Les Montagnards de Sette
Suite (articles sur la Révolution Française)
Au cours des années 1792-93, les habitants de Sette - comme on l'écrivait alors – apparaissent, d'après les sources dont on peut disposer, animés d'une foi révolutionnaire qui les conduira – sans négliger les affaires locales – à soutenir la domination montagnarde et le "dictature du Bien public". De l'abolition de la royauté à la domination des "Montagnards", ils appuieront la mise en place de la "dictature de la Liberté".
Après la journée du 10 août 1792 marquée par la prise des Tuileries et l'emprisonnement de la famille royale, à Sète, pas une voix ne s'élève pour défendre la monarchie. A partir du 21 septembre, tous les actes officiels seront datés de l'An I de la République française.
Et le nouveau régime se dote des moyens de sa défense : les Sociétés "des Amis de la Constitution et de la Liberté" deviennent des sociétés populaires. Dans le département comme à Sette, la base de leur recrutement s'élargit aux couches socio-professionnelles moins aisées.
La cotisation est proportionnelle au revenu. D'après "L'Hérault de la préhistoire à nos jours" (Bordessoules, 1993), "les sociétés populaires deviennent les fers de lance de la révolution populaire".
A Sète, la société réorganisée est présidée par Campredon, assisté de 2 secrétaires, Batut Guillaume et Gaffarel Jean-Pierre. La "société régénérée" confirme son affiliation à celle des Jacobins de Paris admirée "pour la fermeté de son patriotisme".
La société sétoise, affirme son patriotisme d'abord sur le plan local, en demandant à la municipalité "de faire couvrir le phare du bonet (sic) de la liberté et à faire ôter les fleurs de lys qui sont sur les canons". Utopique exaltation qui explique qu'à l'issue du procès du roi, la société vote une adresse à l'Assemblée nationale, rédigée par l'extrémiste Saint Ferréol, rappelant le "vœu sur le jugement de Louis Capet" et l'inquiétude de la société "sur les troubles qui s'élève (sic) trop souvent dans son sein".
Est-ce là une allusion à la lutte opposant à la Convention Montagnards et Girondins ? Ces derniers - dont nombre sont de la région de Bordeaux – sont hommes de loi, journalistes, négociants des grands ports.
Ils sont hostiles au rôle dirigeant de Paris qui, selon eux, a trop pesé sur le cours des évènements depuis 1789. En face, ceux qui siégeaient en haut de l'hémicycle (la Montagne), menés par les élus de Paris Robespierre, Danton, Marat, forment un ensemble hétéroclite, non moins bourgeois, mais décidé à s'appuyer sur les sans-culottes, le peuple. Alors, face aux menées girondines, la Commune insurrectionnelle mène le siège de la Convention. Sans résultat le 31 mai, mais le 1er juin les députés girondins sont chassés de la Convention. Exclus, pourchassés, la plupart périront misérablement.
A Sète, la société populaire donne son adhésion au cours des choses. Elle soutiendra la Montagne, Robespierre et la politique de Salut Public.
Hervé Le Blanche