Vigne

Dans les vignes bessanaises pour constater les dégâts considérables du gel

David Civale, président de la cave coopérative « Le Rosé de Bessan », ne peut que constater les dégâts considérables après le récent épisode de gel survenu dans le vignoble bessanais. Marie-Christine Fabre de Roussac et Sébastien Frey, conseillers départementaux, Stéphane Pépin-Bonet, maire de Bessan, et ses élus Marie-Laure Lledos et Joan Soliva, ce dernier étant lui-même viticulteur bio, se sont rendus au chevet des vignes fortement impactées.

Selon les premières estimations, 80 à 100 % de la plaine et 50 à 70 % des côteaux ont été impactés sur les différents tènements de la commune, tous cépages confondus.

La situation est véritablement catastrophique et laisse présager des difficultés à venir pour les coopérateurs. Si chaque année, la cave coopérative produit environ 60.000 hectolitres de différents produits, la récolte 2021 devrait avoisiner au mieux 20.000 hectolitres. Pas suffisant pour le seul caveau de vente.

La solidarité nationale est désormais attendue et les élus locaux et départementaux présents n’ont pas manqué de souligner qu’ils avaient déjà engagé des actions visant à soutenir la filière viticole, et au-delà les maraichers et autres producteurs agricoles du territoire. Au même titre que les parlementaires, ils sollicitent avec insistance le gouvernement pour que des mesures adaptées soient prises sans délai face à cette situation à la fois désastreuse et inédite.

Cette, 1913 : le destin vinicole de la ville-port.

L'activité économique de Sète, avant la première guerre mondiale, dépend en grande partie du liquide célébré par Dionysos (Bacchus), le vin. Après 1892, le port en est devenu importateur et l'économie de la ville tourne surtout autour de cette activité. Activité qui met la ville en contact avec de lointains pays.

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Selon la brochure du syndicat d'initiative éditée en 1913, 19 pays sont représentés à Sète à cette date. Si nous ignorons quelles affaires pouvaient traiter les représentants de l'Uruguay et du Vénézuela, grâce à l'Histoire de Sète (Privat 1988) nous savons que Sète importait des nitrates du Chili, nécessaire à l'industrie chimique pour l'agriculture. Il est probable que l'on importait des céréales d'Argentine et l'on vendait vin, futailles et produits chimiques au Brésil. Argentine et Brésil sont desservis par la Société générale de Transport maritimes qui leur apporte du charbon anglais et français. Sète exporte les charbons de Carmaux, La Grand Combe, Decazeville.

On envoie aussi au Brésil du sel et probablement les vins liquoreux du Languedoc. Pour la liaison avec les pays d'Asie, il existait les paquebots de la "ligne du tour du monde" par la Compagnie des Chargeurs réunis, représentée à Sète par MM. W. Bazin et E. Laune. Elle desservait Colombo, Bangkok, Saïgon, Haïphong, Tourane. Et la compagnie marseillaise de navigation à vapeur, Fraissinet et Compagnie, desservait Marseille, Nice, la Corse, l'Italie, la Grèce, la Turquie, le Danube et la côte occidentale de l'Afrique.

 

Mais il est des sociétés plus discrètes qui assurent un trafic plus rémunérateur, celui du vin. J. Marmies, succeseur de J. Lavabre, importe toujours du muscat de Samos (malgré les tarifs douaniers de 1892), des vins d'Espagne (malgré le même motif) tels que Malaga, Xerès. Et des vins d'Algérie. Telles sont aussi les activités de la société de César Souchon et celle d'Axel Busk (Sète-Algérie, parallèlement à Sète-Baltique). Car les importations de vins d'Algérie ont pris leur essor depuis les années 1880 et la crise du phylloxera. Elles sont passées, de 65 000 hl en moyenne de 1873 à 1888, à 649 000 hl en moyenne de 1899 à 1914. Grâce à un tarif préférentiel de la Compagnie de chemin de fer du PLM, le vin est revendu en France, en particulier dans la région parisienne. En effet, tandis que le phylloxera détruisait le vignoble, la demande se maintenait. Et le négoce sétois s'est tourné vers l'Algérie, surtout après la mise en place de tarifs douaniers limitant le trafic avec l'Espagne et l'Italie. Les relations se poursuivent avec ces deux pays où, à part du vin, on va chercher du minerai de fer (essai de sidérurgie de Thau par la société Schneider). Plusieurs agences commerciales continuent le commerce du vin, dont celle de Pedro Pi Suñer, 6 quai de Bosc, qui importe Madère, Malaga, muscats.

