Les membres de la CGT des Hôpitaux du Bassin de Thau et certains de la CGT étaient rassemblé·e·s ce vendredi 15 mars 2024 devant la CPAM de Sète

Les membres de la CGT des Hôpitaux du Bassin de Thau et certains de la CGT étaient rassemblé·e·s ce vendredi 15 mars 2024 devant la CPAM de Sète, afin de commémorer le 80ème anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance. CNR.
Leur but n’était pas seulement de commémorer cet événement historique mais de replacer le programme du CNR dans le contexte d’aujourd’hui, alors que pour eux la menace de l’extrême droite est de plus en plus réelle.
Mais pourquoi ce Programme ?
Ils nous précisent :
"Revenons sur cette page de l’histoire de la France au plus fort de l’occupation nazie.
Le 17 juin 1940, en pleine guerre, Pétain demande l’armistice, il dit : « c’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ».
Le 18 juin 1940, De Gaulle annonce depuis Londres « Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
C’est donc dans ce contexte de la France occupée que De Gaulle avec le soutien des britanniques constitue une organisation de résistance extérieure, La France Libre.
Des milliers de volontaires rejoignent les rangs des FFL – Forces Françaises Libres, et cherchent par tous les moyens à prendre part à la libération de la France.
Ils se retrouvent dans la clandestinité et les premiers grands mouvements de la résistance commencent réellement.
De Gaulle est reconnu « chef des français libres » est créé en 1941 un Comité National Français qui tente d’être perçu comme le véritable gouvernement français.
Sous l’égide de Jean Moulin, (né à Béziers et mort en juillet 1943 suite aux tortures subies par la gestapo) une vingtaine de personnes issue des forces de la résistance, des forces politiques et des forces syndicales tous bien sûr hostile au gouvernement de Vichy et à Pétain, décident de s’unir et créé en 1943 le CNR, le Conseil National de la Résistance.
Les membres du CNR élaborent un programme avec un plan d’action immédiat permettant entre autres de faciliter l’arrivée des alliés. Ce programme est désigné les jours heureux puisque la perspective de la fin de la guerre est un objectif, mais également parce que des mesures basées sur la justice sociale pour toutes et tous doivent être appliquées dès la libération de la France.
Ce programme est adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944. Il y a donc 80 ans aujourd’hui !
La CGT a participé activement à la construction du programme du CNR.
Ce programme est né des aspirations de « l’armée des ombres », au fil des maquis et des espérances de résistance,
ce programme donne à la France la couleur de la dignité.
Les mesures de ce programme destinés dés la libération à instaurer un système social plus juste et permettant le meilleur rempart
Afin que la barbarie fasciste ne revienne jamais.
Ce programme comportait notamment :
• Un plan complet de la Sécurité Sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail. c’est-à-dire une sécu pour tous et toutes de la naissance à la mort. Avec comme principe fondamental « chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit en fonction de ses besoins ».
• Les retraites étendues à toutes les catégories de salariés.
• La nationalisation de grandes entreprises : Renault, Banque de France, Gaz, Electricité…
• Le suffrage universel
• La liberté de la presse
• La liberté syndicale
Nous sommes ici aujourd’hui devant les locaux de la Sécu, Sécu qui dès son origine, a été attaquée par le patronat et par les différents gouvernements libéraux. Pour ces derniers, il est insupportable qu’une telle manne financière et que de telles décisions échappent à leur pouvoir et à la spéculation.
Le patronat réclame et obtient sans cesse des exonérations de cotisations. Ils ont déconstruit pas à pas la démocratie sociale en prenant plus de pouvoir dans la gestion des caisses et en distendant le lien démocratique entre les gestionnaires des caisses et les travailleurs et travailleuses qu’ils représentent.
Les capitalistes et les gouvernements à leur service s’attaquent aussi sans cesse aux recettes de la Sécurité sociale en étatisant ses ressources.
Nous devons mener la bataille et convaincre que nous pouvons avoir une Sécurité Sociale de haut niveau pour toutes et tous avec nos cotisations.
La Sécurité Sociale du XXIe siècle doit être basée sur un 100% Sécu, sur la base du salaire socialisé.
Aujourd’hui lors de cette commémoration du programme du CNR, il n’est pas question de célébrer une vision mythifiée et nostalgique du passé ou des évènements, mais de rappeler que si le monde a changé, les exigences de la CGT restent les mêmes, avec un élément nouveau : celui des questions environnementales à lier inévitablement, en 2024, aux questions sociales.
S’il n’est pas question de vouloir « rejouer » l’histoire, les points communs avec les années trente sont frappants :
• un capitalisme en fin de cycle ;
• les menaces sur les libertés ;
• la justice sociale abandonnée ;
• une 5e République à bout de souffle ;
• la montée du populisme et de l’extrême droite ;
• la montée de la militarisation et le retour de guerres conventionnelles ;
Les points clés du programme du CNR sont toujours valables aujourd’hui et notamment :
- le lien entre résistance et alternative,
- le lien entre liberté, démocratie et propriété du capital,
- le lien entre la paix et la justice sociale.
Ce programme, issu d’un compromis, comportait des manques et notamment les droits des femmes, qui bien qu’ayant joué un rôle majeur dans la résistance en sont absentes, même concernant la possibilité de voter.
Enfin, parmi les nouvelles dimensions, incontournables aujourd’hui, la question environnementale qui évidemment ne se posait pas en 1944.
Le capital détricote depuis plusieurs décennies les acquis du CNR, le Medef ne s’est jamais caché dans sa volonté de défaire ce qui a pu être fait à la Libération.
La CGT agit toujours pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes.
Les luttes d’hier nourrissent les combats de demain."