« Vendanges sans toi » à Gigean, un beau succès

Avec comme toile de fond les derniers mois du premier conflit mondial, Jacques Brun, auteur et metteur en scène de la pièce "Vendanges sans toi", vous invitait à suivre à Gigean, à la Halle des Sports, d'une part, sur le front de la guerre 14/18, la vie de plusieurs militaires et, pour l’un d’eux – Justinien Poujol – le quotidien de sa famille et de ses proches restés à l’arrière.

La pièce nous proposait un va et vient entre le front et l’arrière, se permettant à certains moments des incursions dans l’imaginaire de tel ou tel protagoniste.  "Vendanges sans toi, 1914 – 1918 à GIGEAN." Une très belle pièce qui vous replongeait, outre dans la vie des languedociens durant cette période, dans celle des tranchées et du Front.

Les 11 et 12 novembre, la Compagnie Professionnelle du Kiosque créée en 1995 et dont les créations s’appuient tantôt sur le travail d’auteur de Jacques Brun tantôt sur des textes classiques ou contemporains vous faisait donc remonter le temps. A noter que ces spectacles ont été financés en partie par Sète Agglopôle...

Près de 500 spectateurs venus de Gigean et du Bassin de Thau ont pu effectuer un retour vers le passé qui sentait bon la vigne et la campagne, mais aussi la poudre et l'enfer des tranchées.

Car de 1914 à 1918, ils furent des milliers, des millions à quitter leur foyer, leur région aussi, pour aller se battre sur le "Front"

Si le 11 novembre, c'est l'armistice... La liste est longue très longue de ceux qui ne reviendront pas dans leurs villages...

Les enfants de Gigean,heureux momentanément accompagnent ceux qui dans les rues annoncent en musique la fin de la guerre, mais pour d'autres rien ne viendra remplacer, le père, le fils ou le mari qui ne reviendra pas...

.Vous étiez alors transportés en septembre 1918 dans ce village du Languedoc au milieu  des vignes, à Gigean, non loin des étangs, où la récolte s’annonçait prometteuse.

Pourtant, pour la quatrième année consécutive, Justinien Poujol ne sera pas là. Mobilisé en 1914, sur le front entre Amiens et Château-Thierry dans la Marne. L’absence est lourde pour ceux qui attendent ; leur quotidien est fait d’inquiétude, d’angoisses mais aussi d’espérance. Les bras des femmes, des anciens, peinent aux tâches matérielles mais les lourdes grappes bien mûres d’Aramon et de Carignan ne sauraient attendre…

Un retour sur ces derniers mois de guerre qui n'annonçaient rien de bon, avec une certaine résignation...

« Au nord, loin de la douceur de Septembre qui baigne le Midi, c’est un quotidien de boue, de peur, de feu qui rythme la vie des soldats. Justinien le vigneron, Justinien le laboureur, Justinien dont la terre est le quotidien, la découvre brulée, martyrisée, ne faisant qu’un avec tous ces hommes enfouis dans les tranchées. Cette terre de France pour qui tant de camarades sont déjà tombés…"

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Vendanges sans toi  nous propose le temps de ce spectacle, d’entendre tous ces hommes, toutes ces femmes qui ont vécu des années d'angoisse et de souffrances physiques et morales. Et même si l'armistice vient clôturer la guerre il faudra plusieurs décennies avant que les cicatrices qu'elle a laissées ne s'estompent car elles ne disparaîtront jamais.