Le Belem, trois-mâts à phare carré et coque en acier, sera une des stars d'Escale à Sète

Le Belem, trois-mâts à phare carré et coque en acier, est le dernier des grands voiliers de commerce français du 19ème siècle encore navigant. Une aventure maritime qui dure depuis plus de 120 ans en ayant vécu pas moins de cinq vies, changé trois fois de nationalité pour finir par retrouver le pavillon tricolore de ses origines, trompant la mort, survivant là où des milliers d’autres voiliers, plus grands, plus puissants, plus neufs, ont disparu à jamais… Le Belem est protégé par sa bonne étoile. Découvrez son incroyable histoire.

Pour le  visiter lors d'Escale à Sète : 

Belem

 Un peu d’histoire  :

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10 juin 1896

Construit dans les chantiers Dubigeon à Chantenay-sur-Loire, il est mis à l’eau en 1896 à Nantes par l’armement Denis Crouan Fils, après 6 mois de construction. Destiné au transport de marchandises, il doit son nom “Belem” au nom de son comptoir de commerce situé au Brésil.

 

Jusqu’en 1914

Jusqu’en 1914, il sillonne l’Atlantique pour le compte de 3 armateurs successifs. Il transporte notamment des fèves de cacao d’Amazone pour le célèbre chocolatier Menier, puis par la suite, du rhum et de la canne à sucre.

 

1914

À l’orée de la Première Guerre mondiale qui cause la destruction de nombreux voiliers de commerce, sa carrière commerciale est interrompue, concurrencée par les “vapeurs” plus rapides. Il est alors acheté par le duc de Westminster qui l’équipe de moteurs et le transforme en yacht de luxe.

 

1921

En 1921, le Belem devient le “Fantôme II après avoir été racheté par Sir Arthur Ernest Guinness, vice-président des brasseries et grand amateur de navigation.

 

1923 - 1924

De 1923 à 1924, Arthur Ernest Guinness fait le tour du monde en famille à bord de son “Happy Yacht”, réempruntant le canal de Panama et celui de Suez. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le navire est désarmé à l’île de Wight où il demeure durant tout le conflit.

 

1951

Vittorio Cini, puissant capitaine d’industrie italien, rachète aux héritiers d’Arthur Ernest Guinness, l’élégant trois mâts nommé Fantôme II. Il destine le bateau à la Fondation Giorgio Cini qu’il vient de créer au début de cette même année 1951 en mémoire de son fils Giorgio, mort dans un accident d’avion en août 1949.

 

La Fondation Giorgio Cini a pour vocation initiale la restauration de l’Ile San Giorgio Maggiore (et de son ancien couvent bénédictin) dégradée par 150 ans d’occupation militaire et sa transformation en centre culturel de renommée internationale. Mais sur l’île, Vittorio Cini installe également des centres d’enseignement professionnel, notamment le Centro Marinaro, destiné à former aux métiers de la marine marchande (mécanique, opérateur radio…). Il achète le trois-mâts pour offrir aux élèves du Centro Marinaro et de l'Istituto Scilla un navire-école dédié à leur apprentissage. Il le rebaptise alors “Giorgio Cini”, du nom de la Fondation éponyme.

 

1967 - 1978

Le Giorgio Cini effectue sa dernière croisière au cours de l’été 1967. Trop vétuste pour répondre aux impératifs de la formation navale moderne, il est remisé à quai sur l'île San Giorgio Maggiore durant cinq ans. En 1972, les carabinieri, qui aspirent à disposer d’un navire-école de prestige, proposent de financer les travaux pour sa remise à neuf. Ils confient le navire aux Cantieri Navali ed Officine Mecchaniche di Venezia (CNOMV), qui réalisent alors, dans l’arsenal, d'importants travaux de restauration et redonnent au Giorgio Cini son gréement d’origine, celui d’un trois-mâts barque. Mais les travaux de restauration coûtent cher. En dédommagement financier, c’est finalement le navire lui-même qui est cédé aux chantiers navals en 1976, lesquels se voient contraints de le mettre alors en vente pour se rembourser des frais engagés.

 

1978 

Fin 1978, plusieurs candidats étrangers sont en lice pour acquérir le Giorgio Cini, et parmi eux des Français. Car l’origine nantaise du trois-mâts a été découverte dès 1970 par un passionné de vieux gréement, le docteur Luc-Olivier Gosse, qui apprenant sa mise en vente, a réussi à attirer l‘attention de ses compatriotes. Malgré une forte mobilisation à Venise, le Giorgio Cini est finalement cédé en janvier 1979 à de nouveaux mécènes, les Caisses d’Epargne françaises, qui ont réussi à réunir les fonds nécessaires à son acquisition. Le 15 août 1979, les Vénitiens pleurent le départ de leur trois-mâts.

 

1979

La Caisse d’Epargne rachète le Giorgio Cini qui retrouve son nom d’origine en hommage à son passé prestigieux. Elle le ramène en France grâce au concours de la Marine nationale.

 

1980

La Caisse d’Epargne crée la Fondation Belem, qui sera reconnue d’utilité publique. Elle lui fait don du navire et en devient le mécène historique. Il est décidé que le Belem sera exploité comme navire école civil. Les travaux nécessaires pour refaire naviguer le Belem sont confiés à Jean Randier, ancien officier de la marine marchande.

 

1984

Le Belem est classé Monument Historique.

 

1987

Après cinq années de restauration, le Belem est transformé en navire-école civil ouvert à tous.

 

2002

La Fondation Belem organise un voyage mémorial sur les routes des premières navigations transatlantiques du navire. Près d’un siècle après y avoir chargé des marchandises pour la dernière fois, le Belem entre à nouveau dans le port de Belém do Parà, au Brésil.

 

2023

Le Belem est choisi pour transporter la Flamme Olympique des Jeux de Paris 2024 entre Athènes et Marseille (8 mai 2024).

 

Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’histoire du Belem, nous vous invitons à consulter le site web de la Fondation Belem (français).

 

Quelques éléments clés :

- Gréement : Trois-mâts

- Date de construction : 1896

- Longueur hors-tout : 58 m 

- Pavillon : France

- Port d’attache : Nantes (France)

 

Définition :

 

Un trois-mâts est un terme générique pour désigner un navire à voiles comportant trois mâts verticaux : mâts de misaine (avant), grand-mât et mât d’artimon (arrière).