela a le mérite de gagner du temps au moment où échoue la conciliation entre les prétendants au trône et où le descendant des Bourbons refuse le drapeau tricolore. La République est admise depuis 1875 (amendement Wallon), les lois constitutionnelles organisent les pouvoirs publics, mais la "République des ducs" reste lourde d'ambiguïtés.

Face aux tenants de "l'ordre moral", assimilé à l'ordre social, les républicains remportent des élections partielles dont certaines ont un écho national. La crise va éclater après les élections de 1876 quand, à propos du pouvoir temporel des papes, Mac-Mahon retire sa confiance à Jules Simon, et forme le gouvernement De Broglie. Il faut procéder, après cette crise dite du 16 mai, à de nouvelles élections. Les républicains reviennent plus nombreux, malgré des pressions gouvernementales.

Et la République s'implante dans le pays. C'est tout l'Hérault qui vote républicain. Et c'est un républicain – Jules Grévy – qui remplace Mac-Mahon à la présidence de la République, le 30 janvier 1879. Après près de 6 ans de luttes (1872-1878), la République était aux mains des républicains.

Hervé Le Blanche