Sète
"C’est avec tristesse et émotion que j’ai appris le décès, mercredi soir, de notre ami Christian Imparato.
Au-delà de la disparition d’un homme bon, généreux, à la gouaille facile et à l’accent chanteur, c’est une partie de l’histoire et du patrimoine de notre ville qui s’en est allé.
Chantre du micro lors des rencontres du FC. Sète des années 80/90 et évidemment maître de cérémonie des Grands Prix du lundi de la Saint-Louis, celui que ses amis surnommaient affectueusement “Le Rescatore” en était devenu un acteur incontournable grâce à son interprétation exceptionnelle des “Marchés de Provence”, repris en chœur par des milliers de spectateurs, juste avant les revanches.
“A la Saint-Louis, il y a trois moments incontournables” se plaisait à dire Loulou Molle, autre légende des joutes disparue voici quatre ans, “la descente de la Bourse, les Marchés de Provence et la finale du Grand Prix”.
Depuis plus de trente ans, Christian formait avec son ami intime, Minal, le duo le plus célèbre des joutes Languedociennes. Et tandis que Minal caressait les mots avec volupté, au gentil sarcasme redouté, Christian, lui, veillait au parfait déroulement du tournoi.
Même s’il ne fut pas un jouteur de génie, capable de soulever les montagnes, ou d’arrêter les ponts, Christian est aujourd’hui entré au panthéon des joutes languedociennes, au côté de tous ceux qu’il admirait profondément.
A son épouse, sa famille, ses amis, je présente mes plus sincères condoléances."
François Commeinhes, Maire de Sète
Après une inauguration réussie et une lecture passionnante d'une partie de la correspondance de Flaubert par le comédien Yves Ferry, suite du Festival Les Automn'Halles (34200 Sète), ce jeudi 23 septembre : au programme Alexis Jenni (18 heures au musée-Galerie d'Art Le Réservoir), puis un hommage à Jean-Claude Carrière (21 heures au cinéma Le Comœdia, tarifs cinéma).
Jocelyne Fonlupt nous précise : "Après l'intervention de Laurent Cachard, président des Automn'Halles, suivie du mot de Marie Testa, la directrice de la médiathèque François-Mitterrand, qui accueille en grande partie le festival samedi et dimanche, et l'inauguration officielle du festival par François Commeihnes, maire de Sète, un apéritif dans les jardins du musée a réuni les spectateurs.
Yves Izard : Yasmina Khadra, avec Le sel de tous les oublis, vous nous entraînez dans la descente en enfer d'un homme que sa femme vient de quitter brutalement. On entre comme d'habitude dans la tête d'un homme qui frôle la folie.
Mais cette fois, vous vous interrogez sur la place que les femmes occupent dans une société en pleine mutation?
Yasmina Khadra : Il n'y a pas que la place de la femme en Algérie qui exige une attention soutenue. Nous enregistrons un grand retard littéraire à tous les niveaux. L'Algérie n'a pas livré toute la part de ses zones d'ombre et de lumière. Son histoire, pourtant riche, n'est que parcimonieusement traitée par les écrivains. Nous accusons un énorme déficit dans ce sens. Il y a tellement de sujets en jachères, d'angles de vue occultés, d'approches béquillardes. Certes, la femme demeure le parent pauvre de notre littérature, mais la société en général souffre de l'absence d'un traitement plus large et plus ambitieux.
Yves Izard : Avec ce roman, vous revenez en Algérie, dans une époque post coloniale, pourquoi? Est-ce pour mieux interroger ce qui se joue dans ce combat entre modernité et tradition?
Yasmina Khadra : Absolument. Comment comprendre l'échec de notre politique actuelle et la régression qui en découle sans se référer aux années 1960 qui ont vu l'Algérie accéder à son indépendance après quatre mille ans d'occupation étrangère?
Yves Izard : Quel regard portez vous sur le Hirak et la situation en Algérie?
Yasmina Khadra : Nous avions une chance inouïe de nous en sortir définitivement, mais la naïveté du Hirak s'est heurtée à la diablerie d'un système corrompu et jusqu'au boutiste. Depuis le début des marches massives, j'ai essayé d'alerter l'opinion, à travers ma page Facebook, quant aux failles du Hirak qui refusait de choisir des personnes susceptibles de l'incarner. Aucun mouvement révolutionnaire ne peut aboutir s'il n'est pas porté par des voix identifiables en mesure de fédérer l'ensemble des revendications. Cela n'a pas été le cas, et mouvement est resté anonyme, et donc inefficace. J'ose espérer que le Hirak revienne très vite, avec une vraie feuille de route et des leaders unanimement loués.