 

Ainsi, après une reconversion due à l'application de tarifs douaniers protectionnistes, le vin en 1913 contribue à la fortune de Cette. Par son commerce et les activités qu'il peut engendrer qui font de la ville-port une place économique active.

 

Hervé Le Blanche

Les vignerons de Montagnac-Domitienne fortement impactés par la gelée noire

souchIMG_20210420_174532Les gelées printanières, comme celles que la France a subi ces derniers jours, "arrivent" assez couramment. Mais elles peuvent causer d'importants dégâts, notamment en arboriculture ou en viticulture, selon la période à laquelle elles se produisent et selon les cultures, avec des pertes partielles de plus de 50 % des récoltes.

C'est au printemps que les épisodes de gels sont les plus dangereux car à cette période les cultures sont à un stade plus avancé...

"Les seuils de sensibilité au gel vont varier selon les cultures considérées, les variétés, mais aussi leur stade de développement. À titre d'exemple, certaines cultures peuvent très bien résister aux fortes gelées de janvier-février parce qu'elles sont en dormance/repos végétatif, mais subir des dégâts lors d'épisodes de gel beaucoup plus légers, en termes de température mesurée, une fois en phase de débourrement et lorsque les bourgeons sont alors bien plus fragiles."Selon FranceInfo.

Hors, au mois de mars les température sont montées assez haut sur toute la France ce qui a accéléré la phase de sortie des bourgeons.

Certains s'attendaient à des gelées blanches, d'autres pensaient passer à travers,  mais peu d'agriculteurs auraient imaginé une gelée "Noire" aussi intense sur tout le territoire français.

Il semble suivant Météo France que  deux coulées d’air polaire arctique se soient succédées durant la première quinzaine d’avril (les 5, 6 puis les 11, 12 avril) en entretenant une ambiance bien fraîche sur le pays. Ces masses d’air polaires ont permis ensuite aux gelées de se multiplier sur la France en raison d’un air plutôt sec favorisant des nuits dégagées avec un fort refroidissement par rayonnement nocturne. Les gelées ont eu lieu pratiquement partout atteignant parfois des niveaux record et n’ont globalement épargné que certaines portions du littoral ouest (Mer du nord, Manche , Atlantique) et surtout méditerranéen.

Sauf durant la nuit du 7 au 8 avril  2021 sur l'Hérault où des températures sont descendues au-dessous de -5°.

Les agriculteurs connaissent bien ce fléau et, pour certains, sont assurés et/ou équipés pour lutter contre les températures négatives sur leurs parcelles.


"On parle de lutte indirecte quand l'agriculteur met en place des stratégies d'évitement et pratiques culturales pour ne pas confronter ses cultures aux gelées pendant les phases où elles sont le plus sensibles (décalage des semis, adaptations des variétés, …). Cette technique n’est pas toujours applicable dans les vergers et pour les vignes notamment.
La lutte directe consiste à déployer des moyens de protection, de brassage de l'air, de chauffage, ou d'aspersion des cultures..."

Oui, mais ces techniques sont assez onéreuses et dans le secteur qui nous concerne, les revenus ne sont pas suffisants pour envisager chez les viticulteurs des dépenses pour le gel. De toute façon, les températures étaient bien trop basses et à 6 h AM, ce fut une gelée noire, avec des petites feuilles, des bourgeons et des petites poussent qui furent brûlées par le froid, et donc qui ont noirci. Si la gelée blanche est moins agressive (gelée de rayonnement), cette gelée noire a même impacté des parcelles pourtant réputées à l'abri...(-4;-5°)

Pour les secteurs qui concernent la Cave Montagnac-Domitienne, Frédéric Clérissi, Technicien "Amont" de la structure nous précise que  85% des parcelles viticoles ont été touchées et au niveau des bourgeons pratiquement entre 90 et 100%...

