Une cérémonie à Bouzigues ce 5 décembre pour rendre hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie

 

Le 5 décembre est une journée nationale d’hommage aux « Morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. C’est ainsi que cette journée donne lieu chaque année, à des cérémonies à Paris et sur l’ensemble du territoire.

Elle a été instaurée par le décret n° 2003-925 du 26 septembre 2003. Elle a donné lieu à une cérémonie d’hommage à Paris, le 5 décembre 2013, en présence du ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, quai Branly, devant le Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.

  A Bouzigues, pour commémorer ce 5 décembre, une cérémonie avait lieu ce mardi face au monument aux morts à 9 h 30 . En présence de représentants des anciens-combattants , d'un sapeur-pompier, avec Alicia Roques, Adjointe au Maire, déléguée Economie, commerce, artisanat Conchyliculture, pêche et agriculture, Environnement : étang et littoral, représentant Cédric Raja, Maire de Bouzigues, de représentants de la Mairie, du Commandant Millet de la Compagnie de Gendarmerie de Pézenas, et de membres de l’UNC, il fut fait lecture du discours de Monsieur le Président de l’UNC par B Caussel, trésorier de l'UNC Poussan-Bouzigues,  et par Alicia Roques  pour le message de Geneviève Darrieussecq.

Entre mémoire et fraternité les messages  expriment le souhait que l’on n’oublie pas ceux qui sont morts pour défendre certaines valeurs qui font le ciment de la cohésion de notre pays, celles de la république? mais aussi : «Nous nous rappelons de ces jeunes gens appelés du contingent qui ont fêté leurs 20 ans dans les casernes d’Oran, en patrouille dans les Aurès ou sur la poussière d’une piste, quelque part en Kabylie. De ceux plus âgés qui avaient été des combats contre l’occupant nazi ou qui s’étaient engagés en Indochine. De ceux qui avaient grandi dans les villes ou dans les exploitations agricoles du nord de la France ou du Constantinois.

Nous nous rappelons aussi des Harkis et des autres membres des formations supplétives qui, après avoir payé un lourd tribut au conflit, ont connu avec leurs familles une histoire douloureuse, tissée d’abandon et d’oubli.

Nous nous rappelons également de toutes les victimes des attentats et des exactions qui ont eu lieu avant comme après les accords de cessez-le-feu.

Et, bien sûr, nous pensons à tous ceux qui ont disparu, engloutis dans la déchirure béante ouverte par la guerre. Ils étaient maires, commerçants ou agriculteurs, institutrices ou professeurs. Il reste d’eux le souvenir inscrit dans la mémoire des vivants, celui d’un avenir fauché, d’un amour disparu, d’une espérance éteinte.

Toutes et tous sont morts en Algérie, au Maroc ou en Tunisie, sur ce sol qu’ils connaissaient ou qu’ils ont découvert, dans l’aube blême des combats, dans la journée accablée d’un soleil qui pesait sur la terre ou dans la nuit d’une embuscade, le 26 mars ou le 5 juillet 1962, à une date figée dans la mémoire collective ou bien à une autre oubliée, sauf de leurs proches.

Et puis, les combats prenant fin, il y a les souffrances d’un million de rapatriés. Pour eux, après la déchirure, c’est le déchirement du déracinement, de l’exode, de l’exil pétri de la nostalgie d’une première vie effacée.

Il y a désormais 20 ans que, chaque 5 décembre, la République rend hommage à tous ceux qui sont morts pour la France en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Hommage tardif voulu par un président de la République qui connaissait le prix de cette guerre. Le monument du quai Branly qu’il inaugura il y a 21 ans est devenu le mémorial de toutes les mémoires nationales qui s’y rapportent.

Aujourd’hui encore, plus de 61 ans après la fin du conflit, l’héritage de la guerre d’Algérie est marqué des souffrances qu’elle a créées comme des passions qu’il suscite. Il reste des blessures encore lancinantes sous des cicatrices difficilement refermées. L’année du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie a permis des avancées dans l’apaisement des mémoires blessées et partagées. Comme l’a rappelé le Président de la République, c’est un chemin que nous devons continuer de parcourir, et pour cela il nous faut regarder l’histoire en face et servir la vérité, sans rien effacer, ni rien oublier.

C’est à cette condition que nous pourrons léguer à nos enfants une mémoire qui ne soit pas la réplique des souffrances d’hier et d’aujourd’hui.

Vive la République !

Vive la France !».

L’intégralité du discours sur :Télécharger Message pour la journée nationale d'hommage du 5 décembre 2023

Et pour l'UNC : "60 ans après, la page n’est pas définitivement tournée, malgré la mise en place d’une commission mixte d’historiens français et algériens. Il reste à écrire un livre d’histoire commun apaisant les mémoires blessées, n’oubliant pas les vivants, les disparus et les nombreux anonymes, victimes d’un contexte national et international. A chaque étape de la colonisation et de la décolonisation, ont été broyées des vies des deux côtés de la Méditerranée. Face aux nouvelles menaces apparues dans le monde, restons unis, faisons preuve de force morale, mobilisons-nous, préparons la résilience en protégeant les acquis de notre démocratie et ses valeurs. Préservons l’avenir de notre pays et de nos enfants. Vive la France"

Une minute de silence permettait le recueillement nécessaire. Après ces instants dédiés au souvenir et après avoir chanté la Marseillaise, les participants à la cérémonie ont déposé deux gerbes pour honorer toutes les victimes directes ou indirectes de cette guerre.