Une station sismologique implantée sur le Domaine de Restinclières

Pose d'une station sismologique et intégration de Restinclières à un réseau national de sites de suivi.

Depuis cet été, le domaine de Restinclières accueille un sismomètre pour le Réseau Sismologique et géodésique français, dans le cadre d’un accord l’Observatoire des Sciences de l’univers OREME .

Pour tout savoir sur la construction de la station sismologique présente sur le domaine, rendez-vous sur le site de l'OREM.

Mais qu’est-ce qu’un sismomètre ?

C’est un appareil qui détecte et mesure les mouvements du sol. Le tracé de ce mouvement enregistré sur un support visuel s’appelle un sismogramme.

Que peut-on enregistrer exactement ?

Cet instrument permet d’enregistrer de façon continue et très précise tous les mouvements du sol, qu’ils soient provoqués par les visiteurs du domaine, un séisme au Japon, ou la houle à Palavas.

Comment ?

Les vibrations produites par tous ces phénomènes se propagent à travers le sol, la Terre si la source est assez puissante, et permettent aux scientifiques d’étudier la structure de la Terre, ou d’obtenir des informations sur des séismes nationaux ou lointains.

A quoi ça sert ?

C’est en regardant ces enregistrements (appelés sismogrammes) que nous avons découvert que la Terre est constituée d’une croûte (~30 km d’épaisseur), d’un manteau (~3200km d’épaisseur), d’un noyau externe liquide (~2200 km), et d’un noyau interne solide (~1200 km).

C’est en étudiant les vibrations du sol que les sismologues peuvent localiser les séismes et établir des cartes d’aléas.

Pourquoi avoir choisi le Domaine de Restinclières ?

Pour avoir la meilleure résolution possible dans nos résultats, nous avons besoin que nos instruments soient isolés de tout bruit polluant. Le bruit, pour un sismologue, ce sont les variations de pression et de températures qui font osciller notre instrument, une activité humaine trop importante (voiture, ville,…). C’est pourquoi le domaine de Restinclières a séduit les sismologues : de par sa situation géographique, et parce que le sismomètre est enterré à 6m de profondeur, le domaine est idéal et nous permet d’avoir un signal très clair et peu bruité.

Comment fonctionne la station ?

La station sismologique est autonome ; les données sont tout d’abord enregistrées et traitées par une unité centrale (sorte d’ordinateur dédié à la sismologie). Elles sont ensuite transmises au centre Resif de Strasbourg où elles sont vérifiées, puis envoyées sur le centre national de Grenoble pour être validées. A l’issu de ce voyage, elles sont mises à disposition de tous (chercheurs et public) via le site RESIF.

C’est ce que nous appelons le temps quasi-réel de transmission.

L’OSU OREME assure la maintenance de la station pour prévenir ou résoudre les pannes potentielles (sismomètre, unité centrale, communication).

A terme, l’OSU OREME pourra intervenir auprès du public du domaine pour communiquer sur leur métier, et sur les découvertes qui seront faites grâce à cette station.

Un peu d’histoire

Le 1ere sismoscope, le « Houfeng Dong Yi » qui veut dire « girouette des mouvements de la Terre » (ancêtre du sismographe) a été inventé en 132 par le Chinois Zhang Heng.

Il s’agissait d’une jarre en bronze d’environ 2m de diamètre, ce système reposait sur l'observation d'un mouvement de boules posées dans des bouches de dragon et dont la chute dans la bouche d'une grenouille placée en contrebas permettait d'affirmer que la terre avait tremblé, tout en indiquant la direction du mouvement. Ces dragons étant orientés selon une rose des vents à 8 points cardinaux (N, NE, E, SE, S, SW, W, NW).

Ce sismographe a fonctionné pour la 1ère fois en l’an 138. Une des boules tomba et permit d’établir qu’un séisme venait d’avoir lieu à l’ouest de Luoyang (capitale de l’époque). Quelques jours plus tard un messager venant de l’ouest de Luoyang (province du Gansu) apporta la nouvelle qu’un séisme avait ravagé la région, ce qui confirma l’information donné par le « Houfeng Dong Yi ».

Lexique


Sismomètre : instrument qui mesure le déplacement ou la vitesse de déplacement du sol dans 3 directions (verticale, NS et EW).

Sismogramme : enregistrement d’un sismomètre, déplacement ou vitesse du sol en fonction du temps

Croûte terrestre : partie la plus superficielle de la Terre. Son épaisseur varie entre 10 et 80 km.

Manteau terrestre : partie intermédiaire de la Terre, solide, elle est principalement constituée d’un minéral vert (olivine).

Noyau terrestre : partie interne de la Terre, principalement constituée de fer. Elle se divise en une couche externe, liquide, et une couche interne solide (aussi appelé graine).