Avec Yves Pignol, des nouvelles du haut-pays : "Berthe doit s'en souvenir"

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Yves Pignol, ancien professeur de lettres au lycée St Joseph de Sète,avait, en 2019, publié un recueil de nouvelles, Les Gens sans histoire, sous-titré : nouvelles de mon haut canton.

aaaabertheidentité yves 00002Yves PIGNOL a été longtemps professeur de lettres au lycée ST JOSEPH de SETE. 

Aujourd'hui à la retraite, l'écriture est son violon d'Ingres.

Il fait paraître ce mois-ci un autre recueil, dans la même veine que le précédent : "Berthe doit s'en souvenir" regroupe de courts récits qui constituent une chronique de mœurs en haut-Languedoc au siècle dernier. C'est aussi une peinture souvent burlesque et  toujours attendrie de personnages pittoresques.

Le recueil s'intitule Berthe doit s'en souvenir. De quoi donc faut-il qu'elle se souvienne ?

- Berthe a la mémoire longue. Elle se rappelle de tout... ou presque. De toutes ces petites gens aujourd'hui disparus qui, dans le « haut-pays »...

 - Le « haut pays », c'est à dire ?

- C'est quand on quitte le littoral, qu'on a traversé la plaine vigneronne. La route se met à monter et on aperçoit le Caroux. Le « haut pays » commence là. Dans la seconde moitié du 20 ème siècle, on y menait une vie de peu, mais une vie pimentée de moments inoubliables, de scènes cocasses, de dialogues savoureux. On y était en vraie société, en dépit des chamailleries ou fourberies ordinaires.

- En somme un art de vivre ensemble, comme on dit aujourd'hui quand ça manque ?

- C'est ça. Ce n'est pas qu'il n' y avait pas de malheur ni de misère, c'est qu'on arrivait tant bien que mal à les conjurer : en se serrant les coudes. Ou alors en se tenant les côtes, de rire, le peuple de ce pays a l'humeur joviale. Il aime la blague.

- La blague, c'est d'ailleurs le titre de l'un des quatorze récits...

- Oui. Cette blague-là donne sa couleur dominante au recueil. Blaguer, chez ces gens du Haut-Languedoc, c'est une sorte de paravent face aux grimaces du destin : la galéjade a un côté plus grave qu'en bord de mer. Comme le disait Musset du comique de Molière : « quelle mâle gaieté, si triste et si profonde que, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer. » Quand Charles frappe une impotente à coups de tapette à mouches, on devrait s'indigner ; mais d'abord on s'en amuse !

- Dites-moi, « le plus gros crétin » dont vous racontez l'histoire, vous l'avez connu ?

- Par ouï dire, avec l'aide de  Berthe. Mais j'en ai rencontré d'autres depuis, même au « pays bas ». Blaise (c'est son nom), c'est une synthèse...

- Et Berthe, qui c'est ?

- Berthe, c'est quelqu'un ! Toujours là quand il faut en raconter de belles! C'est aussi la Mémoire. La mémoire majuscule. Celle qui fait défaut à l'auteur, hélas. Alors il appelle Berthe  à la rescousse. Et si elle flanche à son tour, alors ils se mettent à romancer de concert, histoire de donner à ces gens obscurs l'éclat éphémère de héros. Berthe, c'est la folle de mon logis.

- Où trouver votre livre ?

- Il est en vente (14 €) à la librairie l'Echappée belle à Sète ou bien sur demande à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

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