Label national de Sobriété Foncière pour la ville de Séte : pour les Élus du groupe Ensemble pour Sète il faut un changement de paradigme

Les Élus du groupe Ensemble pour Sète tenaient une conférence de presse ce samedi 20 mars  dans leurs locaux de l'enceinte Lakanal pour évoquer le label national de Sobriété Foncière obtenu par la ville de Sète, dans le cadre du programme Action Cœur de Ville.

Car ils sont inquiets sur l'utilisation "enfumeuse" de ce label qui pour eux est un paravent "écolo" et qui ne change rien à la politique menée par le Maire de la ville selon eux.

Ils précisent qu'il n'y a pas d'interrogations sur le futur et que ce label n'aborde pas vraiment les problématiques écologiques ce qui permet actuellement aux élus de la municipalité de mener une politique des années 80.

 

"Avec ce label, d'une durée indéterminée, pas d'organisme de contrôle des actions,très peu d'obligations si ce n'est de nommer un chef de projet et un élu référent et de plus pas de dynamique pour aider les personnes défavorisées."

"Et sachant que ce label concerne Sète Agglopôle,on préfère bétonner plutôt que verdir, de la zone commerciale de Balaruc à la Zone Est de Sète"

Pour les élus d'Ensemble pour sète, il y  contradiction avec de nombreuses communes en France qui prennent le chemin inverse Et si la phase d'expérimentation doit durer 3 ans, il faudrait un changement de paradigme au niveau de Sète.

Madame Estryn-Behar précisait :

Depuis quand avoir augmenté d’un quart environ la superficie construite de la ville s’appelle « Sobriété foncière » ?

Nous lisons dans le dernier bloc-notes du maire du journal Sete.fr que Sète est « récompensée pour son mode de développement qui limite la consommation foncière et préserve ainsi l’environnement ». Il est aussi écrit que « sont ainsi reconnus nos efforts menés depuis des années pour réduire la consommation d’espaces ».

Mais, il suffit de regarder la carte des 7 quartiers de Sète pour constater que le quartier 2 « Littoral » a été doublé par la création de Villeroy et ses Salins et que le quartier 4 « Canal entre deux mers » sera plus que doublé par la construction des 1800 logements de l’entrée Est secteur sud. C’est au moins une extension d’un quart de la superficie de la ville sur des zones humides à protéger pour l’entrée Ouest et sur une zone polluée pour l’entrée Est (pollution de l’air des sols et les pollution sonores).

 

Concernant l’entrée Est, utiliser des friches industrielles polluées pour réaliser des espaces verts, des bâtiments universitaires, industriels ou des gymnases aurait été intéressant, mais, les utiliser pour des habitations, présente des risques non négligeables pour les futurs habitants.

1°) Pollution de l’air

La semaine prochaine, le parlement européen débattra de la révision des normes de qualité de l’air. Ce qui sera décidé pourrait changer radicalement la donne pour l’air que nos enfants et nous-mêmes respirons. Il y a 10 ans les seuils d’alertes ont été fixés à des niveaux bien plus élevés que ceux préconisés par les données scientifiques. Or la qualité de l’air déjà qualifiée de moyenne a dégradée, lors de l’enquête préalable au début du chantier (p19 de la synthèse de la MRAe -DREAL de l’étude d’impact) devrait encore être soumise à une dégradation du fait de l’augmentation du trafic router liée aux 1800 logements et aux nouveaux parkings en centre-ville. Les nouvelles normes de normes de qualité de l’air ne pourront qu’être dépassées.

 

2°) Pollution des sols

Les pollutions des sols liées aux anciennes et actuelles activités industrielles sont incomplètement connues. Il sera mis en place un confinement sur site des déblais non inertes. Sur plusieurs parcelles, le recouvrement des pollutions des sols par une couche de 30 cm ou 50 cm de terre saine ne suffit pas.

