On ne demande pas à des notes de musique d'avoir du sens. Ni à la poésie, de communiquer des informations. Quel soulagement !
Le comédien Stéphane Keruel et le musicien Guigou Chennevier se jettent sur scène, pour s’aventurer dans la langue vertigineuse de Ghérasim Luca. Drôle et sauvage, à la fois volubile et retenu, résolument contemporain…
Fondée en 2001, la Cie Le Chant de la Carpe mène et partage un travail artistique axé sur les questions liées au langage : le langage, bien plus qu’un outil purement utilitaire, est un ferment de création et d’émancipation.
La compagnie est installée à Niort dans les Deux Sèvres.
Ghérashim Luca, poète né en Roumaine en 1913, et mort à Paris en 1994, en se jetant dans la seine, est l'inventeur d'une langue unique. Édité chez José Corti, il est considéré comme l'un des plus grands poètes de l'après guerre. A l'écart de tout mouvement ou école, il s'oppose à toutes les instrumentalisations du langage. Pour lui, la lettre, c'est l'être. Il opère, dans un tourbillon sonore, une orgie de mots, un refus barbare de toutes les barbaries.