Henri LOISON, Président du comité des usagers du bassin de thau du cycle de l'eau communique au sujet de la création d'une Société d’Economie Mixte à Opération Unique (SEMOP).

Henri LOISON, Président  du comité des usagers du bassin de thau du cycle de l'eau communique au sujet de la création d'une Société d’Economie Mixte à Opération Unique (SEMOP).

Henri LOISON
 
 
 
"Syndicat intercommunal d’adduction d’eau potable du Bas Languedoc (SAEBL)"

"Depuis le début du mois de janvier 2022, le SAEBL précédemment en affermage avec la société SUEZ anciennement Lyonnaise des Eaux, a choisi par décision du comité syndical à la majorité des voix de créer une Société d’Economie Mixte à Opération Unique (SEMOP).

Cette société, dont le cadre juridique est régi par le code du commerce, est constituée sous forme d’actionnariat, dans le cas présent, 60% d’actions détenues par SUEZ Eau
France et 40% par la collectivité publique pour un contrat d’une durée de 13 ans.

Cette SEMOP ressemble étrangement à la SEMOP de la commune de Sète, même part d’actionnariat, même partenaire privé et presque le même intitulé, pour Sète « L’Eau d’Issanka », pour le SAEBL «  Eau du Bas Languedoc », l’imagination n’est pas le fort de ces partenaires publics et privé (SUEZ).

Une situation sans réelles novations voire un statu quo au regard de la force de l’emprise de SUEZ EAU France sur ce syndicat depuis des décennies.

Bien entendu, l’annonce de quelques mesures habillent ce mariage de raison dont un bon rendement économique, un rôle écologique, un développement durable et social.

Un rendement économique?

Le SAEBL alimente 216 000 personnes (source BANATIC) et près de 500 000 personnes en période estivale.

Si le rendement moyen c’est-à-dire sans pertes d’eau est de 87,27% sur 3 ans, les communes membres de ce syndicat ont des rendements très insuffisants.

Ainsi, si on se réfère au dernier rapport connu (2019) sur la qualité et le service rendu par le SAEBL, en sachant que le rendement minimum d’un réseau d’eau potable doit être de 82%, seules six communes atteignent ce rendement, quinze ayant un rendement entre 54% et 76%.

Le rendement correct du SAEBL est inutile si l’on considère les déficiences sur les réseaux d’eau potable des communes membres ou acheteuses d’eau.

Un rôle écologique?


Le partenaire privé SUEZ EAU France s’engage à investir 27 millions d’euros sur la durée du contrat.

Le réseau du SAEBL est de 838Km; le montant des investissements semble important, mais, sachons qu’un kilomètre de réseau coûte entre 80 000 € et plus d’un million d’euros suivant les diamètres des canalisations (pour alimenter les grands centres urbains).

Etant donné que le SAEBL assure des forages, des captages, distribue l’eau potable et entretient son patrimoine, quel sera le réel impact de ces 27 millions d’euros?

En matière écologique, le  SAEBL a annoncé en 2019, le doublement de la capacité de traitement de l’eau du Rhône par l’usine située à Fabrègues.

Lors d’une visite guidée de cette usine par notre Comité, nous avions été sceptiques sur son utilité étant donné sa production: moins de 2 millions de m3 sur plus de 25 millions de m3 vendus pas le SAEBL.

Nous étions encore plus dubitatifs concernant la qualité finale de cette eau en connaissant les problèmes rencontrés par les utilisateurs d’autres régions proches de la nôtre.

Il serait plus utile d’investir sur les réseaux publics et l’amélioration des rendements des communes au lieu de se lancer dans des dépenses inconsidérées pour les usagers.

Cette eau est distribuée aux communes membres du SAEBL mais aussi aux communes de Sète, au syndicat d’adduction d’eau potable de Frontignan, Agde et la régie publique de Mèze.

Sans les pertes d’eau potable actuelles des communes du SAEBL et du Bassin de Thau, il serait possible d’alimenter 98 000 usagers. De bons réseaux d’eau potable, voilà l’urgence!

Des mesures sociales?

La SEMOP du SAEBL prend l’engagement de baisser l’abonnement des usagers de 40%; cet abonnement était prohibitif au regard de ceux pratiqués par d’autres collectivités.

Nous sommes pour la suppression des abonnements en général, leur existence n’est pas justifiée.

Le nouveau contrat prévoit un tarif différencié suivant la consommation: plus ou moins 120m3 par an, nous sommes pour les 30 premiers mètres cube gratuits pour l’usage vital.

Il est aussi annoncé une baisse de 10% de la facture, le prix du m3 était de 2,15€ en 2020 soit 0,215 € par m3 d’économie pour l’usager…

Mise en place d’un fonds social de 10 000 € par an pour les personnes défavorisées par l’intermédiaire des Centres Communaux d’Action Sociale.

Que dire?

SUEZ EAU France distribuera à ses actionnaires en 2022 un dividende par action de 0,65 € et un dividende exceptionnel d’un milliard d’euros malgré un résultat courant net déficitaire de 228 millions d’euros.

Qui paie? Les usagers!

Après l’épisode qui a suivi l’offre publique d’achat de VEOLIA sur SUEZ, il a été annoncé début janvier 2022 que VEOLIA détenait 86,22% du capital de  SUEZ!

Que représente 10 000 € face à ces milliards d’euros qui se perdent dans les poches de la finance internationale?

Tout cela n’est pas sérieux, seules nos propositions vont dans le sens de l’équité et de la raison.

Les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement ne peuvent pas être, au 21ème siècle, des secteurs marchands.

L’eau est vitale et précieuse. Nos voisins allemands l’ont bien compris en protégeant les secteurs de l’eau et de l’assainissement du marché concurrentiel.

Les groupes financiers que sont SUEZ et VEOLIA et autres doivent faire l’objet d’une nationalisation partielle pour leurs activités concernant l’eau, bien commun et universel.

Les régies publiques qui sont de droit dans notre pays doivent êtres les seules à pouvoir exercer les compétences eau et assainissement des eaux usées, elles garantissent le juste prix et le respect des usagers, tout en développant les réseaux et leur entretien.

 

A savoir : "l ’Autorité des marchés financiers (AMF) a publié vendredi 7 janvier le résultat provisoire de l’offre publique d’acquisition initiée par Veolia portant sur les actions de la société Suez. Selon les informations communiquées par Euronext Paris, 363 641 261 actions Suez auraient été apportées à l’offre. Au total, sur la base du nombre d’actions en circulation au 30 novembre 2021, Veolia est en mesure de détenir 551 451 261 actions, représentant 86,22 % du capital et des droits de vote de Suez. Le résultat définitif sera communiqué le lundi 10 janvier 2022.


Conformément au règlement général de l’AMF, Veolia demandera la réouverture de l’offre pour une période qui devrait s’étendre du 12 janvier au 27 janvier 2022 (inclus). Cette réouverture permettra aux actionnaires n’ayant pas apporté leurs actions de le faire dans des conditions inchangées. 


Veolia confirme par ailleurs son intention de procéder au retrait obligatoire et au retrait de la côte des actions Suez dans l’hypothèse où le nombre d’actions non présentées à l’offre par les actionnaires minoritaires de Suez ne représentent pas, à l’issue de l’offre réouverte, plus de 10 % du capital et des droits de vote de Suez"

 

 
Le Président
Henri LOISON