Le « Y’ a qu’à, faut qu’on », plutôt le « HAKA » des Gardiens de Thau

Communiqué de Catherine Chauzit, Présidente des Gardiens de Thau, ses ports, sa lagune.

 

"Les jets de mégots et de déchets, parlons-en ! Un incivisme quotidien, dont nous sommes chacun témoin. Un mégot jeté par terre si difficile à ramasser dans les rues surtout entre les pavés comme sur les plages, génère une pollution à la fois visuelle et environnementale. En parvenant jusqu’à la mer via les avaloirs ou les égouts, il est devenu le premier responsable de la pollution des océans, dépassant tout le reste, c’est pour dire... Petit déchet, grande pollution. Sans compter le coût de ces incivilités sur le domaine public."

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"Mais pourquoi diable les fumeurs jettent-ils leurs mégots par terre ? Impatients de s’en débarrasser, ils paraissent toujours ahuris quand on leur fait la remarque : « je l’ai jeté sans y penser » ou « il n’y a pas de cendriers à proximité ». Un geste banal pour le fumeur-pollueur qui pense même que le mégot est biodégradable. Est-ce normal de continuer à voir dans les films récents les acteurs en gros plan jeter leurs mégots de cigarettes après une dernière taffe sans même se donner la peine de les écraser avec leur chaussure? Nous ne sommes plus à l’époque des films noirs des années 50. Si même la culture ne fait aucun effort pour nous aider à changer les mentalités, nous sommes mal barrés. Bref, on laisse le fumeur agir de cette façon sans aucune pression sociale, en toute impunité car rares aussi sont ceux qui vont réagir quand celui-ci jette son mégot à terre."

 

"Alors quoi faire ? Comment lutter contre l’incivisme ? Vous savez, le manque de respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont notamment ses lois. Dans certaines villes, jeter son mégot peut coûter jusqu’à 180 euros, ça fait cher la clope ! Alors, on sensibilise les fumeurs-pollueurs ou on les sanctionne sans sommation ?"

"Ici, à Sète, il n’y a à ma connaissance ni répression ni sensibilisation. On s’appuie par défaut sur les citoyens bénévoles pour éradiquer les incivilités, vous savez, ceux qui mènent par exemple des actions de nettoyage sur la plage ...

« Des actions valorisantes pour les personnes engagées », allez-vous me dire...Personnellement je kiffe pas ! Mais en tant qu’associatifs, être de vrais ambassadeurs sur les politiques à mener, ah oui ça on aime bien .

 

Bref, comment alors encourager les fumeurs à jeter leurs mégots aux bons endroits, c’est à dire dans les cendriers ? 

En commençant par lancer une opération de sensibilisation ; À Sète, il faut lancer une campagne «coup de poing» de communication et de sensibilisation auprès des fumeurs;"

"En déployant des dispositifs visant à limiter les jets de mégots par la mise en place de poubelles assorties de cendriers le long des plages et sur les trottoirs du centre-ville et des quartiers mais aussi dans les parcs (trop rares à mon goût) sans oublier la forêt des Pierres Blanches, ce qui permettraient aux fumeurs de jeter leurs mégots sans risque de combustion;

En distribuant des cendriers jetables sur les plages et dans les principaux points publics durant l’été (un projet non abouti par manque de volonté des politiques qui reste d’ailleurs toujours en travers de la gorge des Gardiens de Thau ...)

Ou en dernier recours, rendre les plages non-fumeurs..."

"Et pourquoi pas responsabiliser les établissements privés sous convention ou non pour une gestion des déchets produits par leur clientèle ou leurs employés en les aidant à placer par exemple des cendriers urbains à la sortie de leurs établissements ou commerces.

Allez, j’arrête avec Allez, j’arrête avec les « y’a qu’à, faut qu’on » !

Tout ça pour dire que pour une vraie lutte contre l’incivisme, il faut une volonté politique. Nous, chez les Gardiens de Thau ce qui nous importe, c’est la protection de l’environnement mais pas forcément à n’importe quel prix (si !?). Le but c’est de ramasser de moins en moins de déchets et que les autorités quelles qu’elles soient, nous accordent un peu de considération et une oreille attentive quand il nous arrive d’avoir une bonne idée...

 Mais, au fait, il y a les jets de mégots, mais il y a aussi les jets de cannettes, l’envie pressante que l’on soulage en urinant sur la voie publique, les nuisances sonores générées par nos 2 roues, le stationnement sur un emplacement réservé aux personnes à mobilité réduite sans oublier le fait de ne pas ramasser les déjections de son chien sur la voie publique. Stop, stop ! Ce ne sont pas les incivilités qui manquent pour s’exprimer à nouveau sur le sujet ..."

Par Catherine Chauzit, Présidente des Gardiens de Thau, ses ports, sa lagune.