Le 7 juin 2025, dans le cadre du festival K-LIVE, l’artiste toulousaine DeLaurentis a investi le Théâtre de la Mer pour un concert unique, à la croisée des sons, des lumières et des émotions.
Musicienne, productrice et chanteuse, DeLaurentis fête cette année les dix ans de sa discographie. Formée dans le jazz aux côtés de son père, le pianiste Philippe Léogé, elle a été marquée très tôt par la musique électronique, du trip-hop de Massive Attack à l’expérimentation sonore de Laurie Anderson. Une référence déterminante : “Elle produisait seule en studio, mêlait sa voix à des vocodeurs, des synthés… Ça me fascinait”, raconte-t-elle.
Son projet artistique actuel s’ancre dans la synesthésie, ce phénomène sensoriel où les sons évoquent des couleurs. Son dernier album, Musicalism, s’inspire d’un mouvement pictural des années 1930 dans lequel des peintres “traduisaient” les sons en teintes vibrantes. Sur scène, ses instruments numériques, comme les contrôleurs Erae Touch ou les gants MiMu développés par Imogen Heap, lui permettent de dessiner la musique par le geste et la couleur. “Mes pads, je les vois comme des palettes de peinture”, confie-t-elle. “Et je manipule les sons comme un chef de chœur.”
Mais chez DeLaurentis, la technologie n’est jamais froide : elle devient une extension sensible de la voix, son instrument principal. “Ma voix, c’est le lien entre mon corps et les machines. Elle traverse mes morceaux comme un fil émotionnel.”
Sur la scène du Théâtre de la Mer, elle a su créer un véritable voyage immersif. “Ce lieu est magique. Être en connexion avec la mer, le ciel, les éléments, ça rend le moment unique.”
Un concert atmosphérique, presque cinématographique, à l’image de son nom de scène, hérité de sa mère et clin d’œil à Dino De Laurentiis, producteur légendaire. Une façon de rappeler que la musique de DeLaurentis s’écoute… mais aussi se regarde, se vit, et se ressent.
Juliette Amey