Musc'art 112: Georges Chateau, un témoin de fer et de faire, des temps passés

Georges Chateau, le deuxième invité, après Armonia Lemaître de ce dernier Musc’art du jeudi 4 novembre, était loin d’être un inconnu pour les habitués du cénacle pluri-artistique qui va bientôt fêter ses 10 années d’existence, mais c’est un Georges enrichi de pensées philosophiques propres aux grands sages de ce temps, qui a exprimé des paroles lourdes de sens, avant de sortir de ses caisses, sa collection de précieux vieux outils, qu’il entretient et chérit, comme des témoins du passé laborieux des artisans et de la paysannerie de sa région de cœur, la Lozère.
 
Cette région, la Lozère, Angela Mamier, en présentant Georges, n’a pas manqué d’en souligner sa rudesse de climat mais aussi et surtout le chaleureux esprit de ses gens, dont Georges est un digne représentant. Montrer combien il reste attaché à ses racines par l’intérêt qu’il porte à ces outils qui ont servi les savoir-faire ancestraux c’est aussi montrer pour Georges comment l’Homme est « sorti des cavernes » par son ingéniosité. Mais au fil de son histoire ce même homme est en train aujourd’hui de perdre contact avec la matière pour se consacrer à une société de consommation effrénée, devenue son nouveau mode de vie, alors que depuis Salomon et son temple, l’Homme exerçait son pouvoir sur la nature, qu’on a en quelque sorte détruite en utilisant les énergies fossiles. En train de perdre son âme comme le disait Bergson, ce même Homme revient à la nature, c’est son intérêt, sinon….. !
Trêve de philosophie. Georges a sorti quelques-uns de ses 1000 outils de sa collection pour en dire le nom, en expliquer leur utilisation, leur génie et dire combien les Compagnons du Tour de France d’aujourd’hui représentent de savoir-faire technique et moral face à une société qui « consomme pour consommer », Georges y revient toujours et avec raison.
Hache de mineur numérotée, roue, pics, tenailles, pinces et autres outils utilisés par tous les artisans possibles et les agriculteurs, ont fait vibrer dans nos esprits de belles images de notre passé pas si lointain, puisque ces outils se sont surtout développés entre 1848 et 1960, les sociétés Mc Cormick et Westinghouse étant les grands noms de ce développement technique en matière d’outils et de machines.
Et ces outils, Georges les manipule d’autant mieux qu’il réalise toute une gamme artistique de sculptures métalliques, où il fixe pour le plaisir des yeux l’habileté manuelle qui caractérisait l’homme, celui qui faisait résonner le marteau sur l’enclume de son enfance, et qui devrait encore le caractériser aujourd’hui, le travail d’artiste de Georges en étant un exemple.
Le repas servi au restaurant Côté Mer après les deux prestations a lui, fixé la chaleur humaine qui reste toujours au cœur du groupe Musc’art, lequel se retrouvera le 2 décembre dans une autre salle –à préciser- pour écouter Jacques Carles qui affolera les esprits en présentant « le monde de demain » qui se profile à nos horizons.