Montbazin, samedi 17 mai 2025. Dès 7h du matin, les premiers pas dans la garrigue marquaient le coup d’envoi d’une journée foisonnante, au cœur du Jardin Méditerranéen. Pour sa quatrième édition, la Fête de la Garrigue a une nouvelle fois réussi son pari : rassembler habitants, artistes, élus et curieux autour d’un fil rouge simple mais essentiel – Nature, Art & Musique.
Ce rendez-vous, né en 2022 et désormais bien ancré, proposait un programme dense : balades naturalistes, expositions, spectacles, ateliers pédagogiques, conférences, concerts, village associatif, restauration locale… et un moment fort : l’inauguration de l’œuvre Haut Assis de Pedro Marzorati, dans le cadre des Balades Artistiques en Méditerranée (BAM).
C’est Loïc Linares, président de Sète Agglopôle Méditerranée, fraîchement élu mardi 13 mai, qui a ouvert la cérémonie inaugurale devant une assemblée nombreuse, saluant d’emblée la force symbolique du moment : « C’est une fête que j’essaie de ne pas louper chaque année. Je suis ravi d’être là pour ma première sortie officielle depuis que le nouveau conseil communautaire s’est installé. Et je suis heureux que ce soit ici, à Montbazin, pour plein de raisons. »
Il a salué avec conviction l’énergie portée par la commune : « La manière dont cette équipe fait vivre sa commune est remarquable : dans l’alliance des compétences, dans les projets choisis. Et ce lieu… Il s’améliore d’année en année. L’agglomération y a travaillé sur le cours d’eau, sur le sentier, et aujourd’hui, on y ajoute une approche culturelle. Mais une culture qui dit des choses, qui interroge, qui permet la contemplation. »
Une œuvre pour s’asseoir, contempler, ralentir
Christophe Durand, vice-président à la culture, a pris le relais avec émotion. Il a remercié l’artiste Pedro Marzorati et tous les partenaires techniques et institutionnels qui ont œuvré à la création et à l’installation de l’œuvre : « Cette œuvre, Haut Assis, avec ses bancs en bois de mélèze et inox peint, s’intègre dans le paysage tout en créant une respiration nouvelle. Elle fait le lien entre l’humain et la nature, entre l’assise et l’élévation, entre l’intime et le collectif. » Il a replacé l’œuvre dans la dynamique globale des BAM, qui traversent le territoire : « Après André Cervera, Françoise Pétrovitch à Sète, puis bientôt Hervé Di Rosa, Johan Créten, et d’autres encore, cette balade artistique est bien plus qu’un parcours. Elle est un fil conducteur entre nos paysages, notre culture et nos imaginaires. »
Pedro Marzorati a ensuite pris la parole avec simplicité et générosité. « Quand je suis venu ici pour la première fois, il y a un peu plus d’un an, j’ai trouvé que c’était un lieu très juste. C’est un endroit où les gens viennent naturellement : faire du yoga, promener leur chien, passer du temps en famille. Je me suis dit : c’est le bon endroit pour regarder le paysage. » L’œuvre, achevée le 7 mai après un chantier rapide mais intensif, est déjà investie par les enfants, les promeneurs, les rêveurs. « Sans le voir, elle va s’utiliser. C’est une invitation à se poser, à écouter, à contempler. »
Une fête dense, généreuse et populaire
Au-delà de ce temps fort, la fête de la Garrigue déployait tout au long de la journée une palette d’activités, dans une ambiance chaleureuse et vivante.
Dès l’aube, la LPO Hérault proposait une balade ornithologique, suivie d’une seconde sortie mêlant nature et culture. Dans le jardin, le Village des Garrigues accueillait ateliers pédagogiques, jeux, lectures, découvertes botaniques et photographiques.
À la chapelle Saint-Pierre, une exposition collective réunissait treize artistes sous la direction d’Inkartad. À 14h30, une première conférence sur les enjeux écologiques de la garrigue rassemblait un public attentif. À 18h, une seconde rencontre posait la question de la relation entre art et nature, en présence des artistes DH et Léokadie.
Le tout rythmé par un plateau radio en direct animé par Radio Campus et des lycéens du lycée Cestac, un spectacle musical pour enfants en milieu d’après-midi, et des espaces de restauration conviviaux proposés par les producteurs des Paniers de Thau. « Une restauration en circuit court, pensée avec soin. Ici, tout est local, frais, et engagé », explique Nel de Blic, membre du CPIE, qui participe à l’organisation depuis les débuts.
Enfin, la soirée s’est terminée avec les concerts gratuits du Festival de Thau : Dab Rozer, suivi des MC’s du Midi, ont offert un final en musique aux festivaliers venus nombreux.
La Fête de la Garrigue 2025 confirme sa place singulière dans le paysage culturel et citoyen du territoire. À la croisée des chemins entre l’écologie, la création contemporaine et la convivialité locale, elle incarne une manière sensible et joyeuse de faire territoire.
Juliette Amey