Histoire de Joutes en cité médiévale maritime des états du Languedoc

FRONTIGNAN - Siège d’Amirauté de 1630 à 1692

Nul ne sait avec précision à quelle date ont eu lieu les premiers tournois de joutes, certains prétendent que ce sont les soldats de Saint Louis qui auraient imaginé les joutes. Des preuves matérielles de leurs existences datant de 1538, un tournoi devant François 1er à Aîgues Mortes ainsi qu’en 1601 ou des jouteurs s’affrontent devant Montmorency, puis en 1627 sur l’étang d’Ingril, devant le connétable de Montmorency, alors Gouverneur du Languedoc.

En 1629, Armant Jean du Plessis, qui n’est autre que son éminence le cardinal de Richelieu, est accueilli fastueusement dans la cité. Il assiste du haut du chemin de ronde des remparts côté mer à un tournoi de joute qui est célébré en son honneur dans le port lagunaire de Frontignan sur l’étang d’Ingril. (Le canal n’existe pas).

  • Le grau de Gravatel (estuaire) aménagé en 1612, actuellement rue du Grau côté Est du port de plaisance.
  • 3 moulins à vent assurent la production locale de farine de blé, ils sont situés sur la presqu’île du Caramus
  •  les « tintaines » des barques, à cette époque leurs planchers au-dessus de l’eau étaient plus hauts qu’aujourd’hui.
 
Peintures réalisées par Michel Campestre en hommage à l’ensemble des bénévoles qui se sont succédé au fil des années à la glorieuse Société des Jouteurs Frontignanais fondée en 1890 et officiellement en 1945

Ses dirigeants, jouteurs, patrons de barques de joute (timoniers), ramasseurs (de pavois et de lances) patrons des « barcasses » qui assurent le transbordement des jouteurs d’une barque à l’autre. La cheville ouvrière féminine et masculine aux buvettes à la restauration. Une mention amicale pour les rameurs, les musiciens (tambours- hautbois), fanfares et péñas enfin aux artistes concepteur de pavois.

Dans les années 1990, un groupe de jouteurs baptisé « la squadra » se distinguera dans les tournois régionaux. Alain Mauran leader ex- président emblématique de la société de Jouteurs et le super grand champion Claude Massias.

 
Robert AJMONE le dernier ramasseur de pavois et de lances depuis sa barque qu’il manœuvre avec dextérité à la force des bras.Tournoi local de joutes nautiques languedociennes

Tournoi local de joutes nautiques languedociennes

Le premier tournoi, en fonction du pavois retrouvé remonterait en 1881, mais en avait-il eu avant ?

Depuis lors, chaque année pour la traditionnelle fête nationale et locale du 14 juillet la ville vibre par son incontournable tournoi local de joutes nautiques qui se déroule sur le canal. Une tribune est installée plan du bassin face au Caramus accueille la population.

Les barques sont pavoisées de drapeaux bicolores à damier l’un bleu et blanc et l’autre rouge et blanc. Le jury d’un jour est positionné proche de la tribune d’honneur côté Bassin. Le président effectue les annonces à la sono, les musiciens tambours et hautbois sont assis à la proue des barques bleue et rouge, ils donnent le tempo à la cadence des rameurs. Les musiciens de la fanfare où péña sont installés à l’ombre de la tribune dans un boucan d’enfer ils signalent la qualification d’un jouteur.

Le trophée des champions du 14 juillet est atypique,  quel que soit le gabarit, ce trophée est ouvert à la jeunesse frontignanaise, à condition de ne pas être licencié à l'extérieur.

Certains s’inscrivent pour se faire remarquer, parfois pas très intelligemment, dans le but d’épater les copains où amies, mais le jour du combat venu, les forfaits sont légion.

Les jeunes jouteurs initiés par l’école de joutes ont acquis les techniques et les ficelles du combat, ils sont favorisés par rapport aux novices. La joute demande, une puissance physique, un mental bien trempé, avoir un bon équilibre pour rester stable sur la « tintaine », mais cela ne fait pas tout il faut également être un tant soit peu rusé si l’on caresse l’espoir de monter sur le podium.

À la clé, c’est La récompense suprême, être le héros du jour et recevoir des mains des autorités locales, le trophée du vainqueur, le pavois du 14 juillet, une pièce unique et la fierté de voir figurer son nom dans l’histoire des joutes des Ventres Bleus.

Ce tournoi est l’un des tremplins pour accéder à la grande famille des chevaliers des hommes en blancs de la SJF et par la suite d’accéder aux prestigieux tournois régionaux voir nationaux.

Le Bassin lagunaire comblé en 1930 Après plusieurs transformations, il sera aménagé en parking Aujourd’hui un quai s’appelle « Quai des Jouteurs »

« En avant les barques »

AS/MC