Valérie et Dominique se sont lancés dans l'aventure en Septembre 2001 en créant de toute pièce le Domaine de Roquemale à Villeveyrac.
Séduits par le terroir, l'exposition et le potentiel des cépages, ils ont alors commencé à apprivoiser les vignes et à apprendre à faire du vin pour produire des vins sincères, reflets du terroir si particulier de Roquemale.
Leur première cuvée "Les Grès" les a confortés dans leur choix ; le mariage de la Syrah et du Grenache a donné un vin puissant aux beaux arômes de garrigue et de fruits mûrs, salué par la critique !
20 ans plus tard ils exploitent 12 hectares de vignes, conduits en agriculture Biologique depuis 2008. Ils produisent 9 cuvées et continuent chaque jour à apprendre, à se faire connaître et à partager leur passion.
Mis à part deux autres parcelles sur Poussan , le Domaine de Roquemale est constitué de parcelles en AOC Grés de Montpellier dans la vallée de Roquemale au pied de laquelle se tient un ancien viaduc devenu l'emblème du Domaine.
Et si les vignes sont composées d'une multitude de cépages : Syrah, Grenache noir, gris et blanc, Cinsault, Alicante Bouschet, Carignan et Aramon,Mourvèdre, Viognier, Marsanne, Roussanne, Vermentino , le terroir de Roquemale est une alchimie entre un soleil de plomb, des nuits fraîches grâce à la proximité de la mer et de l'étang de Thau, des sols argilo-calcaires abritant d'anciennes mines de bauxite et la garrigue, partout, qui distille ses parfums.
(Ce qui donne comme production 30 hl par hectare en moyenne avec une forte concentration)
Tout irai pour le mieux si depuis quelques années le secteur viticole ne souffrait pas de l'évolution du climat.
En premier lieu d'un déficit hydrométrique récurent. Et avec très peu de pluie depuis octobre 2020 c'est toujours le cas cette année.
Et si le débourrement de la vigne était en retard début avril, après un épisode de chaleur qui est venu accélérer le processus les vignerons ont subi comme d'autres agriculteurs la terrible gelée noire du 8 avril au matin.
Heureusement pour Valérie et Dominique, 80% des vignes de Roquemale sont situées sur des terres chaudes et n'ont pas été impactées. Les autres parcelles ont été touchées à 40%. Et vu la baisse des températures (-5°), il n'y avait rien à faire. Qu'à constater les dégâts...
Valérie est inquiète car c'était du jamais vu : "Les aléas climatiques se multiplient depuis près de dix ans et ils sont de plus en plus forts. Pour les viticulteurs, une gelée noire, c'est la triple peine. L'on subit le gel pour la récolte à venir, l'on doit poursuivre le travail malgré tout et la récolte suivante sera elle aussi synonyme de pertes. Un côté injuste"
D'autant que cette catastrophe est venue se rajouter à une crise sanitaire qui a obligé les vignerons à s'adapter.
Valérie rajoute : "Ce fut compliqué au début du 1er confinement, puis la vente a repris et se poursuit correctement avec les particuliers et les cavistes. Heureusement..."
Mais comme pour d'autres domaines d'activités, l'agriculture est en 1ère ligne, partout dans le monde, et subit ce que les changements climatiques lui impose : sécheresse, canicules, gel....
Quand ce n'est pas la grêle ou les inondations...
"Il y a du souci à se faire... S'assurer quand on est en cave particulière est bien trop onéreux et il faudrait que cela change, car l'on voit bien que malgré tous les efforts et toutes les adaptations techniques cela ne semble que des mesurettes face à ce que l'avenir nous réserve. "