Sète inaugure le Jardin du Sémaphore : un écrin de nature et d’histoire réhabilité

Ce mercredi 11 juin 2025 à 11h, la Ville de Sète a officiellement inauguré le Jardin du Sémaphore, un nouvel espace de verdure surplombant la mer, à deux pas du Fort Richelieu. Jadis laissé à l’abandon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cet ancien terrain militaire est aujourd’hui transformé en un jardin méditerranéen à la fois écologique, éducatif et artistique.

Dès les premiers mots de son discours, le maire de Sète, Hervé Marquès, a tenu à évoquer la beauté singulière du lieu en citant Paul Valéry : « Je suis né dans un de ces lieux où j’aurais aimé naître. » Une phrase qui résonne tout particulièrement dans ce jardin désormais réhabilité, situé dans un cadre exceptionnel avec une vue imprenable sur la Méditerranée.

« Ce paradis a pourtant été laissé à l’abandon pendant de nombreuses années », a rappelé le maire. Racheté en 2019 par la Ville auprès du ministère des Armées pour un montant de 310 000 euros, le terrain a ensuite fait l’objet de travaux de grande ampleur : plus de 60 m³ de gravats et 30 m³ de plantes envahissantes, dont des ailantes et des opencias, ont été évacués. Des cheminements ont été créés, des murs de pierres sèches restaurés, un verger valorisé, et des escaliers construits à partir de matériaux naturels retrouvés sur site.

Un chantier exemplaire et collectif

Le projet, qui s’inscrit pleinement dans la politique environnementale de la Ville, a mobilisé de nombreuses entreprises locales et structures d’insertion. Parmi elles : Sports Environnement, MIGMA, La Griffe Verte, Amexbois, Passerelle Chantiers, et bien d’autres. La Ville a également pu compter sur le soutien de la Région Occitanie, qui a contribué à hauteur de 50 700 euros dans le cadre du programme des Grands Sites Occitanie.

Hervé Marquès a également salué le travail du service Parcs et Jardins, dirigé par Laurent Lafont, ainsi que l’implication de son prédécesseur : « Je ne peux et je ne dois terminer sans avoir une pensée pour François Commeinhes, qui voue une réelle passion à l’art des jardins et qui est à l’initiative de ce projet, réalisé par des mains de maître. »

Un lieu à vocation éducative et scientifique

Le Jardin du Sémaphore n’est pas seulement un espace de promenade. Il devient également un outil pédagogique, déjà adopté par l’école associative La Calandreta, qui y organise des activités éducatives autour de la biodiversité. « Les écoliers vont nous aider à sensibiliser le public au respect de ce site, à la découverte de sa flore endémique », précise-t-il.

Une photo d’archive, retrouvée par la Société d’étude historique et scientifique de Sète, atteste même de la visite du botaniste montpelliérain Charles Flahault sur le site en avril 1909. Une preuve de plus de la richesse écologique du lieu. « Les points les plus arides et les plus dénudés sont les plus favorables à l’herborisation », écrivait-il, soulignant la valeur scientifique de cet espace.

Un jardin d’art, entre terre et mer

Le Jardin du Sémaphore accueille également des œuvres d’art majeures, intégrées à son environnement naturel. Déjà visibles :

  • La punta dell’orecchio de Lucas Mantione,

  • L’Arbre de vie de François Liguori,

  • et la toute nouvelle sculpture Octo de Johan Creten, inaugurée ce 11 juin, dans le cadre des Balades artistiques en Méditerranée. Inspirée par les créatures marines mythologiques, Octo incarne « le lien profond entre l’homme et l’océan », mêlant poésie et symbolisme.

Le Jardin du Sémaphore devient ainsi un nouveau « poumon vert » en plein cœur de la ville, témoignage de la volonté municipale de conjuguer respect du patrimoine, écologie urbaine et accès à la culture pour tous. Un lieu paisible et inspirant, où la nature, l’histoire et l’art dialoguent avec la mer.

Juliette Amey