Yves Izard : 19 ans après Les Hirondelles de Kaboul où vous nous nous emmeniez au sein d'un couple dévasté par l'oppression du régime taliban, comment vivez-vous ce retour au pouvoir des islamistes les plus radicaux, et craignez-vous ses conséquences sur le monde?
Yasmina Khadra : Le retour des Talibans était prévisible. C'est ce que j'avais déclaré à la presse, il y a des mois. La présence des alliés en terre afghane a échoué à cause des choix politiques. Les alliés ont tablé sur des responsables peu fiables, corrompus et vassaux, et la fourberie a fini par fausser tous les projets engagés en Afghanistan. De leur côté, les Talibans savaient que le temps travaillait pour eux et ont fait montre d'une patience qui, malheureusement, a payé. Les alliés ont cherché à proposer leur mode de vie à un peuple dont ils ne connaissaient pas grand-chose. Dans la précipitation, ils ont perdu de vue l'essentiel : la culture et le véritable mode de vie des Afghans. On ne peut bousculer l'ordre des choses sans le renverser d'une manière ou d'une autre. Cependant, le retour des Talibans est, sans doute, la faillite de trop. J'en suis très peiné.
Et trois questions à… Sedef Ecer
Le Festival du livre de Sète, Les Automn’Halles, a le plaisir de recevoir Sedef Ecer pour une table ronde consacrée au premier roman en compagnie de deux autres primo-romancières, Dima Abdallah et Abigail Assor, le samedi 25 septembre, à 11 h 30, à la médiathèque Mitterrand. En attendant, nous avons voulu en savoir plus sur la genèse de Trésor national.
Sedef Ecer, vous êtes auteur dramatique, scénariste, metteur en scène, comédienne, et maintenant romancière avec la parution en janvier dernier de votre premier roman Trésor national. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’écriture romanesque ?
Sedef Ecer : J’ai déjà écrit un roman en langue turque et des nouvelles en turc et en français donc disons que c’est un premier roman français car j’avais déjà expérimenté cette écriture romanesque, celle de « l’objet terminé », contrairement aux textes que l’on retravaille avec une équipe.
C’est la tentative de coup d’État raté en 2016 qui m’y a amenée : un peu comme la narratrice, j’ai senti que quelque chose était en train de mourir, le pays était en train de se transformer de manière irréversible et je me disais que je ne retrouverais plus jamais l’ancienne Turquie et j’ai eu besoin d’une écriture solitaire. J’ai commencé à m’intéresser au pays de mon enfance et comme j’avais grandi, exactement comme la narratrice, sur les plateaux de cinéma, j’ai commencé à regarder les vieux films de mon enfance.
Votre narratrice, Hülya/Julia, trouve d’ailleurs ses jalons au rythme des coups d’État (1960, 1971, 1980 et celui raté de 2016). Cet ancrage du roman dans la vie politique turque est-il important pour vous ?
S.E. : Oui, puisque c’était le point de départ de tout. C’est toujours comme ça, une fois que quelque chose commence à m’habiter ; un personnage, une situation, une scène, je commence à prendre des notes. Je lis, regarde, écoute tout ce qui peut m’aider. Puis, un jour, je sais que le matériau est là, que je peux commencer à écrire. Et pour ce roman, je savais dès le début que les coups d’État allaient rythmer le récit, qu’il y aurait les différentes pistes à tisser (l’amour, l’art, l’amitié, la politique) et j’ai organisé les temporalités en fonction de ça. Lorsque mes personnages vivaient des choses, la grande Histoire n’était jamais loin. Je me disais, un peu comme dans la tragédie grecque, ce n’est pas la faute des monstres, c’est celle des « Dieux », en l’occurrence, celle du destin politique d’un pays.
Trésor national est aussi un immense hommage au cinéma et à la fiction en général. Vous-même avez joué enfant dans vingt-cinq longs métrages et ce, dès l’âge de trois ans. On vous a parfois qualifiée de Shirley Temple turque… Une expérience qui vous a aidée dans l’écriture de ce roman ?
S.E. : C’est un aspect qui a probablement été déterminant, lorsqu’on a vécu une enfance pareille, on ne peut pas en sortir indemne, avoir un rapport normal à la réalité. À l’âge où l’on se construit, entre 3 et 11 ans, les adultes qui m’entouraient allaient sur un plateau pour raconter des histoires. Déjà que l’endroit entre la réalité et la fiction est poreux chez les enfants, comment aurais-je pu ne pas croire en ces histoires qui, pourtant, étaient fabriquées de toutes pièces et de plus, pour la plupart, étaient totalement loufoques ? Disons donc que ce n’est pas une expérience qui m’a « aidée » mais une expérience qui m’a construite totalement, qui a façonné ma manière de vivre, de croire aux récits… Et puis aussi, j’ai grandi sur les genoux des divas adulées et j’ai probablement puisé dans cette expérience pour raconter mon personnage d’actrice-trésor.
