Philippe Cognée, Sandrine allongée sur la plage 1996 Peinture à la cire sur toile marouflée sur bois 57,5 x 120 cm Collection particulière © artist’s studio © ADAGP, Paris, 2025
Pour son temps fort estival le musée Paul Valéry continue de questionner la peinture avec l'exposition « Philippe Cognée. L’œuvre du temps ». Pour la première fois, l’œuvre de cet important artiste français est exploré sous l’angle du temps, dévoilant la façon dont ses toiles altèrent, brouillent et réinventent les images du réel. Sur plus de quarante ans de création, l’exposition propose une immersion dans une matière picturale où la mémoire, la transformation et l’effacement se livrent en filigrane. Entre dissolution et émergence, l’œuvre de Philippe Cognée déploie une réflexion sensible sur la perception contemporaine du temps.
Ce rapport au temps se manifeste tant dans la récurrence de motifs en dialogue avec l’histoire de l’art que dans la dimension mémorielle ancrée au cœur de sa technique . Sa peinture à l’encaustique, qui déforme et altère les images issues de la photographie et de la vidéo, confère à son œuvre une temporalité palpable, reflétant les effets subtils de la durée. Aux côtés de figures comme Baselitz et Richter, Philippe Cognée s’impose parmi les artistes qui savent traduire visuellement notre perception contemporaine du temps. Si elle peut être balisée par la chronologie, l’œuvre d’un artiste se développe pourtant dans une temporalité complexe et hétérogène, où les ruptures apparentes dissimulent fréquemment des métamorphoses. Dans une telle optique, la question du temps est apparue comme un prisme à travers lequel prennent sens les multiples dimensions de l’œuvre de Philippe Cognée . C’est à partir de cette notion que se sont structurées les réflexions croisées de l’artiste et d’Olivier Weil, commissaire scientifique de l’exposition, qui y ont vu un cadre pertinent pour appréhender la complexité de l’œuvre et en révéler les dynamiques internes. Au musée Paul Valéry a été privilégiée une approche ouverte mais cohérente. Si les pièces tridimensionnelles en ont été écartées, l’exposition embrasse l’ensemble de la production picturale de Philippe Cognée, tout en ménageant des incursions ponctuelles dans l’univers du dessin ou du livre, lorsque l’occasion était donnée d’enrichir le propos général.
« Philippe Cognée. L’œuvre du temps » offre ainsi une vision inédite de Philippe
Cognée, en dépit de la diversité de ses séries et de ses médiums. Loin de se limiter à une simple évolution stylistique, elle propose une immersion dans une réflexion profonde sur le temps, la transformation et l’effacement. La peinture de Cognée, entre dissolution et émergence, devient un lieu où la mémoire, la perte et la persistance s’entrelacent, nous offrant une expérience unique de contemplation et de réflexion.
Sous le commissariat de Stéphane Tarroux, Directeur du musée Paul Valéry et Olivier Weil, commissaire scientifique associé.