Arcady et Josette : une rencontre de cinéma

Cette histoire commence à Alger, au début des années 60. Une époque tumultueuse qui obligera une partie de la population à rentrer “au pays”, l’autre pays : la France. Parmi ces voyageurs, le futur grand réalisateur de films, Alexandre Arcady.

De cet exil, Alexandre Arcady en a raconté des petits morceaux dans plusieurs de ces films, comme “le coup de Sirocco” ou “Là-bas mon pays”. En 2004, il écrit un livre autobiographique, “Le petit blond de la Casbah”, qui raconte sa vie de jeune adolescent à Alger, dans les rues de cette ville en mutation, mais aussi dans l’immeuble remplit de vies dans lequel il habite et se lie d’amitié avec ses voisins. Parmi ces voisins, la jeune Josette.

Et sans le savoir encore, cette histoire prend un tournant décisif. Alexandre Arcady et Josette partagent de beaux moments ensemble, et surtout Josette lui fait découvrir pour la première fois le cinéma ! C’est elle qui est la première pierre à l’admirable édifice que sera la carrière d’Alexandre Arcady (“Le grand pardon”, “Ce que le jour doit à la nuit”, “Hold-up”, etc…). Première sortie ciné des deux ados à l’Olympia d’Alger : “Jeux interdits” de René Clément ! De quoi marquer les esprits… Les séances devant le grand écran deviennent des sorties régulières qui permettent aussi d’échapper un peu cette époque troublée.

Vient le temps de quitter l’Algérie. Un peu précipités, Alexandre et Josette se perdent de vue. Pendant 50 ans.

Jusqu’au jour où Alexandre reçoit un coup de fil. Josette est elle aussi rentrée en France depuis des décennies, elle vit entre Montpellier et Sète et cherche à le recontacter depuis longtemps. L’émotion est intense, surtout qu’Alexandre Arcady travaille au même moment sur le mixage de son dernier film : “Le petit blond de la Casbah” ! Mais ça, Josette ne le sait pas. Coïncidence ? Quelque chose de plus fort que ça, diront certains.

C’est décidé, pour l’avant-première de son film, Alexandre Arcady veut revoir Josette. Ils sont tous les deux proches des 80 ans et ont toute une vie à se raconter. Et c’est ce qui va se passer ce vendredi 3 novembre, à Sète, à l’Espace Georges Brassens, avant la projection de “leur” film au Comoedia à 20h30, en présence du réalisateur. Avec l’aide de Jeanne Corporon, adjointe à l’audiovisuel, qui aura permis d’organiser ces belles retrouvailles, Alexandre Arcady et Josette pourront écrire la suite de l’histoire.