Le mercredi 30 juillet, au cœur de l’été sétois, le Théâtre de la Mer s’est transformé en un véritable carrefour musical. Dans le cadre du festival Fiest’A Sète, deux groupes venus d’horizons très différents ont fait vibrer les gradins : Etran de l’Aïr, formation nigérienne emblématique du blues du désert, et Altın Gün, collectif turco-néerlandais aux sonorités psychédéliques.
Derrière cette aventure musicale qui dure depuis près de trois décennies, on retrouve José Bel, président de l’association Métis et directeur du festival. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous raconte la genèse et la vision de cet événement devenu incontournable à Sète. « Le festival est né un peu par hasard, sans stratégie. À l’époque, j’étais disquaire, un lieu de vie très dynamique C’était un point de rencontre pour les passionnés de musique, jeunes et moins jeunes. L’idée d’un festival est née de cette énergie collective, autour d’un petit noyau de fidèles. »
À ses débuts, le festival s’appelait Fiesta Latina, en hommage à la scène cubaine et sud-américaine en pleine effervescence à la fin des années 90. Mais après quelques années, un souci juridique les oblige à changer de nom. « Quelqu’un avait déposé “Fiesta Latina”. On a reçu un courrier recommandé. On s’est dit que le nom, ce n’est pas l’essentiel. On a cherché quelque chose qui nous corresponde : la fête, la ville… et c’est devenu Fiest’A Sète. »
Un festival aux couleurs du Sud
Depuis ses débuts, Fiest’A Sète met à l’honneur des musiques vivantes, venues des Suds, avec une attention particulière aux artistes d’Amérique latine, d’Afrique ou des Caraïbes. « Des musiques chaudes, festives, mais aussi profondes », précise José Bel.
Mais Fiest’A Sète ne se résume pas aux soirées payantes du Théâtre de la Mer. Fidèle à son engagement d’origine, le festival a aussi propos& des concerts gratuits à Poussan et à Sète.
Au-delà des concerts, Fiest’A Sète se veut un lieu de partage, de rencontres culturelles et humaines. « Quand on rassemble un public devant ces musiques, il se passe quelque chose. Des émotions, des échanges… La musique crée du lien. Et nous, on a voulu pousser cette idée jusqu’au bout, en rendant le Théâtre de la Mer plus convivial. À l’époque, la terrasse du haut était à l’abandon, envahie par la végétation. On l’a réaménagée pour en faire un vrai lieu de vie. »
Malgré les soutiens de la ville de Sète, de la Région et du Département, le festival repose en grande partie sur son public fidèle. « Fiest’A Sète vit grâce aux spectateurs. 85 % de notre financement, ce sont les billets vendus. Alors on a besoin que les gens continuent à venir, à prendre leur carte à l’association Métisète C’est ce qui nous permet de continuer à proposer cette programmation exigeante, chaleureuse, et indépendante. »
Fiest’A Sète, c’est plus qu’un festival. C’est une invitation au voyage, à l’écoute, et à la rencontre. Une parenthèse musicale sous les étoiles du Théâtre de la Mer… et une aventure humaine qui dure depuis 28 ans.
Juliette Amey