Propos recueillis par Jocelyne Fonlupt-Kilic
[Encadré]
Trésor National, Sedef Ecer, éd. JC Lattès, janvier 2021.
Au 11 rue Paul Valéry, à Sète, une galerie vous attend. Celle de Bernard le Gulvout, un artiste Sculpteur-Tourneur, un homme qui ne fait pas beaucoup de bruit, mais qui réalise des oeuvres magnifiques en dominant, le bois, le fer, le feu... La matière...
Ce créateur fourmille d'idées et se lance des défis : il sculpte aussi le verre depuis quelques temps et n'a pas hésité à se lancer dans la peinture en y associant de la cire d'abeille pour obtenir des réalisations qui ont chacune un caractère particulier.
Et bien-sûr, d'une matière à une autre, il ne pouvait que les associer, créant des sculptures qui vous séduiront.
Poussez la porte de la Galerie BLg, c'est au bas de la rue Paul Valéry... Vous serez conquis...
Plan des restrictions de voirie à Sète, en cours et à venir :
Un des dispositifs mis en place à Sète pour favoriser la démocratie participative est le Conseil municipal jeunes.
Cette instance vient d’être renouvelée pour deux ans. La cérémonie d’investiture des 32 nouveaux collégiens a eu lieu mardi 21 septembre dans la salle de l’Hôtel de Ville qui accueille habituellement les conseils municipaux, salle Plantevin.
“L’engagement des jeunes sétois est un sujet qui me tient particulièrement à cœur, et je suis très honoré d’inaugurer ce 3e mandat qui participe au développement de la citoyenneté en donnant la parole à la jeunesse” a souligné le maire François Commeinhes, aux côtés de Corinne Azaïs, adjointe à l’éducation et de Manon Tisseur, conseillère municipale. Une cérémonie qui pouvait être suivie en direct par les parents dans la salle des mariages de la mairie.
S’investir dans des projets pour le bien commun, voilà l’objectif du Conseil municipal jeunes. Protection de l’environnement, actions auprès des seniors, organisation d’événements pour les jeunes…
Timothée et Éloïse ont pu présenter quelques idées qui jalonneront le travail du CMJ sur les deux ans à venir. “Demain, c’est vous qui serez aux responsabilités donc le but est aussi de partager votre vision de la ville” a insisté François Commeinhes.
“Avec à la clé la concrétisation de projets” a rappelé Corinne Azaïs. Exemple avec la campagne contre le harcèlement à destination des jeunes Sétois lancée à la rentrée 2019. Une action de prévention qui avait fait l’objet d’une campagne d’affichage sur les panneaux publicitaires de la Ville.
Ce mercredi 22 septembre, Etienne Guyot, préfet de la région Occitanie, Didier Codorniou, vice-président en charge de la Méditerranée, représentant Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, et Patrice Lafont, président du Comité régional de conchyliculture de Méditerranée, étaient réunis à la Maison de la Mer à Sète, en présence du directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture du ministère de la mer, Eric Banel,pour présenter et signer le premier contrat de filière conchylicole en France et en Occitanie.
Ce contratde filière, d'une durée de 3 ans, a pour objectif de fédérer les conchyliculteurs autour d'une vision et d'un projet de développement communs. L'ensemble des partenaires signataires (Département de l'Hérault, Sète Agglopôle Méditerranée, Commune de Leucate, Syndicat Mixte du bassin de Thau, Cépralmar, Lycée de la Mer de Sète et la Chambre d'Agriculture de l'Hérault) étaient également présents.
