La ville se résout à abattre 4 arbres par sécurité

La Ville de Sète, soucieuse de l’état et de l’entretien des arbres en ville, a diligenté un expert forestier sur l’état de santé de 4 platanes, à la suite il y a quelques semaines de la chute d’une très grosse branche (photo ci-dessus), qui heureusement n’a pas fait de blessé. Le rapport est sans appel les 4 arbres expertisés vont être très prochainement abattus. L’expert détaille notamment dans son rapport : « il n’y a donc aucun lieu d’attendre pour abattre cet arbre dangereux » ; « il présente un risque de rupture, avec des dégâts potentiellement importants compte tenu de son site d’implantation. C’est pourquoi son abattage est également à prévoir rapidement » ; « la partie vivante de l’arbre est en déport, l’arbre est dangereux et son abattage est très urgent (risque immédiat) ».

Deux platanes se situent sur l’avenue Victor Hugo et les deux autres sur le boulevard Danielle Cazanova (ils seront remplacés).

Ce dur choix était une question de sécurité car les arbres, tellement fragilisés, auraient pu s’écrouler à tout moment. Il est toujours délicat pour une Ville soucieuse des apports d’arbres et de végétation en ville (environnement, ombrage et confort de vie) de prendre la décision au bon moment : conserver l’arbre le plus longtemps possible mais éviter un accident pouvant être dangereux.

Les platanes présentaient des symptômes de phellin tacheté. Ce champignon, qui n’est pas contagieux, peut avoir plusieurs origines : un accident, un écorçage du tronc ou encore un acte malveillant. Le phellin tacheté empêche la bonne cicatrisation de l’arbre et les bourrelets de cicatrisation de se former normalement. Au fur et à mesure du temps (sur plusieurs années), ce champignon, qui se nourrit du bois, colonise l’ensemble de l’arbre, le fragilise jusqu’à ce qu’il tombe.

Dans le cas de nos platanes, le champignon aurait profité d’une taille mal conduite (c’est-à-dire non adaptée pour sa cicatrisation) datant d’une trentaine d’années. Depuis 1998, le service Espaces Verts de la Ville procède avec une taille architecturée en rideau. Cette méthode consiste à élaguer les branches de moins de 2cm de diamètre afin de garantir la bonne cicatrisation de l’arbre.

Extraits du rapport de l’expert :

« […] ces arbres présentent des symptômes de phellin tacheté. Ce champignon lignivore provoque une pourriture blanche du bois (dégradation de la lignine) très active. La partie atteinte perd rapidement sa souplesse et sa tenue mécanique. Le champignon détruit systématiquement les bourrelets cicatriciels que l’arbre produit pour se défendre, en se développement donc tant radialement qu’en profondeur. La branche atteinte, ou le tronc présente alors ces successions de micro-bourrelets secs concentriques très caractéristiques. La fructification, pas toujours visible sur l’arbre concerné, est un placage beige, en « peau de chamois. » C’est l’un des champignons les plus fréquemment impliqués dans les ruptures d’arbre et de branches en ville. Lorsqu’une branche est atteinte, on peut gagner un peu de temps en l’amputant, mais à moyen terme, le champignon apparait généralement sur une autre partie : l’arbre reste toujours dangereux. […] »