Ce confinement des pollutions des sols reste préoccupant, comme le montre le programme lui-même :

  • La plantation d’arbres fruitiers ne sera pas acceptée ;

  • La surveillance et l’entretien régulier des réseaux d’eaux usées et d’eaux pluviales sera nécessaire pour limiter les risques de fuite vers les sols ;

  • La mise en place du réseau d’eau potable se fera dans une tranchée garnie de sable propre afin d’empêcher tout contact avec le sol en place ;

  • La rehausse de la côte plancher des locaux d’activité à 2,4m

  • L’aménagement de l’ensemble des logements à partir du R+2

  • Pas d’implantation d’établissements sensibles sur la ZAC Est rive Sud (pas de crèche, pas d’hôpital, pas d’école). Or le rapport d’activité du CCAS constate un fort déficit en places pour la petite enfance (36,3 places pour 100 enfants contre 56 places pur 100 enfants en France).

 

3°) L’ambiance sonore

Les façades donnant sur l’avenue Gilbert Martelli présentent des niveaux de bruit en façade supérieurs à 65dBA en période diurne et/ou supérieurs à 60 dBA en période nocturne.

Dans des recommandations publiées mercredi 10 octobre 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose des seuils sonores à ne pas dépasser.

C’est une pollution dont les effets sur la santé ne sont plus à démontrer : facteur de stress et de troubles du sommeil, le bruit serait responsable de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, de stress, de dépression et d’obésité. La branche européenne de l’OMS édicte des seuils sanitaires qu’il serait conseillé de ne pas dépasser. Au terme d’une analyse de la littérature scientifique, les experts de l’OMS recommandent ainsi un seuil pour l’exposition moyenne de 53 décibels (dB) et un seuil de nuit de 45 dB pour le trafic automobile. Pour le trafic ferroviaire, ces valeurs sont respectivement fixées à 54 et 44 dB.

La réponse, envisagée par des menuiseries équipées de double vitrage acoustique de type 4/16/10 ainsi que par des entrées d’air acoustiques adaptées, implique de vivre fenêtres fermées. Est-ce ainsi que les habitants veulent vivre ? Soulignons que les périodes chaudes qui vont augmenter ainsi que les risques de pandémies telles que la COVID19 obligent à ouvrir grand les fenêtres.

 

Par contre le processus de rénovation urbaine est de fait extrêmement lent

L’opération cœur de ville, confié à la SA Elit, avec les moyens importants mobilisés par les partenaires pour favoriser la réussite de l’opération, la résorption de l’habitat indigne et des logements vides prendra plusieurs dizaines d’annéesau rythme actuel.

La redynamisation des centres-villes sur les différentes thématiques a théoriquement 5 axes :

- Axe 1 : de la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville;

- Axe 2 : Favoriser un développement économique et commercial équilibré ;

- Axe 3 : Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions ;

- Axe 4 : Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine ;

- Axe 5 : Développer et favoriser l’accès aux équipements, services publics, à l’offre culturelle et de loisirs.

Or, alors que la part du logement ancien (construit avant 1948) est très importante (8 160 logements) et que le taux moyen de vacance est de 16% soit 1305 logements vides, le rythme depuis 2008 de rénovation du cœur de ville est celui-ci :

146 logements sur les 178 prévus dans l’opération PRI ILE SUD entre 2008 et 2019

69 logements sur les 263 prévus dans l’opération PNRQAD centre-ville

Et sont à venir : uniquement 128 logements dans le projet PNRQAD sur plusieurs années.

Le budget opération cœur de ville est en fait utilisé pour rénover la façade de la Mairie et pour le Parking Stalingrad. De plus a été voté un avenant pour la mise en œuvre d’un projet Smart city fin 2019 avec mise en œuvre par « ENGIE solutions » dès 2021

A l’inverse le foncier disponible en ville a été totalement utilisé par les promoteurs qui ont eu les coudées franches. Comme l’a détaillé Laurent Hercé, de nombreux espaces verts en ville ont été détruits pour construire des immeubles, dont les balcons vont parfois jusque sur la route elle-même (ex : immeuble Belles passantes), et toute construction de bâtiment public, qui pourraient s’avérer nécessaire, devient impossible."