Le secteur de la conchyliculture fait face à de nombreux défis : fortement impacté par la crise sanitaire, le réchauffement climatique, l'enjeu du renouvellement des générations... Afin de trouver des solutions à ces problématiques, pérenniser l'activité des entreprises et impulser une nouvelle dynamique de développement, l'Etat, la Région et le Comité régional de conchyliculture de Méditerranée ont mené un travail deco-construction avec les partenaires techniques et institutionnels(Département de l'Hérault, Sète Agglopôle Méditerranée, Commune de Leucate, Syndicat Mixte du Bassin de Thau, Cépralmar, Lycée de la Mer de Sète, Chambre d'Agriculture de l'Hérault, Ifremer, CPIE du Bassin de Thau, CCI de l'Hérault, Syndicat RIVAGE, Département de l'Aude, SAFER Occitanie, Agglomération du Grand-Narbonne, Communauté de Communes de la Domitienne...), auquel150 conchyliculteurs ont participé activement, pour définir le contrat de filière. Cette démarche participative a permis de définir 3 orientations stratégiques :
- Développer l'adaptabilité et la résilience des écosystèmes face aux changements climatiques et aux pressions sanitaires, en créant une écloserie-nurserie sur la zone halieutique de Sète-Frontignan, en diversifiant et sécurisant les productions, en modernisant les outils de productions, et en créant un environnement de production durable ;
- Accompagner les entreprises au quotidien et sécuriser les espaces de production,en développant des méthodes de production plus durables, en accompagnant les installations-reprises et transmissions d'entreprises, en préservant le foncier conchylicole et en installant un observatoire technico-économique de la filière ;
- Promouvoir la conchyliculture et ses produits, en faisant la promotion des produits, en partageant et en formant à des pratiques plus durables, en communicant sur les différents métiers, en développant de nouveaux marchés et de nouvelles activités, en en garantissant la qualité des produits via notamment l'obtention de signes officiels de qualité.
Une coopérative conchylicole sera créée, elle permettra de porter des actions communes (rénovation de tables conchylicoles, transformation et valorisation des produits, accompagnement administratif...) et de structurer la profession pour accompagner le développement des entreprises.
« Ce contrat de filière conchylicole est une démarche exemplaire et unique engagée par la profession conchylicole. La crise sanitaire nous a amené à réagir vite et la profession a accélérer le diagnostic partagé de la situation pour identifier les leviers d'action pour consolider, développer l'activité conchylicole. Le contrat qui en résulte propose des actions concrètes pour moderniser les outils de production et anticiper les évolutions.L'enjeu est de taille pour la production dans les lagunes d'Occitanie qui représente 10 % de la production nationale : il s'agit de poursuivre et consolider cette activité, en la rendant moins vulnérable aux aléas climatiques et plus autonome en production. Pour accompagner la profession dans son adaptation, l'État a mobilisé le Plan de relance et les crédits du Plan Littoral 21, en soutenant trois actions très opérationnelles du contrat : la réalisation de tables expérimentales conchylicoles du futur et les études pour installer des bassins de mise à l'abri et développer une écloserie sur place. Je salue la dynamique collective qui s'est mise en place dans le cadre de ce contrat qui porte jusqu'en 2023. Nous devons d'ores et déjà préparer la période 2024-2027" à valoriser ».Etienne Guyot, préfet de la région Occitanie.
« Initiative unique en France, je suis fière que le premier contrat de filière conchylicole soit signé en Occitanie. Comptant plus de 500 producteurs et représentant 10% de la production nationale, la conchyliculture est un secteur essentiel de notre économie bleue. Coconstruit avec les professionnels et leurs partenaires, ce contrat de filière permettra de fédérer cette filière autour d'une vision et de projets communs, avec comme objectif de développer le dynamisme et l'attractivité de la conchyliculture régionale. Ce contrat permettra également de développer la production, de mieux faire connaître ses produits de qualité. C'est un des objectifs de notre Pacte Vert, rendre notre modèle de production alimentaire plus durable, de développer un approvisionnement plus local et rendre accessible au plus grand nombre une alimentation saine et de qualité. » Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée
« La démarche de Contrat de filière a été initiée fin 2018 afin de répondre d'une part au besoin de structuration de la filière conchylicole, et d'autre part aux grands enjeux auxquels nos entreprises doivent faire face aujourd'hui et demain. Je suis heureux et honoré d'avoir réussi à mener cette concertation main dans la main entre conchyliculteurs et partenaires. Nous avons ainsi bâti un plan d'action ambitieux mais néanmoins réaliste et nécessaire pour sécuriser et pérenniser nos entreprises à l'horizon 2030. Si ce Contrat de filière est la consécration de 3 années de travail en synergie et en repositionnant toujours les professionnels au cœur de la démarche, je crois qu'il est surtout un bel outil et le moyen le plus efficient pour, tous ensemble, relever les défis majeurs de la conchyliculture régionale. » Patrice Lafont, président du Comité régional de conchyliculture de Méditerranée.
Intervention de Mr le directeur des pêches maritimes et de l'aquaculture du ministère de la mer, Eric Banel
La conchyliculture en Occitanie c'est :
- 530 producteurs répartis sur 2 départements : l'Aude et l'Hérault - 2 zones de production en étang à Thau et Leucate - 4 zones de productions en mer :Gruissan, Vendres/Fleury d'Aude, Frontignan/les Aresquiers et Sète/Marseillan - 7 300 tonnes d'huîtres produites par an - 3 700 tonnes de moulesproduites par an - 2 500 emplois directs et indirects |