Histoire - Le territoire des ventres blaus a fondu au fil des siècles.

Quand le territoire de Frontignan a été dépecé au fil des siècles, notre historien local, Michel Campestre, nous en dit plus sur le sujet.

XVIème & XVIIème 

 
  Henry 1èr de Montmorency

Henry 1èr de Montmorency, connétable de France et gouverneur de Languedoc a choisi le cap de Cette pour l’édification d’un port, il sera nommé gouverneur capitaine de la ville.

Henri IV confiera à Pierre D’Augier l’exécution de la construction du port de Cette sur le territoire de Frontignan ainsi que le creusement d’un canal pour relier la mer Méditerranée à l’estang (étang) de Thau, les travaux seront arrêtés en 1605.

" Une ordonnance du 23 juillet 1596 de Montmorency demande que soit créé "un port au cap de Cette". Cet abri serait protégé par une forteresse afin de parer à tout acte hostile".

Quand une partie du territoire de FRONTIGNAN a permis la construction en 1666 du port. Officiellement la création de la ville de CETTE a eu lieu en 1673, (SETTE) elle s’écrira Sète. (Elle a aussi été appelée localement Montmorencette)

Le roi Soleil a jeté son dévolu sur le « cap de Cette » pour l’implantation d’un port en Méditerranée.

Son éminence royale Louis XIV a repris à son compte cet ancien projet de port et de canal en le modifiant. Les principaux maîtres d’œuvres du chantier furent Jean Baptiste Colbert, le chevalier de Clerville ingénieur et Paul Riquet de Bonrepos. Ce futur port et le fort* assureront la protection des vaisseaux marchands et favorisera le commerce avec le Languedoc. Le souverain a contraint les consuls de Frontignan à sacrifier une grande étendue des terres et de l’étang d’Ingril pour la construction de ce nouveau port sans rétribution financière.

Cette nouvelle ville maritime moderne sera baptisée du nom de la montagnette du cap de « « Cette » le 29 juillet 1666 avec la pose de la première pierre du môle, fin des travaux en 1682.

*construction du fort saint Pierre sous Louis XV de 1743 à 1746

Nota : en 1596, une tentative de création, malheureuse, d’un port à la plage du Lazaret a échoué, il ne subsiste de nos jours qu’un embryon de la jetée le "vieux môle".

 
Pierre-Paul Riquet ingénieur    Jean Baptiste Colbert ministre de Louis XIV

La Bordigue* (enceinte de clayonnage qui sert à garder ou à pêcher du poisson).

Le berceau de la future ville de Sète a vue le jour depuis l’annexion de la partie ouest de Frontignan sur les rives de l’étang de Thau à la Bordigue*.

La pêcherie frontignanaise occupe depuis fort longtemps ce lieu de terre la bordigue. Puis vient l’ouverture d’un grau ensuite le creusement du canal sous Louis XVI de 1776 à 1886 sous la IIIème république* il aura fallu attendre 110 ans pour que l’étang de Thau rejoigne la mer pour permettre le trafic des bateaux de commerce et de pêche. Au bord des quais de nouvelles familles de marins et pêcheurs frontignanais s’approprient les terres en construisant des cabanons. Plus tard la pointe courte née avec l’arrivée des premiers Italiens avec leurs coutumes en 1860-1870… 1880-1910… puis en 1920-1940.

*IIIème République : gouvernement Charles de Freycinet

Une bordigue

« Sa fille, Sète, a dépouillé sa mère Frontignan en la dépeçant de ses terres & lagunes» sans dédommagements.

Spoliations de la lagune et d’une bande de terre à partir du XVIIème.

Le territoire abandonné à l’ouest de Frontignan arrivait jusqu’au pied du mont Saint Clair jusqu’en 1665, avec à sa tête les consuls Jacques Duranc & Pierre Pascal.

  • > Dans un premier temps l’alleu des pêcheurs frontignanais occupèrent la Bordigue* de l’étang de Thau. Celui-ci sera annexé autoritairement par le gouverneur royal pour l’ouverture du grau.
  • > Puis viendra le tour de l’étang les eaux blanches qui sera dépouillé avec une promesse verbale financière en accord avec le 1èr consul Pierre Bonfils et le conseil de Frontignan, cette promesse de versement d’une indemnité n’a pas été honorée.

• Etang d’Ingril (des Grins) au cours des siècles a été morcelé (les eaux blanches, la peyrade, les mouettes) puis seront en partie comblé.

Les limites de la communauté de Frontignan avant 1673: de la pointe des bains de Balaruc, rocher Rouquairol, la pointe des métairies, la gare, le théâtre, la gendarmerie, les ports etc... ( O cercle blanc la Bordigue)

De la pointe du Barrou jusqu’au Bains de Balaruc cette partie de l’étang de Thau bleutée faisait partie des eaux Frontignanaises.

Le hameau de La Peyrade (la fillette de Frontignan)

La Peïrade a fait son apparition suite à l’implantation de familles cheminotes en 1840 et d’autres corporations pour la construction de la ligne de chemin de fer PLM de Tarascon à Sète. La ville de Sète voyant un potentiel d’extension pour de nouvelles industries dans ce faubourg de Sète envisage d’acquérir ce quartier de Frontignan afin d’étendre son territoire pour son commerce et l’industrie.

La Peyrade veut devenir une commune autonome.

Le hameau de la Peyrade devenue riche par son industrie souhaite devenir une commune autonome par quatre fois 1884, 1891, 1906 et 1937, toutes ses requêtes ont été rejetées. « Encore aujourd’hui des bruits courent que la Peyrade est une commune ».

Pour la troisième fois une partie des terres frontignanaise ont failli disparaître pour des raisons économiques et de gouvernance.

MC/AS