Journées Jean-Vilar : Levé de rideau sur un programme-hommage à l’homme de théâtre

Si Avignon doit son festival qu’il créa en 1947, Jean Vilar fut, tout au long de sa trop courte existence, un sétois très attaché à sa ville natale. Le rideau de sa vie s’y leva en 1912, avant le dernier acte, en 1971, dans sa demeure appelée « Midi le juste », en hommage à Paul-Valéry. L’héritage fondamental, « la culture pour tous », qu’il nous a légué sous ces mots « ensemble, pour unir », font partie de l’identité de la ville. Et c’est ce sétois, fils de Catherine et Etienne Côme-Vilar, merciers de profession, que la Ville s’apprête à fêter les 14 et 15 octobre prochain. A travers un partenariat entre le musée Paul-Valéry, le théâtre Molière et le conservatoire Manitas De Plata, une série d’évènement jalonneront ces deux journées.

 

Des tables rondes sont prévues pour réunir des personnalités qualifiées, qu’elles aient été proches de Vilar comme Jacques Téphany, son gendre, ou qu’elles soient impliquées dans le domaine du spectacle vivant, tels Jean Varela, directeur du Printemps des comédiens à Montpellier, Nathalie Cabrera, directrice de la maison Jean Vilar à Avignon, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano du Centre Dramatique National (CDN) de Montpellier et, sous réserve, Stanislas Nordey, comédien, metteur en scène, directeur du théâtre national de Strasbourg. Notons aussi la présence de Violaine Vielmas, auteure de Jean Vilar, une biographie épistolaire. 260 lettres de et à Jean Vilar (Actes Sud).

Des spectacles et représentations alterneront avec les tables rondes. En dialogue avec l’accordéoniste Pascal Contet, Marie-Christine Barrault (nièce de Jean-Louis Barrault, comparse de Vilar) proposera une lecture du recueil des Notes de service. Les élèves de la classe théâtre du CRI ainsi que des Sétois témoins, passeurs de mémoire, amoureux des mots et désireux de s’exprimer sur Jean Vilar, ponctueront les rencontres avec des « pastilles artistiques ».

Le dimanche 15 octobre, les rues de la ville seront investies par la roulotte de la compagnie de théâtre La Cabane : chaque arrêt donnera lieu à la représentation de saynètes puisées dans le répertoire, à des lectures et à des dialogues avec le public. La classe théâtre du conservatoire clôturera les journées le dimanche après-midi au théâtre Molière, avec un court spectacle. Une exposition de photos d’Agnès Varda (photographe officielle du festival, dès 1947) dans les jardins du musée Paul Valéry et en ville, illustrera enfin les grands moments avignonnais ainsi que la vie de la troupe du Théâtre National Populaire.

Pour Claude Muslin, conseillère municipale en charge de l’éducation culturelle, les journées Jean-Vilar sont « l’occasion de renouer avec le grand homme de théâtre, son lien avec Sète, ses inspirations et son héritage culturel qui perdure. La nouvelle génération connaît Vilar de nom. Une rue, un théâtre, une plaque commémorative mais peu l’homme de théâtre. Il était essentiel pour la Ville, de renouer avec l’esprit de Vilar ». Des journées Vilar qui s’inscriront dans le temps, puisqu’elles alterneront, tous les deux ans, avec les journées d’un autre Sétois, voisin de Vilar au cimetière Marin, Paul Valéry : « Vilar est le troisième homme, Brassens et Paul-Valéry sont souvent mis en avant à travers beaucoup d’actions. Ce sera donc l’occasion d’inscrire l’héritage de cet homme, dans le temps » insiste l’élue qui voit pour l’avenir « un grand nombre d’actions culturelles, avec pourquoi pas, des visites guidées sur les pas de Vilar, des pièces de théâtre de rue, comme à Avignon ou encore des ateliers dédiés à la jeunesse, pour faire connaître Vilar »