Sète
Les voeux de l'équipe municipale de Sète, pour la solidarité à Sète en 2022 ?
Jeudi 10 février, rencontre à la librairie L'Echappée Belle à 18h30 avec Aurelie Jourde autour de son roman « les Jaloux saboteurs » chez Most editions .4
Ensuite s'est tenue la réunion du GIR (Groupe d’intervention Rapide) pour rappeler les modalités de l’action non violente de blocage...
L'influence de Sète se faisait sentir, surtout au XIXè siècle, sur les petits ports de l'étang (en fait, la lagune) de Thau : Bouzigues, Mèze, Marseillan. Pour amener du vin à Sète, ou en exporter (ainsi que des alcools) par le canal du Midi vers Toulouse, des types spécifiques de bateaux furent utilisés. Ils remplirent leur office jusqu'à ce que, dans le cas de Marseillan, les camions citernes les supplantent.
Dans l'ouvrage Le Transport du vin sur le canal du Midi (éd. Causse, 1999, collection La Journée vinicole) sont distingués trois types de bateaux de transport. Etait utilisée même la "barque de mer", petite tartane à quille horizontale de 15 mètres de long pour 5 de large, tirée par une voilure latine classique. Pour naviguer sur l'étang et en partie sur le canal du Midi, on utilisait la "barque de patron" ou "barque de canal". Cette embarcation à fond plat, aux flancs presque rectilignes et aux extrémités très pleines, pouvait emporter 120 tonnes de fret.
Longue de 28 mètres pour 5,3 de largeur, elle supportait 1,60 m d'enfoncement. Le mât central était aisément abattable. Il portait une voilure latine en navigation sur les étangs, mais une voile carrée en guise d'auxiliaire pour le trajet sur le canal. Entièrement pontée, la barque de canal emportait en cale et en pontée des demi-muids de vin (soit 800kg) ou des cargaisons de blé, d'huile, de sel. Par ailleurs, une barque n'était ni "de mer", ni "de canal", c'était la "barque sétoise". Plus allongée que la barque de mer, la proue pourvue de guibre (soutènement en bois du beaupré), d'un gréement latin, elle transportait des demi-muids de vin depuis les petits ports de l'étang de Thau vers Sète.
A l'ouest du bassin de Thau, le port de Marseillan, nous rappelle-t-on, était actif dès le Moyen-Age. Il profita de la proximité de l'embouchure du canal du Midi dès 1689 quand fut mis en eau le tronçon Trèbes-Les Onglous, ce qui ouvrit la voie vers Toulouse. Et dès le XVIIIè furent établis des liens avec Sète où l'on allait livrer des variétés locales de vin, appréciées parfois par des négociants parisiens.
Mais c'est à la fin du XIXè siècle que le trafic sur l'étang connut son apogée. Les 3 barques de canal de l'armateur Germain Cousin assuraient la liaison avec Toulouse. Une dizaine de barques assurent le trafic avec Sète en 1894. Elles abordent au lieu dit "Tabarka", en face des chais des établissements Bulher qui font commerce de vin en gros. Or, malgré les travaux de dragage, l'envasement envahissait le port. Et le trafic se poursuivit à la baisse. Cependant, en 1920-21, 14 bateaux "d'assez fort tonnage" (?) assuraient le trafic vers Sète des vins et alcools. Les embarcations étaient celles de 3 armateurs : Emmanuel Henri (4 bateaux), Alexis Miramond (4 barques dont laMarseillaise, le Saint Pierre), Louis Boudou (6 barques dont le Saint Etienne, le Brûle l'Air, Les trois frères).
En 1960, le trafic touchait à sa fin : un seul bateau alimentait les établissements Noilly-Prat et Baïsse. Les camions l'avaient emporté. La route avait vaincu la voie d'eau.
Hervé Le Blanche
EXPOSITION ANDRÉE VILAR AU RESERVOIR A SETE
Andrée Vilar (épouse de Jean Vilar)
Andrée Vilar (1916-2009) Femme poète, illustratrice, peintre, dessinatrice, Andrée Vilar (1916- 2009) laisse une œuvre méconnue, importante et diverse dont plus d’une cinquantaine de pièces seront présentées au Réservoir à Sète. Un voyage à travers le temps pour faire la lumière sur une artiste discrète et passionnée.
Cette (re)découverte est le fruit d’un travail d’inventaire familial (réalisé en majeure partie par sa petite fille Clémence et son fils Christophe). Et met en évidence une oeuvre foisonnante de gravures, pastels, encres, dessins et tapisseries...
Autant de supports présents tout au long de son évolution artistique. Depuis ses débuts jusqu’à ses ultimes travaux, c’est le spectacle d’une production où se mêlent la douceur et la puissance des formes, l’intime et le mythe.
Vers l’âge de vingt ans, elle réalise une série d’autoportraits très significatifs de son don pour le dessin et la gravure sur bois. Ses débuts à Paris se feront en duo avec sa soeur cadette, Valentine Schlegel, céramiste et sculptrice. Elle réalise les motifs décoratifs et les engobe tandis que Valentine est la potière de leur production commune. À trente ans, Andrée est mariée à un autre artiste sétois, Jean Vilar. Elle devient mère de trois enfants... Le temps libre qui lui reste est consacré à son travail de peintre. Les encres des années 1960 sont représentatives d’un imaginaire très influencé par ses racines méditerranéennes. On y voit les oiseaux marins, le vent, les nuages, des corps de femmes, le soleil, les barques, et très souvent la mer, la mer, toujours recommencée... Plus tard, la douceur de ses gouaches où les corps tout en courbes baignés dans une harmonie de tons si délicats, évoquent le silence de la contemplation.
On retrouve dans ses différentes productions, tous supports et techniques confondus, la même atmosphère que dans ses poèmes. La mémoire des lieux est omniprésente, le souvenir de sa ville natale bien sûr, Sète et sa lumière, son horizon, ce petit bout du monde où commençait le sien. En 1970, elle se consacre à une série de tapisseries principalement inspirée de thèmes mythologiques (Daphnée, Narcisse, Leda, Icare...). Et dès 1972, elle participe à l’exposition de groupe Contemporary Tapestries, au Forum Gallery de New York, aux côtés d’artistes tels que Picasso, Prassinos, Ubac, Daquin, Gleb, June Wayne...
Ses pastels des années 1980-1990 évoquent eux aussi la quête d’une sérénité toute méridionale. Quant à ses modèles choisis pour ses natures mortes, ils semblent « sagement réels ».
Andrée Vilar était dotée d’une connaissance poétique et littéraire profonde qu’elle aimait partager, et dont le premier bénéficiaire fut son homme de théâtre, Jean. Dans les mots des poètes elle trouvait ses images, qui à leur tour devinrent les mots de ses poèmes...
Tel était son monde idéal. Elle fréquenta de nombreux artistes tout au long de sa vie, issus comme elle des beaux-arts de Montpellier et des arts décoratifs de Paris, ou d’autres peintres sétois parmi lesquels Gabriel Couderc, François Desnoyer (parrain de son fils Stéphane), Maurice Sarthou, Camille Descossy, Jean-Raymond Bessil, Pierre Nocca... Au théâtre, elle fait la rencontre de Mario Prassinos, Léon Gischia (peintre et décorateur du TNP), Alexandre Calder, Edouard Pignon, Jacno...