Une lettre du CPAM met en colère des infirmiers et infirmières libérales du Bassin de Thau qui se regroupent en un collectif : "LE SOIN NOUS APPARTIENT"

Une lettre du CPAM met en colère des infirmiers et infirmières libérales  du Bassin de Thau qui se sont regroupés en un collectif.

Ils l'on fait savoir aux députés lors de leur réunion publique du 19 novembre :

En premier lieu la lettre du CPAM :

"Madame, Monsieur,
La campagne de vaccination contre la Covid-19 a vocation désormais à se dérouler très majoritairement en ville, au sein des structures d'exercice de droit commun.
Les médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et biologistes médicaux ont ainsi vocation à participer au sein de leurs cabinets, officines ou laboratoires, à la campagne de vaccination, et en particulier à proposer la dose de rappel à ceux de leurs patients qui y sont éligibles. La possibilité désormais offerte à l'ensemble de ces professionnels de commander chaque semaine, sans limite quantitative, l'ensemble des vaccins disponibles en France, doit favoriser cette évolution, gage de proximité et de confiance pour les patients.
Dans ce contexte, les rémunérations (tarifs des vacations) proposées aux professionnels de santé en activité lorsqu'ils exercent au sein des centres de vaccination évoluent à compter du 8 novembre, au profit du nouveau barème accessible via ce lien.
Cette évolution vise à rapprocher les rémunérations proposées en centre de vaccination des niveaux de rémunération de droit commun, et à limiter ainsi les effets d'éviction actuellement observés au détriment d'autres actes de prévention et de soins.
Les modalités de facturation des vacations, via l'envoi des bordereaux dédiés, restent par ailleurs inchangées."

ET VOICI LE COMMUNIQUE QUE LE COLLECTIF A LU ET REMIS AUX DEPUTES : Le collectif ne comprend pas comment les institutions peuvent-elles penser qu'ils et elles  ont délaissé leurs patients au profit des centres de vaccination?


"Nous sommes un collectif d’infirmiers à domicile formé dans le bassin de Thau. A l’heure où la population vieillit et où l’hôpital public est en crise, nous sommes le pilier de la prise en charge de patients à domicile,maillon indispensable et irremplaçable de ce système de santé, tellement envié dans le monde mais qui agonise depuis tant d’années Professionnels polyvalents, nous avons les capacités pour nous adapter à toutes les situations et savons réagir de façon adaptée à toutes les urgences. Nous prenons en charge des patients en hospitalisation à domicile, quelles que soient leurs pathologies, nous assurons le maintien à domicile de personnes dépendantes en coordonnant les différents intervenants,et nous assurons les soins post opératoires à des patients qui, de plus en plus souvent sont opérés en ambulatoire."

"Nous sommes aussi ceux qui organisent les soins palliatifs aux patients en fin de vie, et sommes souvent le seul contact de personnes isolées, en détresse sociale et ce, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, même malades, avec obligation de continuité des soins. Depuis plusieurs années nos conditions de travail se dégradent, et la pandémie de Covid n’a fait qu’aggraver les choses. Depuis mars 2020, nous avons assumé la prise en charge de la population, en conscience, en plus de nos patients chroniques, et faisons preuve d’un dévouement sans faille. Sur le front, sans armes, au premier jour, souvent seuls à se déplacer au domicile de patients, nous avons fait preuve de courage, portés par des applaudissements citoyens. Nous avons pris des risques en travaillant sans masque et sans matériel de protection, et lorsque ce matériel a été disponible, nous l’avons payé au prix fort."

"MAIS pour nous, pas de prime et un Ségur de la santé qui nous a oublié!! Depuis 1 an nous sommes les acteurs indispensables dans la campagne de vaccination contre la Covid. Nous avons démontré que nous sommes capables d’organiser et de coordonner un centre de vaccination, d’aller vacciner sur des bateaux, dans des bus, sous des tentes, à domicile, dans les écoles, et dans des centres d’accueil de sans-abris. Nous avons pratiqué une multitude de test PCR à domicile, dans nos cabinets, dans des entreprises et même sur des plateaux de tournage. On nous a même autorisé à prescrire le vaccin, nous avons ainsi favorisé le développement de la campagne de vaccination et sa continuité pendant l’été, quoiqu’il en coûte, au prix de notre vie personnelle, et parfois de notre santé!!Hier applaudis, nous sommes aujourd’hui suspectés d’avoir agi par intérêt en délaissant nos patients!! Comment accepter de la part de nos instances conventionnelles tant de mépris?"

"Comment nos institutions peuvent-elles penser que nous avons délaissé nos patients au profit des centres de vaccination? Chacun est allé travailler volontairement, sur ses temps de repos, de pause ou de congés, au détriment de sa vie personnelle. Comment accepter que la tarification horaire en centre de vaccination baisse de 13 euros (bruts)depuis le 8 novembre pour la même mission? Quelle profession accepterait cela? Notre profession, exposée, éreintée, depuis longtemps désabusée, n’est plus en mesure de subir les affronts d’indignité et d’indifférence qu’elle subit depuis toujours. Ainsi, nous attendons de vous et dans l’intérêt de tous des gestes forts. STOP aux promesses et aux bravos !! Au moment où la campagne présidentielle débute, et alors que la crise sanitaire s’éternise, la santé n’est pas au cœur des préoccupations des candidats."

"REAGISSEZ!! Sans la santé rien n’est possible! Elle doit devenir une de vos priorités pour la société de demain.Nous l’avons vu ces derniers mois, d’elle dépend l’économie, l’éducation, la culture...notre avenir. Si gouverner c’est choisir, alors nous demandons sur le champ: La revalorisation tarifaire de nos actes.Stop aux actes infirmiers bradés (3èmeacte gratuit, dévalorisation des actes liés au BSI). La revalorisation de nos indemnités kilométriques. Nous payons notre carburant au même tarif que les autres professions libérales mais nous ne percevons pas les mêmes indemnités de déplacement. L’exonération des charges sur les revenus générés lors des vacations en centre de vaccination. La reconnaissance de nos compétences et de notre rôle propre. La reconnaissance de la pénibilité de notre travail avec entre autres l’abaissement de l’âge de départ à la retraite. C’est en répondant favorablement à ces requêtes que l’on pourra apprécier votre reconnaissance pour notre noble métier."

 

 

Et voici la réponse des députés : qui devraient se faire les porte-parole de ces problèmes auprès du Gouvernement ...