Le Comité des Usagers de l'eau du bassin de Thau communique au sujet de la venue de Monsieur le Préfet dans un mas conchylicole

Le Comité des Usagers de l'eau du bassin de Thau communique au sujet de la venue de Monsieur le Préfet dans un mas conchylicole

Rencontre sur l’étang de Thau avec les acteurs de la conchyliculture ce 11 octobre.
Le préfet a assuré les producteurs et P. Lafont (CRCM) de sa pleine mobilisation pour aider la filière à surmonter les difficultés :
  • préserver l’écosystème lagunaire de l’étang de Thau pour permettre le maintien et le développement de cette filière emblématique de l’Hérault et de la Méditerranée
  • Développer les modes de commercialisation et notamment les circuits courts (dégustation dans les Mas)
  • Expérimenter des dispositifs de production d’ENR permettant d’investir pour des tables ostréicoles modernisées
  • Travailler au développement de signes de qualité

Aucune description de photo disponible.

Le Comité communique :

"Afin qu'il connaisse mieux les problèmes réguliers de salubrité publique de l'étang de Thau, le Comité lui adresse une lettre ouverte, sans réponse de son prédécesseur concernant la crise sanitaire de fin d'année 2022 (huîtres contaminées par le norovirus: contamination due au déversement d'eaux usées non traitées dans le milieu naturel - 30000 m3 d'eaux usées non traitées par la station d'épuration des Eaux Blanches - Sète rejetées dans l'étang de Thau).

Cette crise sanitaire s'était transformée en crise économique pour les conchyliculteurs de l'étang de Thau, avec l'arrêt rétroactif de la commercialisation des huîtres à partir du 15 décembre 2022 pour une période de 28 jours.

Aucune recherche n'a abouti pour connaître les responsables de cette pollution: ni la plainte pour atteinte à l'environnement déposée par le Comité Régional de la Conchyliculture Méditerranée contre Sète Agglopôle Méditerranée, ni notre demande d'enquête parlementaire.

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes de septembre 2023 concernant Sète Agglopôle Méditerranée est révélateur d'une politique onéreuse pour les contribuables en matière environnementale.

 Au regard des résultats dont la construction de l'usine de traitement des eaux usées des Eaux Blanches pour la "modique" somme de 72 millions d'euros hors taxes, usine réalisée par SUEZ après appel d'offres sans concurrent, les contribuables de l'agglomération ont le droit de poser de légitimes questions."

Le Président - Henri LOISON

Ci-dessous un extrait du rapport de la Chambre Régionale des Comptes - Gestion de Sète Agglopôle Méditerranée

  "Depuis 2022, trois stations d’épuration de l’EPCI sont soumises à l’obligation d’assurer un suivi des micropolluants dans le cadre de la politique nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans les eaux (RSDE). Une technicienne chargée des pollutions diffuses a été embauchée depuis cinq ans, avec le soutien financier de l’agence de l’eau.

 L’intercommunalité affirme également qu’elle a demandé à son exploitant (commentaire du Comité : SUEZ*) d’auditer les rejets d’eaux usées des entreprises qui pourraient être à l’origine des micropolluants retrouvés à l’entrée des stations d’épuration.

 Les politiques mises en œuvre ne permettent cependant pas encore de faire face à toutes les sources de pollution de la lagune, comme en témoigne également l’analyse de l’agence de l’eau.

 Ainsi, en dépit de 6,68 M€ de travaux consacrés par l’EPCI à la gestion des eaux pluviales entre 2017 et 2021, les acteurs du territoire s’accordent sur le constat que, en cas de précipitations abondantes, un phénomène récurrent dans cette région méditerranéenne, les eaux pluviales ne peuvent être traitées et que le lessivage des sols (agricoles, industriels et urbains) conduit des pics de pollution dans l’étang, avec des conséquences pour la conchyliculture. 

