Journaliste placée en garde à vue : "C'est une attaque claire, nette et précise contre la liberté d'informer", s'indigne Ariane Lavrilleux

Selon France Info

Placé en garde à vue pendant près de 40 heures, la journaliste d'investigation Ariane Lavrilleux réagit sur franceinfo et s'inquiète pour la liberté d'informer. Un ancien militaire, soupçonné d'être sa source, est mis en examen. 

"C'est une attaque claire, nette et précise contre la liberté d'informer", s'est indignée vendredi 22 septembre sur franceinfo Ariane Lavrilleux, journaliste du site d'investigation Disclose, placée en garde à vue pendant près de 40 heures, après avoir notamment révélé fin 2021 un possible détournement par l'Égypte d'une opération de renseignement française. "Tous mes outils de travail, dont mon ordinateur, ont été perquisitionnés. On a utilisé des outils de cybersurveillance pour fouiller mes mails. C'est une expérience très violente", témoigne la journaliste. Ariane Lavrilleux est sortie libre de sa garde à vue : "Je ne sais pas si je ne vais pas être mise en examen dans les prochains jours, dans les prochains mois, ce n'est pas du tout exclu", dit-elle. Un ancien militaire, soupçonné d’être sa source, a été mis en examen. "ll y a une volonté de faire taire tous les lanceurs d’alerte", affirme-t-elle.

>> Aide militaire française détournée en Egypte : une journaliste travaillant pour Disclose et "Complément d'enquête" a été remise en liberté après une garde à vue

franceinfo : Que cherchaient les agents du renseignement précisément lors de la perquisition de votre domicile ?

 

Ariane Lavrilleux : Ils cherchaient à m'intimider. Et puis surtout à savoir quelles étaient les sources avec Disclose, depuis quand je travaillais pour Disclose, comment on avait enquêté sur les ventes d'armes de la France à l'Égypte et sur cette coopération mortifère entre la France et l'Égypte puisque la France, depuis 2016, fournit du renseignement militaire et humain gratuitement à la dictature du maréchal al-Sissi pour l'aider à réprimer massivement sa population et effectuer des bombardements de civils dans le désert égyptien sous couvert de lutte antiterroriste. C'est une opération secrète, l’opération Sirli, qu'on a révélée dans l'enquête qui s'appelle "Les mémos de la terreur". Ça n'a pas du tout plu à l'État égyptien et à l'État français qui a ouvert une enquête pour compromission du secret de la défense nationale parce que cette enquête repose en partie sur des notes confidentielles défenses....................

Aller plus loin : https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/journaliste-placee-en-garde-a-vue-c-est-une-attaque-claire-nette-et-precise-contre-la-liberte-d-informer-s-indigne-ariane-lavrilleux_6077274.html