Refus du dialogue des représentants de la Poste :les maires des communes de l’Hérault ont décidé de mener une action coup de poing lors de la 13e étape du Tour de France

Face au refus du dialogue des représentants de la Poste et à la carence de soutien de l’Etat, les maires des communes de l’Hérault ont décidé de mener une action coup de poing lors de la 13e étape du Tour de France, entre Nîmes et Carcassonne, le 9 juillet, pour faire entendre leurs revendications au plus haut niveau.

Depuis de nombreuses années, les élus locaux sont pris en étau entre le désengagement de l’Etat, qui voit peu à peu la disparition des services publics, et une population incrédule dont le mécontentement légitime ne cesse de croître.

Et les Maires concernés précisent : "La Poste est donc naturellement devenue le point de cristallisation de toutes les contestations et particulièrement dans les zones rurales. Malgré la volonté et l’engagement des élus locaux afin de préserver des services vitaux pour les populations les plus vulnérables : les seniors et les précaires, la seule réponse apportée par les cadres de la Poste s’est réduite à une fin de non-recevoir pour des questions de rentabilité. Or, nous voulons rappeler à toutes fins utiles, que nos concitoyens, par leur contribution à l’imposition, financent indirectement les services auxquels ils prétendent."

"Non seulement, nous constatons jour après jour la dégradation des prestations de la Poste : réduction des horaires d’ouverture voire fermeture pure et simple des agences communales (impossibilité pour la population active de profiter des services), gestion managériale calamiteuse avec des facteurs et guichetiers peu ou mal formés (problèmes récurrents de distribution), logique de rentabilité qui a peu à peu remplacé le service de proximité et détérioré le lien avec la population. D’un autre côté, le prix du timbre lui n’a cessé d’augmenter de 0,56 euro en 2010 à 1.08 euros en 2020 pour une lettre prioritaire… un accroissement de près de 100% qui devait selon la communication officielle du groupe au 1er janvier 2017 : « assurer la pérennité du service universel dans un contexte de baisse des volumes du courrier »."

"Bien que nous soyons bien au fait que l’avènement d’internet ait profondément modifié les modes de fonctionnement de la population avec la numérisation des courriers (la Poste elle-même n’envoie plus ses fiches de paie en format papier) ou la dématérialisation des démarches, nous ne sommes pas dupes de l’évolution qui se déroule sous nos yeux. L’effondrement de la qualité des missions de services publics (pourtant inscrites dans le contrat d’entreprise passé entre la Poste et l’Etat) ne poursuit qu’un seul objectif : justifier la disparition programmée des bureaux de Poste dans les zones rurales."

"Par un effet domino, la baisse de l’amplitude horaire et le service de moins en moins adapté aux besoins de la population, amènent les clients, pour ceux qui le peuvent, à se déplacer vers les bureaux de Poste dans les centres urbains (pour l’instant préservés) ou à accomplir les démarches via internet. Ce qui, de fait explique la chute de la rentabilité dans nos villages. C’est un plan bien rôdé et qui malheureusement, comme nous le constatons, laisse sur le côté une partie non-négligeable de nos populations en zone rurale."

Nous n’entendons pas nous laisser faire ! Puisque le dialogue est rompu, il ne nous reste plus que des actions plus dures pour faire entendre nos voix et donner un éclairage médiatique à notre combat, afin d’infléchir la direction de la Poste et obtenir le soutien de l’Etat.