A Sète, le quotidien de l'action sociale raconté par celles et ceux qui la font

 

Humanité, accompagnement, écoute, accueil. Ces mots reviennent souvent lorsque l’on pousse les portes du Centre communal d’action social (CCAS) situé avenue Maréchal Juin. Passé l’espace de réception du public, une enfilade de bureaux sert à la fois aux services administratifs et à l’accueil des personnes. Il y a ce monsieur qui n’a pas les moyens de placer son papa en maison de retraite, cette maman en attente de relogement avec sa fille lourdement handicapée, ces jeunes qui n’ont plus rien. Chacun à la recherche de solutions ou simplement d’une oreille attentive. “On met en place une approche globale de la personne quels que soient ses besoins” résume Sandrine Clerc, directrice du CCAS. “Plus de 80 % de notre budget va directement aà l’accompagnement humain. C’est ce pourquoi on existe” appuie Jocelyne Gizardin, vice-présidente. Le social, l’adjointe au maire pourrait en parler des heures durant. Comme de cette dame âgée qui s’inquiétait car le bus ne passait plus dans sa rue ou des jeunes qu’il faut aider “avant que leur vie ne bascule”. Elle laisse aussi volontiers la parole aux nombreuses femmes, et quelques hommes, qui aident les Sétois(es) au quotidien. Témoignages…

 

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Avec ses treize travailleurs sociaux, le service insertion solidarité tient un rôle primordial : il vient en aide aux jeunes, aux bénéficiaires du RSA, aux sans domiciles fixes et même parfois aux seniors. Un accompagnement transversal qui passe entre autres par l’aide légale. “Un sujet qui touche à quelque chose de très délicat chez les familles car il s’agit par exemple d’aider à placer une personne âgée en maison de retraite” explique Hélène Gauthrin, chef du service.

“Récemment, on a reçu un monsieur qui n’avait pas les moyens pour placer son papa. Il se sentait mal et nous a remerciés parce que c’est la première fois qu’il recevait de l’aide. Je me suis dit ce jour-là : voilà pourquoi on fait notre métier” raconte-t-elle.

L’accueil est également primordial. “Les gens sont parfois mal à l’aise ou stressés donc on doit pouvoir les laisser parler, les entendre et leur répondre” poursuit Hélène Gauthrin. Avec la volonté de la municipalité d’effectuer des visites à domicile aussi souvent que nécessaire. Pour aider notamment les personnes ayant des difficultés à sortir de chez elle suite aux confinements successifs.

 

Ne pas avoir assez d’argent pour manger, se loger ou se soigner, des préoccupations au cœur du travail du pôle social jeunes du CCAS. “La difficulté la plus courante, c’est la subsistance, des jeunes qui n’ont plus rien et qui, bien souvent, ne sont pas sans domicile fixe. Mais il peut aussi s’agir d’accès au logement ou de mobilité” observe la responsable, Muriel Garidou. Pour tous ces problèmes, des aides individuelles sont prévues via le Fonds d’aide aux jeunes. A l’instar du paiement d’une carte de bus ou la distribution de colis alimentaires du Café de la paix, l’épicerie solidaire du CCAS.

“On intervient de plus en plus sur des aides liées à la santé pour les jeunes qui veulent se faire soigner ou accéder à une thérapie” poursuit-elle.

Ces dossiers sont étudiés tous les 15 jours avec plusieurs acteurs. De janvier à septembre, 100 demandes avaient déjà été traitées. Un autre dispositif très concret consiste à distribuer des kits d’hygiène comprenant lessive, savon, brosse à dent, gel désinfectant et coupes menstruelles pour les femmes. “46 kits ont été distribués en 2020. Avant ils étaient réservés aux jeunes mais on les a étendus à tous les publics” complète Muriel Garidou.

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La crise du Covid-19 a beaucoup mobilisé le service autonomie du CCAS qui s’occupe des personnes âgées et handicapées. Il entretient un lien permanent avec ses bénéficiaires. Grâce au lancement de la ligne “Allo seniors”, ensuite appelée “Ligne bleue”, le service a pu traiter 286 appels pendant le premier confinement. “L’activité a été relancée lors de l’ouverture du centre de vaccination avec parfois 100 appels par jour pour des questions d’éligibilité et d’aide à l’inscription” précise Caroline Auxietre, chef du service autonomie du CCAS. Les personnes âgées dans l’incapacité de se déplacer ont même pu être transportées au centre de vaccination à l’aide du Mobibus. Le portage de repas s’est révélé essentiel. Le service assure désormais la livraison de 156 repas à la journée.

“Dans la vie d’une personne âgée, une hospitalisation, une chute ou un décès peut bouleverser le quotidien. Ces personnes sont en recherche de sécurité et de vie sociale” souligne Caroline Auxietre qui rappelle que les Sétois qui sollicitent le CCAS font l’objet d’une évaluation plus globale. “Ce qui permet de déceler d’autres problématiques chez une personne qui vient nous voir pour de la téléassistance ou pour participer à des activités”.

 

Le pôle petite enfance compte une centaine d’agents dont Jade Roig, coordinatrice petite enfance et plus jeune cadre du CCAS. Dans les structures multi-accueil (crèches), une des spécificités est l’accompagnement des enfants à besoin spécifique et/ou en situation de handicap. 54 enfants étaient concernés en 2020.

“Une éducatrice spécialisée repère les problèmes, aide les familles et forme les personnels à l’accompagnement. Chaque enfant est différent donc on s’adapte” explique Jade Roig.

En plus des crèches traditionnelles, huit assistantes maternelles agrées offrent un accueil à domicile avec des temps de regroupement hebdomadaires pour favoriser l’éveil et le développement. Comme partout au CCAS, l’action se veut transversale. Le service déploie ainsi le dispositif AVIP à la crèche Hippocampes pour aider les parents à l’insertion professionnelle. “L’idée est de se mettre en relation avec Pôle emploi pour accueillir plus facilement les enfants de parents en recherche de travail ou qui suivent des formations” détaille la jeune femme.

Espaces adolescence et jeunesse (EAJ), ludothèques, salle La Passerelle… Des lieux tous gérés par le centre social du CCAS pour proposer des activités aux habitants en plus de celles déjà mises en place dans les centres sociaux Villefranche et Gabino. Mais ce volet animation n’est qu’une partie du travail. “On a une majorité de demandes pour de l’accès aux droits car on héberge des permanences gratuites. Concrètement, les habitants peuvent voir un avocat, bénéficier de la médiation familiale, avoir de l’aide administrative ou accéder à des ateliers d’alphabétisation” présente Mathilde Pujuguet, directrice adjointe du centre social, qui donne l’exemple de cette maman isolée qui a trouvé un emploi, mais qui a besoin d’aide pour prendre en charge sa fille porteuse de handicap. Le centre social porte une attention particulière aux 11-25 ans.

“On reçoit des jeunes qui n’ont pas d’emploi et pas de formation. On les aide à faire un CV et à développer leur projet professionnel. Récemment, une jeune fille est venue nous voir parce qu’elle n’avait pas de place pour faire ses devoirs à la maison. On a pu l’accueillir dans un EAJ” continue la directrice adjointe.

Autre point fort du centre social : la tarification. “10 euros pour l’adhésion individuelle et 15 euros pour les familles avec deux enfants à l’année” étaye Ahmed Zeghari, le directeur du centre social.