Patrimoine frontignanais – Restauration du Four à chaux en Gardiole

Les civilisations anciennes connaissaient la fabrication de la chaux par calcination du calcaire. Égyptiens, Phéniciens, Étrusques, Mayas, Incas en connaissaient également l'usage. Les romains dès le VIé siècle avant notre ère feront un grand usage de la chaux.

Les fours sont généralement bâtis suivant la topographie naturelle à flanc de colline pour durer et ne plus devoir être reconstruit après chaque usage. Les premiers fours durables ont été construits à la fin du XVIIIé siècle. Ils sont édifiés près d’un lieu où abonde le calcaire (éboulis).

Michel Campestre, notre guide conférencier, relate les restaurations du four à chaux en 6 phases successives

  • Phase : 1 Découverte d’un four à chaux oublié.

D à G : Mme Nicole Amétller, Maurice Vidal, l’ex-président Paul GONTHIER MAURIN du C.A.T, Mr Jean Amétller, Maurice Gonthier Maurin équipé d’un appareil photo, André Cablat et Jean Guihaumon

Une délégation de l’association Culture Avenir Tradition en reconnaissance sur le massif bucolique de la Gardiole à la recherche d’un four à chaux indiqué par un ancêtre de la famille Campestre découvert en 1971. L’endroit est impénétrable l’équipe de restauration du C.A.T a dû s’activer à débroussailler les chênes kermès et salsepareilles qui dissimulent ce vestige enseveli de terre argileuse rouge situé sur le versant de l’adret de la colline face à la mer.

  • Phase : 2 Evaluation des travaux décembre 2003.

Maurice Gonthier expertise le travail de restauration à réaliser après débroussaillage. Le four était alimenté de bois par l’orifice (gueulard) situé face à notre photographe.

  • Phase : 3 Le chantier débute printemps 2004

A droite : Marcel Weber et Jean Valette en plein travail, d’extraction et d’évacuation des éboulis de terre et de gravas.

  • Phase : 4 Chantier en cours de restauration

D à G : Serges CLOT, Jean ALINGRIN et Michel CAMPESTRE

La chaux est un produit obtenu à partir de la calcination cuisson à très haute température du calcaire. La garrigue, pays riche de calcaire, fut à ce titre une grande pourvoyeuse de chaux. L’augmentation régulière de la demande de chaux entraîne une déforestation de la broussaille puis de jeunes arbres.

La chaux est le principal mortier utilisé dans la construction mais, elle est également employée dans l’industrie de la savonnerie et dans l’agriculture pour amender les terres trop acides ou argileuses. Elle servait encore pour ensevelir les corps, en particulier lorsqu’ils étaient placés dans le sol des églises ou, lors des épidémies, pour recouvrir les charniers. Et, jusqu’au milieu du XXe, on l'utilise pour peindre les logements ….

  • Phase : 5 Le chantier est presque terminé

Fragment de chaux découvert en fin de grattage du sous-sol. Un échantillon de chaux est offert au musée de Frontignan.

  • Phase : 6 Fin des travaux 2006 et feu de joie des bénévoles.

Ce four de forme ovoïde a une bonne iso-thermie par l’implantation de son foyer en sous-sol, il a un fort pouvoir calorifique pour la cuisson de la caillasse. Les chaufourniers (ouvriers qui s’occupent du four).

Construction du four de cuisson

Une structure voûtée en bois est construite dans la fosse de combustion afin de supporter la charge de pierres et d’aménager un espace pour le feu. Elle sera brûlée au cours de la cuisson. Le chaufournier charge les blocs de calcaire sur cette voûte. Le tout est recouvert de terre pour préserver la température lors de la cuisson. Le feu est allumé dans l’aire de chauffe. La cuisson s’élève à plus de 1 000 °C et se prolonge pendant quelques jours. Le refroidissement dure plusieurs heures avant de pouvoir détacher des blocs de chaux à réduire en poudre.

Four à chaux de type gallo-romain

Restauration effectuée par l’association Culture Avenir Tradition (C.A.T) et entretenu par l’association des Amis du Musée et du vieux Frontignan (AMVF)

AS/MC