Le président de SAM souligne (François COMMEINHES), en réponse aux observations provisoires, qu’aucune station d’épuration ne permet d’éradiquer complètement le norovirus (à l’origine des gastroentérites), qui a affecté le bassin de Thau à la suite des précipitations importantes du 15 décembre 2022, conduisant à l’interdiction, par le Préfet de l’Hérault, de la récolte et la commercialisation des huîtres, moules et palourdes entre le 15 décembre 2022 et le 19 janvier 2023. 

SAM a engagé un programme de travaux sur ses réseaux d’assainissement, d’un montant total estimé à 19,5 M€ HT et qui doit être réalisé jusqu’à la fin 2024 (commentaire du Comité : ce programme de travaux est largement insuffisant, la priorité est le renouvellement des réseaux sur l'ensemble du territoire, tous les réseaux à terme devront être des réseaux séparatifs (séparation des eaux usées et des eaux pluviales)."

" Rappel : 

Le Comité lors de l'attribution de la concession service à SUEZ par les élues et élus  majoritaires de Thau Agglo avait proposé une alternative aux projets coûteux présentés par le Président François Commeinhes: remettre en état l'ensemble des réseaux d'eau usées de l'agglomération, conserver le lagunage de Frontignan après travaux de modernisation, séparer les eaux usées et pluviales sur les 43 km de réseaux unitaires recensés sur l'agglomération (en 2021 les réseaux unitaires de l'agglomération  s'étendaient sur 50 km !), moderniser l'usine des Eaux Blanches de Sète en 2040 en raison des travaux réalisés sur l'ensemble des réseaux de l'agglomération et des stations d'épuration de l'agglomération.

Notre étude a été rejetée, seule la capacité de traitement des eaux usées des Eaux Blanches a été retenue pour 165 000 Equivalenst/Habitants confirmant notre étude démographique, la concession service attribuée à SUEZ coûtera aux contribuables 232 millions d'euros hors taxes  pour 20 ans dont plus de 72 millions d'euros hors taxes pour la construction de station d'épuration des Eaux-Blanches.

Nous considérons d'après les scientifiques que nous avons consultés, que le lagunage est une option favorable pour lutter contre les pollutions de l'étang de Thau."  

"Selon le président de l’intercommunalité, c’est à cette date que sera respectée l’obligation réglementaire, propre à ce territoire, de garantie de l’activité pêche et conchyliculture face aux risques de pollutions bactériologiques jusqu’à la pluie de deux ans. 

Toutefois, l’ordonnateur (François Commeinhes) rappelle que, comme le préconisait le rapport d’inspection de 2013, les conchyliculteurs doivent se doter de bassins de mise à l’abri pour faire face à ces risques de pollutions virales.

 Les installations de traitement des eaux peuvent par ailleurs être la source de difficultés. 

Ainsi, l’exutoire en mer de la station d’épuration de Sète a fait l’objet de fuites à proximité de  Frontignan   qui ont conduit à des interdictions de baignade. "

"Il emprunte un ancien pipeline qui permettaient aux installations situées près du port de s’approvisionner à partir de navires pétroliers amarrés en mer. Une étude a été lancée en vue du remplacement du premier kilomètre de l’émissaire, dont la protection béton a disparu et dont les parties métalliques ont été attaquées par la corrosion. (commentaire du Comité, auparavant cet émissaire faisait l'objet d'un suivi particulier par CREOCEAN, bureau d’études spécialisé en environnement marin, aménagement du littoral et océanographie. Son expertise pluridisciplinaire, en France et à l’international, permet une meilleure compréhension et protection des milieux marins littoraux et offshore. Ancienne filiale d’application de l’IFREMER, Créocéan est étroitement liée aux milieux scientifiques et mène des efforts continus de recherche et d’innovations technologiques). 

Des travaux sont prévus à partir de 2025, sous réserve de l’obtention des autorisations administratives nécessaires."

HENRI LOISON