"Cela va impliquer une perte de récolte évaluée pour la cave Montagnac-Domitienne à 110 /115  000  HL, soit les 2/3 d'une récolte moyenne. (170 000 HL)"

Une catastrophe souchIMG_20210418_173207

Toutefois, il semble qu'il reste un peu de potentiel pour 2021, avec une seconde sortie de la végétation qui ne devrait pas être trop fructifère, mais pour évaluer celle-ci il faudra attendre fin avril.

Question assurances il faut savoir que seulement 16% des exploitations agricoles seraient assurées dans l'Hérault. Pour toutes les autres les mois à venir seront très compliqués et fonction des décisions à venir de l'ETAT. Celles qui sont assurées auront des indemnités (franchise de 30%), sachant qu'en général les exploitants ont souscrits des contrats socles, financés à 60% par l'Europe  pour le gel, la grêle, les événements climatiques...

Pour l'instant, mis à part de "ne pas tomber les bouts,morts", il faut attendre, assurer une bonne protection de ce qui va pousser pour que les souches ne souffrent pas trop cette année en se préservant pour 2022. Eventuellement, en mai, au moment de la floraison les viticulteurs pourront utiliser des stimulateurs de croissance.

Et du côté financier chacun va gérer comme il peut :

 

Le Premier Ministre lors de sa venue à Montagnac, à la cave coopérative a annoncé une série de mesures qui représentent une mobilisation estimée à près de 1 milliard d’euros. Au programme : exonération des cotisations sociales et patronales, dégrèvement de la TFNB, recours possible au chômage partiel, accès exceptionnel au régime des calamités agricoles pour les viticulteurs, etc.

La Fédération Française des Assurances a annoncé le 15 avril 2021 des mesures pour les agriculteurs assurés, et notamment un étalement des cotisations, et le versement rapide des indemnisations. Les assureurs préconisent également une réforme du régime des couvertures des risques agricoles.
La Région, le Département,les Agglos et les communes se sont mobilisés et s'adapteront aux décisions finales prises par le Gouvernement.
Car il faut savoir que même si le système de calamités agricole sa été enclenché, en principe, pour la vigne cela ne concerne pas la récolte mais uniquement les souches... Car les viticulteurs peuvent assurer leurs vignes, tandis que (par exemple) les arboriculteurs ne peuvent assurer leurs cultures.souchIMG_20210420_175746
 
Qu'en sera-t-il du fonds de solidarité ? C'est le Gouvernement qui est aux commandes pour peut-être l'ouvrir exceptionnellement cette fois en sachant qu'il y a un problème d'éthique, les aides devant être distribuées d'une façon égalitaire...
 
Et si 1 milliard a été proposé par le 1er Ministre, à Montagnac, l'on estime pour la viticulture française des pertes à hauteur de 3 milliards et pour l'agriculture française, entre 4 et 5 milliards
Les dernières mesures prises par le Gouvernement :
 
(Rien d'officiel à priori, mais il serait envisagé outre, les mesures citées plus haut, de faire rentrer la viticulture en "calamités agricoles" avec un déplafonnement à 40%, et la mise en place du Fonds de solidarité ? A suivre et à vérifier...
 
Toutefois, il ne faut pas éluder la multiplication de ces gelées qui avec les modifications du climat risquent d'être récurrentes...
Pour le long terme des idées apparaissent comme, pour les assurances, le fait que tous les vignerons assurent leurs vignes pour que les primes puissent ainsi être moins onéreuses ?... Cela suffira-t-il ?
 
Et pour ne pas faciliter les choses, la sécheresse pourrait être de la partie en 2021.
Les terroirs de l'Hérault sont déjà en déficit hydrique. Si pour cette année, suite à la gelée noire, il y aura peu de charge en raisins, les modifications météorologiques liées aux changements climatiques sont à prendre en compte pour que dans notre région le monde viticole puisse se projeter dans un avenir meilleur...

 

 

Le mois de Février à Valmagne

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