Mèze : Festival de Thau jour 4, la belle soirée

Encore énormément de monde pour cette "dernière" du Festival 2021, à Mèze. C'est en beauté que la place des Tonneliers a pu applaudir et collaborer avec deux belles formations riches en couleurs et fertiles en messages. Le public, en grande majorité "bien branché", a "porté", avec enthousiasme, le spectacle qu'il attendait. Monique Teyssier et son équipe ont une nouvelle fois (on doit le répéter) réussi et confirmé leurs choix. La 31ème édition du Festival de Thau reste "la manifestation" du bassin de Thau, l'unique, par sa programmation, son caractère environnemental, son accueil et sa liberté de pensée. Chapeau !

Ballaké Sissoko (Mali, world music)

Un des plus grands musiciens du monde, à Mèze, c'est exceptionnel ! Musicien dans l'âme, depuis l'âge de 13 ans et sous l'aile protectrice et formatrice de son père, le musicien, déjà passé sur les scènes du monde entier a fait de "sa" kora la harpe-luth emblématique de tous les continents. 10 doigts pour 21 cordes… le charme opère ! Quant à la voix de Hatouma Sylla, elle vous emporte loin, très loin, là où l'espoir est raison de vivre ! Lansine Kouyate (balafon) et Badje Tounkara (N'goni) complètent ce quatuor finalement très complémentaire.

Gaël Faye (Burundi/Rwanda/France, rap)

Déjà venu à Mèze (2017), l'écrivain, compositeur, musicien, chanteur, continue son petit bout de chemin avec et pour celles et ceux qui s'insurgent. 7 ans après son 1er album, 4 ans après un "sublime" 1er roman "Petit pays", Gaël revient avec : "Lundi Méchant"… Le slameur franco-burundais voulant échapper à la guerre civile au Burundi (1993) "débarque" dans les Yvelines. Il trouve dans la musique un moyen d'extérioriser sa douleur de l'exil et de se reconstruire. Son credo :

"Je crie à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants".

Finalement, après de multiples récompenses (Prix Charles-Cros des lycéens de la nouvelle chanson francophone, Prix du roman Fnac, Prix du premier roman français, Prix Goncourt des lycéens, Prix choix Goncourt de l'Orient, Prix du roman des étudiants France Culture - Télérama, Finaliste du Prix Goncourt 2016, Victoires de la musique 2018, révélation scène), le rappeur continue à nous alerter sur les difficultés du quotidien. C'est primordial !

À Mèze, ce dimanche soir, sa prestation-message a été à la hauteur. Guillaume Poncelet (piano), Louxor (machines) et Samuel Kamanzi (guitare, chant…) l'ont accompagné.


Le Festival quitte la cité du Bœuf mais continue sa tournée. Voici la suite du programme :

Mardi 27 juillet - Frontignan-La Peyrade : éco-dialogue, Madalitso Band, João Selva.

Mercredi 28 juillet - Bouzigues : Racines Rêvées, Élida Almeida.

Jeudi 29 juillet - Abbaye de Valmagne Villeveyrac : soirée de clôture avec le Festival Radio France Occitanie Montpellier, à partir de 17h.

Riu de l'Aire, Ensemble Irini, Quatuor Ellipsos, Cocanha.

Tarif unique : 25€


Dans quelques jours la compil photos des soirées Mézoises - © dm