On se souvient du duo de chorégraphes Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen qui avaient présenté à Sète en 2016 Badke réunissant dix danseurs palestiniens. Avec leur nouvel opus Lamenta, ils plongent en toute liberté dans les traditions grecques qu’ils mêlent à la danse contemporaine.
C’est lors d’un voyage en Grèce qu’ils découvrent le miroloï, présent dans la région de l’Épire, frontalière avec l’Albanie. Tout à la fois chant de pleureuses lors des funérailles et musique jouée par les tsiganes lors des fêtes patronales ou des mariages, ces exhortations de douleur servent de socle à leur articulation de danse-théâtre. De grands interprètes, gardiens de la tradition, s’allient au flûtiste jazzy Magic Malik pour composer un écrin propice à la réactualisation de ces rituels par neuf danseurs contemporains grecs en quête de transcendance collective.
Corps vacillants, corps de chair et de douleur pour les morts, corps sensuels pour les vivants, la danse se défait progressivement du folklore pour entrer dans une véritable transe.