Le Général Elrick Irastorza reçu par le Souvenir Français à Balaruc-les-Bains

Dans le cadre des manifestations pour la Commémoration du centenaire de l’armistice de 1918, le Général d’Armée Elrick IRASTORZA, Président de la Mission du Centenaire et de la Fondation du Souvenir de Verdun, est venu à Balaruc-les-Bains sur invitation du Comité Le Souvenir Français et avec le soutien de la municipalité,  animer une conférence sur le thème « Grande Guerre : quel regard porter sur l’Histoire apprise ? 

Le nombreux public présent fut tenu en haleine par l’orateur qui, avec passion pour cette époque, parla sans tabous de cette épreuve tragique que vécut notre pays. En s’appuyant sur quelques poncifs entretenus depuis plus d’un siècle, le Général Irastorza nous a invités à partager ses réflexions de passionné d’histoire contemporaine et de chef militaire en nous montrant  que nous n’avions pas fini de découvrir les secrets et les vérités de ce conflit. A force de lire, d’écouter, de s’interroger, il est passé, en effet, de l’histoire obligatoire à l’histoire passion car elle nous permet de comprendre le passé, d’expliquer le présent et de préparer l’avenir, elle est donc un formidable outil d’éducation citoyenne.  Or trop de raccourcis sont imposés aux enseignants en raison du petit nombre d’heures : 3 heures pour expliquer 38.000 heures de souffrances...

La Grande Guerre fut une rupture majeure dans l'histoire de l'humanité ; ce fut une épreuve terrible pour la France : 1,4 million de morts, dont 75.000 ressortissants de l'empire colonial, 3 millions de blessés, 800.000 veuves, 1 million d'orphelins. Les quatre premiers mois de la guerre ont été un coup de massue : d'août à décembre 1914 on compte 400.000 morts, un tiers des pertes d'une guerre qui va durer 52 mois. Ces chiffres dépassent l'entendement.et la France ne retrouvera qu'en 1950 son niveau démographique d'alors.

Le Général Irastorza a ensuite décrypté quelques poncifs en s’appuyant sur les archives - aujourd’hui totalement numérisées donc accessibles - pour rétablir la vérité : la stratégie, la géographie, la gestion désastreuse de l’artillerie lourde, le pantalon garance et la fleur au fusil des soldats français… Il a développé les grandes batailles « cette grande boucherie » que furent la Somme (14 jours, 1936 alliés tués par jour), Verdun (300 jours, 543 français morts par jour) ou le Chemin des dames (192 jours, 260 morts par jour), sans omettre les 741 fusillés pour l'exemple. Il n’a pas oublié la contribution de notre Empire colonial, l’entrée en guerre des américains en 1917, la place des femmes - héroïnes de l’arrière si les hommes furent les héros du front - tant pour soigner les blessés dans les ambulances et hôpitaux militaires non loin des tranchées, que pour remplacer la main d’œuvre masculine à la campagne où elles ont assuré la gestion des fermes et les cultures, à l’usine où elles ont aussi participé à la fabrication des munitions, et à la ville en conduisant les tramways et tenant les commerces.

Il a conclu sur la nécessité de «se souvenir pour comprendre le présent et préparer l’avenir » en rappelant que l’armistice du 11 novembre 1918 a laissé 10 départements français complètement rasés et une bande de 600 km de long sur 50 km de large impropre à toute culture ! Quant à l’Allemagne, elle n’eut pas de dégâts notoires, garda intact son potentiel industriel mais est sortie exsangue de ce conflit.